Tiens, j’ai lu le deuxième TPB Strangers, paru à l’époque chez Wanga sous la forme d’un recueil cartonné à vernis brillant. Je l’avais acheté à Angoulême il y a quelques années, mais jamais lu en détail, seulement feuilleté.

Homicron, envoyé de la lointaine planète « Alpha » ! Starlock, puissant gardien du pont sur les étoiles exilé sur Terre ! Jaleb le télépathe, agent secret de la « Fédération Galactique » ! Jayde, jeune métamorphe, abandonné sur notre planète ! Et la mystérieuse, Futura, originaire d’une autre Terre ! Cinq étrangers dans un monde hostile regroupés par Tanka, fils de la jungle et gardien du Temps ! Cinq aliens, qui seuls, peuvent protéger notre monde de menaces cosmiques au-delà de l’entendement humain.
Édition Cartonné - 28,00 € TTC
Pagination : 200 pages
Format : 175 x 265 mm
Scénariste : Jean-Marc Lofficier
Dessinateurs : Alfredo Macall, Pierre Minne, Mariano De la Torre, Sergio Fernandez Davila, Alfonso Ruis
Encrage : Alfredo Macall, Pierre Minne, Mariano De la Torre, Bryan Wetstein, Anthony Dugenest
Coloristes : Anthony Dugenest
J’ai beaucoup moins apprécié que le premier volet. Sans doute parce que ce dernier, j’y ai participé du temps de Semic. Mais pas seulement, il n’y a pas que la dimension sentimentale. Ce qui était pas mal dans le premier cycle Strangers, c’était la construction en surenchère, chaque vilain cachant un vilain plus gros et les enjeux étant en proportion de ces ennemis successifs.
Là, cette « saison 2 » propose des récits somme toute disparates. Cela renforce l’idée que l’équipe des « étrangers » est artificielle et qu’ils ne sont associés qu’à l’occasion de combats contre des menaces communes, mais justement, les menaces, dans ce tome, sont à la fois trop nombreuses et pas assez impressionnantes.
Dommage, parce qu’il y a de super idées. L’androïde commandé par plusieurs voix différentes, qui cachent un conclave et arbore un côté schizophrène, c’est pas mal. Toute la cosmogonie des Tours, par exemple, est alléchante également. Mais l’intrigue est faite de pistes à peine esquissées. Jean-Marc Lofficier aime à comparer, en toute modestie et toute proportion gardée, ses Strangers aux Avengers de Roy Thomas. Hé bien on a l’impression d’être dans cette période où Thomas aligne les récits en stand-alone dont les liens avec les épisodes précédents et suivants sont aussi ténus que fragiles.
Sauf qu’il n’a pas John Buscema pour l’illustrer. Et c’est là que le bât blesse. Les épisodes sont dessinés par des gens différents, de nombreux illustrateurs de l’écurie Wanga participant à ce florilège. Mais ils ne tiennent pas la route, hélas. Les meilleures planches se trouvent dans les épisodes d’Alfredo Macall, un mexicain dont le style à la fois dense et riche et très cartoony fait merveille. Dommage que l’ensemble n’ait pas été dessiné par lui, ça aurait donné du liant à une sauce qui prend nettement moins bien que pour le premier volet.
Je crois comprendre que, depuis qu’il a repris l’édition de Strangers à lui seul, Lofficier confie l’illustration de ses récits à de nombreux mexicains. Je ne les connais pas tous, mais je visualise encore les styles de Berger et de Peniche, en plus de celui de Macall. Et j’aime plutôt bien. Donc des tomes illustrés par ces gens-là, ça serait bien cool. Je jetterai un œil à l’occasion.
Jim