Lu…et c’est très bon. Je mettrai mon avis détaillé sur le site ce week-end…
Dommage que tu aies déjà dir ce que tu en pensais. Ca l’aurait fait mariner …
C’est du teasing…^^
Ouais mais il sait déjà que tu as aimé. C’est moins drôle.

Jim
Ah oui … on voit bien la marinade sur sa peau …
Ah ouais, donc là, pas possible : j’ai trop détesté le film.
Jim
C’est aussi le souvenir que j’avais.
Et du coup, j’ai du mal à voir le raccord avec la scène de la voiture (je pense que tu parles de la case où l’on voit le père et les deux fils, muets). On avait en tête une atmosphère de tension, de non-dits, d’indicible.
D’ailleurs, en reparcourant le début de l’album, je trouve les cases silencieuses plutôt pas mal. Le repas silencieux, je le trouve réussi, si je peux me permettre ce manque de modestie. La séparation, tout ça…
Jim
Non. La scéne du frangin qui conduit (de mémmoire c’est une case en haut à gauche d’une page de gauche… je te préciserai quand je serai rentré)
Bah en fait, non : y a des bulles à chaque case de cette scène.
Jim
Oui ça fonctionne. Des taiseux qui bossent ensemble et qui n’ont pas besoin de se parler pour se comprendre et savoir ce que ressentent les deux autres.
J’ai dit qu’il n’y avait pas de bulles ?
C’est ça.
Et, bon, face à une telle nouvelle, que dire ?
Jim
Bah tu parles d’un gars mutique, j’ai donc plutôt cherché une case muette, ou disons sobre. Parce que là, j’ai du mal à comprendre le cheminement qui t’a fait penser à Drive.
Après, faudrait que je demande à Jérémy ce qu’il avait en tête en dessinant la case…
Jim
Dans le film. Pas dans la bd.
J’ai précisé cela pour que quelqu’un trouve la référence du film et de l’acteur, sa trombine.
Ton perso conduit une voiture, c’est ca le cheminement. Et uniquement pour cette case.
C’est ténu.
Jim
Mon cerveau ne peut surporter les grosses ficelles.
Hahahahaha.
Et suit des chemins tordus.
Jim
DANS LES ÉTATS-MAJORS U.S., CERTAINS PARLENT ENCORE DES HAUTS FAITS DE SOLDATS, AUSSI INCROYABLES QU’HÉROÏQUES…
Et ceci est l’histoire de l’un d’entre eux. La bande dessinée Super-Soldat scénarisée par Jean-Blaise Djian et Jean-Marc Lainé et dessinée par Jay débute par une pleine page qui nous plonge directement au coeur de l’action, le jour du débarquement, l’« Enfer sur Terre » pour reprendre le terme des auteurs. La très efficace couverture nous donnait déjà un bon indice sur le théâtre des opérations…mais avant cela, il faut opérer un retour en arrière de quelques mois car Super-Soldat est avant tout l’histoire de deux frères, les enfants de fermiers du Kansas. La deuxième planche tranche déjà avec la première par son atmosphère bucolique, impression retranscrite par les cases détaillées de Jay, un encrage un peu moins appuyé que lorsque les balles se mettront à pleuvoir.
Le ton change quand Eddy et Johnny rentrent chez eux, en découvrant leur mère en pleurs, leurs ordres de mobilisation dans la main. Une dernière nuit en ville (avec une discussion importante) et c’est le grand départ. Les doutes, la peur passent aussi bien par les échanges entre les frangins que par des cases muettes dans lesquelles les auteurs savent faire parler les silences. Le récit s’attarde ensuite brièvement sur l’étape du camp d’entraînement (ce qui lui donne un petit côté Band of Brothers) avant l’inévitable séparation de Eddy et Johnny, affectés dans différentes unités.
Eddy devient ensuite le centre de l’attention et son parcours (ponctué de savoureux caméos) prépare progressivement au rôle qu’il tiendra le Jour J. Ce premier acte prend une trentaine de pages, des situations certes classiques mais très agréables à suivre grâce à la caractérisation et au soin apporté à la reconstitution. Et au détour d’une page, l’horreur de la guerre devient vraiment une réalité pour les personnages, faisant voler en éclats le monde de ces soldats qui ont attendu ce moment la boule au ventre. Jusque là, les bruitages étaient quasiment inexistants à part le son d’un réveil la nuit du 4 au 5 juin. À l’approche d’Omaha Beach, les onomatopées sortent littéralement des cases, un excellent travail sur le lettrage amplifié par un découpage plus nerveux pour insister pleinement sur le chaos ambiant.
Les affrontements sont intenses, en alternant Omaha Beach pour Eddy et la Pointe du Hoc pour Johnny, qui ont toujours une pensée l’un pour l’autre. C’est là que l’histoire commence à basculer dans le fantastique, par petites touches bien amenées, sans que cela prenne vraiment le pas sur le drame raconté et la réalité historique. La situation est l’occasion de sympathiques interactions au sein de la section commandée par Eddy Collins (j’aime bien Ronny, le journaliste débutant au regard éberlué). La suite ne manque pas de passages forts (l’expression de la fatigue des soldats, des échauffourées qui peuvent amener des confusions dans le feu de l’action…), de rebondissements (la page 75 aurait pu faire un sacré cliffhanger dans le cadre d’une publication en épisodes) et monte en puissance jusqu’à un final palpitant et touchant (sans sortir les violons).
Je découvre ici le travail du dessinateur Jay et l’ensemble est solide, aussi bien dans les rares moments de calme (le souvenir du passé à la ferme qui relie les deux frères l’espace de quatre cases, s’ouvrant et se refermant sur un gros plan de leur visage, est illustré de manière assez subtile) que dans la violence des combats. Il sait aussi dessiner des visages connus…en plus des clins d’oeil cités plus haut, j’ai reconnu le Edward Burns de Il faut sauver le Soldat Ryan…ainsi qu’une ultime référence qui trouve naturellement sa place et sur laquelle se referme l’évocation des hauts faits de ce « super-soldat », aussi incroyables qu’héroïques…
Un très bon article de Jean-Marc Lainé sur les liens entre super-héros et comics de guerre est disponible en en fin de volume, texte qui permet aussi de découvrir des recherches préliminaires et des études de personnages par Jay, bonus toujours très intéressant.
Avis également posté sur le site :