STORM t.1-22 (Martin Lodewijk / Don Lawrence)

Série néerlandaise illustrée par le Britannique Don Lawrence, et publiée à l’origine par l’éditeur Oberon, Storm est un subtil (ou foutraque) mélange de science-fiction et de fantasy.

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L’action suit Storm, le personnage principal, un Terrien ballotté de monde en monde. Dans les premiers albums, il arpente une Terre post-apocalyptique, tandis que dans les suivants, il explore Pandarve, un univers étranger aux règles sociales et aux lois physiques différentes.

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Lancée aux Pays-Bas en 1978, la série est traduite par Glénat à partir de 1980. L’éditeur français est aussi l’adaptateur de L’Empire de Trigan, l’autre série de Lawrence. Ce dernier propose un travail à la peinture, dans un style un peu pompier et guindé, très joli mais plus démonstratif que narratif. D’autant que l’agencement de ses cases est pensé surtout en fonction de la place qu’il désire pour étaler ses illustrations qu’en fonction de la fluidité du récit : Lawrence est avant tout intéressé par ses images, il est plus illustrateur que bédéaste.

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La science-fiction déployée par le scénariste Martin Lodewijk est étonnante. Faisant souvent fi de tout réalisme, il s’inscrit dans une sorte de tradition du non-sens, mélangeant une imagerie fantasy, des personnages surréalistes et des décors extraterrestre. Parfois, en revanche, il se montre très moderne, comme dans le vingtième chapitre, « La Machine Von Neumann ». L’ensemble compose un résultat final assez désarçonnant.

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L’édition Glénat s’est arrêtée après une quinzaine de numéros, en 1988. Un peu moins de vingt ans plus tard, les édition Toth ont repris le flambeau, éditant les albums deux par deux afin de compléter la collection.

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J’ai eu le plaisir de traduire cette fournée d’albums. Je travaillais sur l’édition anglaise, mais j’avais également accès à l’édition néerlandaise. Mes connaissances dans cette langue sont médiocres, je suis à peine capable de commander mon café (en gros, j’aurais plus de mal à me nourrir dans les rues d’Amsterdam que dans celles de Barcelone), mais j’ai dans ma collection quelques comics de Marvel dans cette langue, ce qui m’a permis de ma familiariser un peu. Le fait d’avoir les deux éditions m’a permis de voir dans quelle mesure l’édition anglaise retouchait le texte, et d’apporter quelques inflexions dans ma traduction là où je sentais que je pouvais être plus proche de l’intention (ou de ce que je croyais être l’intention) des auteurs.

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Expérience intéressante, cette traduction m’a permis de participer à la conclusion francophone de cette série, une petite aventure patrimoniale et éditoriale qui m’a laissé de bons souvenirs.

Jim