SUICIDE SQUAD (David Ayer)

S’il fallait choisir, je préfère encore revoir le Corman plutôt que d’avoir à me farcir de nouveau la version de 2015. :mrgreen:

Bah, tu vois, je serais curieux quand même ! Parce que si le dernier est vraiment pas terrible, je me demande ce que ça ferait un peu plus rallongé (surtout que sa partie ciné n’est pas longue)

J’aimerais bien aussi, par curiosité.

Tout à fait. J’en avais d’ailleurs parlé à l’époque. Le film est moins bête à défaut d’être plus palpitant.

Absolument ; ça n’en ait pas un chef-d’oeuvre, mais ça a le mérite de conférer de la clarté à une intrigue proprement illisible dans le montage salles. Malgré les défauts énormes qui plombent le film par ailleurs (et qui demeurent, du reste), le film est beaucoup plus consistant et intéressant, à défaut d’être vraiment réussi.

Je veux bien vous croire, ne serait-ce que parce que le même critique qui disait que le montage étendu de Suicide Squad changeait la donne disait tout l’inverse à propos de BvS. Mais, je crois que je l’ai déjà dit et ce n’est pas une hyperbole : j’ai souffert pendant, littéralement, chaque minute du film de Snyder, il est absolument hors de question que je me le retape avec une demi-heure de plus.

Oui, dans cette optique c’est peut-être pas la peine de voir le « director’s cut »… C’est pas différent à ce point-là, hein.

Non. Ça ajoute même de la confusion par rapport au développement du prochain film (Steppenwolf).
En revanche, ça rend d’autres aspects du films bien plus clairs : la manipulation visant à rendre Superman impopulaire, en particulier lors du sauvetage de Lois ; l’enquête de Clark qui révèle peu à peu comment on cherche à faire passer le Batman pour un justicier meurtrier (bon… Batman tue, mais en se défendant, pas en planifiant des crimes…). Bref, des cuts qui nuisaient à la compréhension de l’ensemble.
BVS a une tonne de défaut… Mais comparé à Suicide Squad, il est défendable.

Moi qui suis néophyte en la matière, mais qui connais quelques personnes dans ces milieux-là, il y a une chose qui m’étonne : le rapport au scénario.

Je m’explique : les gens qui écrivent des scénarios destinés à être filmés (moi, je n’ai fait que quelques scénarios de dessins animés, qui n’ont abouti nulle part) m’expliquent le principe de « une page de scénario égale une minute de film ». Alors déjà, moi, j’ai du mal à voir la corrélation, mais ils m’affirment qu’on finit par avoir le compas dans l’œil, donc ok, mettons.
Mais bon, voilà, sur des films hollywoodiens à gros budget, le scénario semble, d’après ce que je lis dans la presse spécialisé, contrôlé de près, sujet à des réécritures, des corrections et des retards (ok, ça n’a pas été le cas pour Suicide Squad, qui semble d’après la rumeur avoir été écrit vite fait). Admettons le meilleur des cas, celui où le scénario a fait l’objet d’une grande attention et a été approuvé, et pour lequel on obtient cent vingt pages, donc deux heures de films. Déjà, d’emblée, les mecs savent à quoi ils vont se coltiner. Ensuite arrivent différentes étapes, le storyboard et cette étape dont le nom m’échappe consistant à « minuter » précisément afin de bien caler la durée et le rythme.
Moi, ce que je ne comprends pas, c’est comment au final on arrive à obtenir des films boursouflés et trop longs, dans lesquels de surcroît on coupe des scènes importantes dont l’absence perturbe la compréhension, voire la logique interne.
Qu’est-ce qui se passe pour qu’on en arrive là ? Alors qu’il y a un milliard d’étapes de contrôle, que la production est verrouillée en amont, etc etc ?
La production ne lit pas les scénarios ?

Jim

[quote=« Jim Lainé »]
Je m’explique : les gens qui écrivent des scénarios destinés à être filmés (moi, je n’ai fait que quelques scénarios de dessins animés, qui n’ont abouti nulle part) m’expliquent le principe de « une page de scénario égale une minute de film ». Alors déjà, moi, j’ai du mal à voir la corrélation, mais ils m’affirment qu’on finit par avoir le compas dans l’œil, donc ok, mettons.

Jim[/quote]

La règle « une page = une minute » est indicative, ce n’est pas une règle d’or ; elle est tout de même relativement fiable (tout du moins jadis, mais j’y reviens), du fait de la mise en page rigide et du « formatage », au sens premier du terme, des scripts. On peut s’y fier jusqu’à un certain point.
Des exceptions existent : certains scénaristes procèdent autrement. Par exemple, David Cronenberg est réputé pour écrire des scripts significativement plus courts que ceux de ses camarades. Chez lui, une page équivaut plutôt à 2 minutes. A l’inverse, un auteur comme Shane Carruth (« Primer », « Upstream Color ») signale en note au début de ses scénarios que chez lui, les scripts sont plus longs et denses par rapport à la norme, et qu’une page équivaut plutôt à 30 secondes de métrage.
Mais globalement, les producteurs continuent à se fier à cette règle qui était surtout valable dans le temps ; à mon avis, à l’heure des montages plus « cut » et des séquences prises en charge entièrement par le département SFX, elle n’a plus trop de sens… Ceci explique peut-être cela.

Cette réflexion que tu te fais sur le rapport de la production à la longueur des métrages, je me la suis faite concernant les adaptations « tolkienesques » signées Peter Jackson… encore que dans son cas, les versions « courtes » et « longues » ont chacune leur cohérence interne, généralement (et qu’il est son propre producteur, aussi ; ça change la donne j’imagine…).

L’étape où l’on minute chaque séquence s’appelle… le minutage. :wink:

Merci pour ces précisions.

Oui, les séquences gérées en image de synthèse, effectivement. Mais bon, ça doit pas changer tant que ça quand même.
Je veux dire, si les mecs héritent d’un script de trois cents pages, déjà, la puce devrait leur monter à l’oreille.

Après, ouais, l’irruption du producteur dans le travail… mais cela dit, si le scénario existe, qu’il est approuvé et respecté, ça devrait pas non plus être une surprise. Je veux dire, moi, avec mon regard de néophyte, j’ai l’impression qu’ils n’arrivent pas à se projeter, à « visualiser » en amont le film, un peu comme si, en découvrant les images, ils découvraient le projet. Ou alors ils ne lisent tout simplement pas.

Ah là là, ça me renvoie à mes interrogations quand j’ai découvert l’excellent épisode de Doctor Who « Turn Left » (onzième épisode de la quatrième saison, écrit par Russell Davies), à l’occasion de quoi j’étais épaté du montage dans la séquence concluant l’exploration du monde alternatif. Et je me suis toujours demandé si c’était déjà écrit comme ça dans le script ou pas. Parce que si oui, c’est brillant dès le départ.

Le minutage. Voilà. Tout simple.

Encore merci.

Jim

L’espagnol Jaume Collet-Serra (Sans identité, Non-stop, Night Run, Instinct de survie…) serait maintenant en tête de liste de la Warner pour la réalisation de Suicide Squad 2.

Un gars plein de talent.

Jim

Ah bah ça sent la divergence de créativité, alors !

Il n’y en aura pas puisque Jaume Collet Serra a finalement décidé d’accepter une autre proposition, celle de réaliser Jungle Cruise, le prochain film d’aventures de Dwayne Johnson pour Disney.

Ils fuient tous avant … c’est pô juste !

Le scénariste et réalisateur Gavin O’Connor (Warrior avec Tom Hardy, Mr Wolff avec Ben Affleck) a été engagé pour écrire le scénario de Suicide Squad 2. Il est également en négociations avec le studio pour réaliser la suite.

Gavin O’Connor aura en tout cas plus de temps que David Ayer (qui a révélé n’avoir eu que 6 semaines pour écrire le premier film) pour peaufiner son script puisque la production ne devrait commencer que dans un an, suite aux emplois du temps chargés de Will Smith (Deadshot) et Margot Robbie (Harley Quinn).

Non, mais on va où, là maintenant ? On va passer pour quoi, nous, avec de tels frappadingues et de telles insinuations de ceux qui subissent ces frappadingues ?

Apparemment James Gunn réaliserait la suite de suicide squad

Ce serait bien.
Et s’il pouvait cartonner, ce serait encore mieux.

Au moins, il ne serait pas perdu pour tout le monde.

Jim