

Critique Super-soldat par Ben-Wawe
La société OREP (Organisation, Régie, Edition, Publicité), initialement créatrice de revues municipales et touristiques, puis agence de


Et voilà, merci à @Blackiruah !

La société OREP (Organisation, Régie, Edition, Publicité), initialement créatrice de revues municipales et touristiques, puis agence de
Il n’a pas mis 10, j’hésite à le ban mon bon maitre ![]()
PS : Non c’est une excellente critique, je vais le prendre encore plus vite que prévu
je vais le prendre encore plus vite que prévu
Parce que tu ne l’as pas encore pris ?
Non j’ai franchement pas eu le temps (je reveisn à peine de Lyon là et je repars à Toulouse demain soir… J’ai un espoir de le prendre à pulps vendredi soir… si j’arrive assez tot de Toulouse)
Tu parles d’un padawan …
Je ne mérite pas mon bon maitre

J’ai récupéré mon bouquin qui a fini par traverser la frontière. Par contre, c’est bizarre, mais il est écrit « Super-Soldier », à l’intérieur y a des The, That et Fuck, c’est écrit par un certain John Djian et un autre Jim Lainé, dessiné par Jay L. …
Et les S du titre sont en rouge.
Vraiment bizarre …
Purée, tu as un libraire qui peut commander des bouquins d’autres lignes temporelles…
Tu crois qu’il pourrait m’avoir Daredevil #200 par Frank Miller ?
Jim
Pour rappel, dédicace à Bayeux aujourd’hui :

6 mai : Librairie Metropolis, Bayeux (Jean-Blaise Djian)
Jim
On est le 8 mai, donc lecture du jour autour de la Seconde Guerre Mondiale… j’avais une BD sur les tirailleurs sénégalais … le temps du jour me rappelant la Normandie, j’ai switché … j’étais déjà dans l’ambiance (eh non, les filles ne m’ont pas fait la guerre)
Bon, je vais m’appuyer sur les dires de Benny la vague que je viens de lire, pour en dire que du bien (du bouquin, pas de Benny … quoique
). ça va donner un semblant de dynamique à mon ennuyeux avis.
Cette bande-dessinée se révèle au fil de sa centaine de pages une bonne et plutôt belle histoire, mais c’est avant tout un récit intense, très dynamique et prenant. Il est difficile de lâcher la lecture, tant l’on peut se sentir happer par un récit qui déroule efficacement des éléments certes déjà-vus, mais bien amenés ici.
Pas mieux. Lu d’une traite cet après-midi, j’ai pas trouvé la fonction pause pour aller aux latrines. J’y suis allé après la lecture du supplément (si vous voulez tout savoir).
ça enchaîne vachement mieux, la présentation du début n’est pas inutile ni trop longue (30% de la BD), parce qu’elle participe, à la fois aux nombreux clins d’œil amusants (j’y reviendrai) et à l’importance de la fratrie. Dans un premier temps. Parce que finalement, par le biais d’une réplique, vu de notre ère dorée (faudrait que certains s’en rendent compte, quand même), on ne se rend pas compte qu’à l’époque, ce sont deux générations d’affilé qui ont eu le droit à la Guerre, mine de rien. Un lourd tribut pour la liberté. Ensuite, j’ai beaucoup aimé le cheminement, au fil des mois et des camps (le bouquin sur les Anglais, j’adore. j’en avais entendu parler, mais le rappeler, c’est excellent. Je voyais Tommy Lee Jones à ce moment-là), de la « préparation » des soldats. Leurs sentiments, les liens, etc…
Les auteurs ne se livrent pas à un examen approfondi des psychologies des deux personnages, ils donnent ce qu’il faut pour saisir ces deux jeunes hommes perdus, mais appelés à un destin plus grand - et aux dépassements que cela impose.
C’est efficace. Comme tu le dis plus bas, y a rien d’inutile, pas de cucul la praline (en tout cas, mon très sensible détecteur ne s’est pas déclenché)… y a du sentiment de frangins, de la bienveillance de frangins, de la connivence de frangins, … pour moi, ça fait vrai, sans le pathos à l’américaine. Peut être parce que ce sont des Français qui l’ont écrit ?
Bien évidemment, avec un tel titre, Super-Soldat est plus qu’un « simple » récit de Débarquement, qui serait pleinement cousin de Il faut sauver le soldat Ryan.
Ah, je ne suis pas d’accord. Ou alors, cousin éloigné. Le machin Ryan, j’ai pas aimé. Américain en diable, j’ai fini le visionnage par un « et c’est tout ? ». C’est sûrement bien filmé et bien joué, mais le sujet m’est tombé des mains.
Ici, le sujet des retrouvailles de frangins, quand ils arrivent sur la plage, il est complètement annexe. Parce qu’avant de se retrouver, ils pensent déjà à survivre, à sauver leurs camarades, à prendre les positions, à vaincre l’ennemi, etc… c’est une fois ces objectifs atteints qu’ils passent à l’autre.
les auteurs ont d’ailleurs la gentillesse et la connivence de glisser trois clins d’oeil habiles, joliment rappelés en annexe (nous y reviendrons).
Alors, je soupçonne Monsieur Lainé d’avoir donné des exemples de scènes de ciné pour expliquer ce qu’il voulait. La scène dans la voiture, pour aller en ville, ça m’a rappelé quelque chose d’emblée. Mais je peux me tromper. Bon, moi, les clins d’œil, j’ai adoré, dès le début. Et ça n’a pas du tout alourdi ou ampoulé le récit, au contraire (y a même des références dans les dialogues, ai-je l’impression. Manquait juste celle d’Hannibal Smith, d’ailleurs). Parce que je peux vous dire que quand le débarquement est arrivé, je ne me suis pas du tout préoccupé des éventuelles références (sauf pour le petit Ronnie … je me demande bien qui il est dans la vrai vie, celui-là
). Bon, y a du Superman partout, mais j’ai pu tenir.
Il n’y a pas de temps mort, il n’y a pas de page perdue… il n’y a même pas de case perdue !
Je dirais même plus : y a pas d’intérieur de case perdu.
Le Débarquement lui-même est une terrible réussite. Omaha est une violence absolue, une boucherie où ici le gore ne règne pas, mais la lecture donne un sentiment d’apocalypse idéal. La pointe du Hoc est l’ultime moment de bravoure, extrêmement bien réalisé, avec au préalable des moments de « pause », d’errance des soldats dans un inconnu dangereux. Terrible et prenant.
Ouais. Pas besoin de trop de sang visuel pour s’en rendre compte. Efficace, un tir par-ci, un mort par-là, un dialogue ici … le coup de soldats qui ne savent pas nager… l’horreur d’entrée, tu n’as même pas le temps de te rendre compte que tu es parti pour la guerre.
Le final, réussi et agréable, peut et va surprendre sur la « portée » des événements, mais cela épouse les dernières lignes de la voix-off, qui confirme le projet de narrer une histoire oubliée volontairement du Débarquement.
Et c’est bien. Et ça rend bien.
De même, le « mystère » sur Eddy interpelle, car les auteurs glissent des éléments sur l’origine de ses pouvoirs tout en ayant évoqué initialement des capacités antérieures. Cela créera des avis divergents, mais cela participe beaucoup à cette histoire oubliée volontairement, mise au secret.
ça, c’est la petite cerise au calvados. Mais cette dernière page … elle est géniale (enfin, pour ceux qui ont compris l’allusion, pas sûr que les jeunes comprennent)
Ah, et la voix off m’a rappelé les débuts d’un épisode de Law & Order (je crois que c’est le nom de la série aux US, à laquelle je pense)
Le scénario de Jean-Blaise Djian et @Jim_Laine est ainsi extrêmement prenant et réussi, avec un graphisme solide. Jay a un dessin réaliste avec un style « riche », il y a beaucoup de choses, beaucoup de traits. On en a pour son argent, même si c’est parfois un tout petit peu confus. Cela manque quelques fois de mouvement, mais il faut relever des décors très réussis, et surtout des batailles extrêmement intenses, denses et lisibles. Ce sentiment d’apocalypse et de folie et de horreur vient pleinement de Jay, et il faut le féliciter grandement.
Ouais, la dernière bataille de la pointe du Hoc, les pages qui amène Eddy à faire son Superman, j’ai pas tout pigé du prime abord. Y a des soldats dans tous les sens, je peine à savoir qui tire sur qui (mais c’était peut être le cas à l’époque). Mais c’est mon seul bémol (et encore, ça vient peut être de moi), parce qu’il y a de ces effets … la pleine page de la première grenade envoyée, elle est superbe. On est clairement dans le comic book, je pense qu’un @Fred_Steinmetz ne cracherait pas dessus. ça rappelle des scènes, comme lors de la création de héros au moment d’une explosion …
La mise en page des deux pages d’entraînement, la scène où le mec se prend une balle au niveau des barbelés, le rendu de la campagne normande … la scène de la voiture fait un peu série des années 60 par contre … ;). Je me souviens que Jim disait que la gestation avait été longue et que le style de Jay s’était affirmé à sa « reprise », et je pense que ça le confirme.
Ah, et je me demandais si la barbiche à la Stark était à la mode, à l’époque.
Sinon, je me souviens de Jim qui parlait des onomatopées qui faisait un semblant de brouhaha … ça marche du tonnerre. Rien que deux sons distincts pour les deux types de fusils, c’est con, peut être invisible pour le lecteur, mais c’est tellement évident. Surtout avec la bulle qui précède la scène.
Moi, j’ai hâte de rencontrer ce Jay à St Malo pour discuter le bout de gras … quitte à lui payer une bière pour qu’il me dévoile tout !
Enfin, l’objet est bien réussi aussi. Souple, avec de bons rabats, il a un papier agréable, un format légèrement plus « petit » mais bienvenu. Un article annexe explique les liens entre super-héros et deuxième guerre mondiale, avec des croquis et illustrations intéressants, et un petit rappel pour les distraits des clins d’oeil.
Mais oui. En plus, Jim connait le sujet par cœur. Je pense que ça sort des sentiers battus de l’éditeur, mais c’est un apport supplémentaire à ce qui s’est passé du côté de la BD américaine pendant la guerre… et son utilité.
Et ces couv’ à la comic book…
C’est une bonne façon de finir un ensemble qui a été une très bonne surprise.
ça va être rangé dans la chambre d’amis, bien mis en avant. Idéal pour un lecteur de passage.
Bon, sinon, les remerciements appuyés à tes lettreurs chéris, c’est amusant pour qui te connait. Rigolo, ouais, ça change.
Et je suis content d’apprendre que tu es né à St-Lô, tiens (on sent la volonté de l’éditeur d’avoir des auteurs du cru … faudrait pas qu’on croit que tu sois Breton … manquerait plus que ça).
C’est marrant, et très troublant également, de lire vos retours. Parce que vous insistez sur des choses que j’ai même parfois l’impression de redécouvrir (faut dire que l’album, étalé sur cinq ans et demi, ça fait que les premières planches sont parties bien loin, malgré nos multiples relectures…).
Je reviens répondre à quelques points dans pas longtemps, mais ouais, j’ai parfois l’impression de redécouvrir le bouquin, de le relire par vos yeux, c’est déstabilisant. Mais agréable. Merci.
Jim
ça ne t’a jamais fait ça, auparavant ?
Peut être qu’il tombe rarement sur des lecteurs aussi généreux que vous

Pourquoi ? Je l’ai acheté au même prix que les autres.
ça ne t’a jamais fait ça, auparavant ?
Pas tant.
Je crois qu’il y a un double effet : d’une part la longue gestation du bouquin, qui l’a éloigné de nos pensées à plusieurs reprises, rompant le « charme » de l’immersion ; d’autre part le fait qu’on l’ai écrit à deux, et même si on tripoté ensemble toutes les séquences (à part la première page, qui elle, j’en suis sûr, était déjà dessinée quand je suis arrivé sur le projet), certaines ont eu plus d’impact sur moi que d’autres… ces autres que, parfois, je redécouvre.
Et puis, il y a des dimensions qui semblent marquer et toucher les commentateurs : les rapports fraternels, par exemple, qui semblent ressortir de pas mal de réactions (pas qu’ici, donc…).
Jim
Hop, c’est commandé !
Cool.
Jim