SUPERMAN #1-28 (Brian Michael Bendis / collectif)

Avant d’entamer la lecture de ce numéro, j’étais prudent : Bendis ne m’avait pas convaincu sur les débuts de cette série, mais m’a beaucoup plu sur les derniers épisodes parus ; sauf que. Sauf qu’il a fini le #6 sur un cliffhanger où Jon Kent, cet adorable et innocent gamin que Peter Tomasi m’a appris à adorer, revenait… adolescent. Ce #7 doit expliquer pourquoi.
« Surprise » : il ne le fait pas - enfin, pas vraiment. La saga prévue pour cela commence, et Bendis y va doucement ; mais ce n’est pas gênant. L’auteur connu pour sa décompression prend son temps ici, mais c’est plutôt bien fait. Après quelques pages qui se veulent rigolotes et sympathiques sur la réaction de Loïs & Clark sur le retour de Jon (des pages qui fonctionnent, d’ailleurs : j’ai souri souvent), Bendis se lance dans le cœur du sujet, avant le cliffhanger final. Le dessin suit d’ailleurs ce schéma : Ivan Reis gère le temps « présent », Brandon Peterson gère l’historique en flashback, et Jay Fabok dessine la page de souvenir du départ de Jon & Loïs avec Jor-El, comme dans Man of Steel.
Bon. Je le répète, mais l’idée que Jor-El emmène Jon dans l’Espace était et est toujours nulle : elle n’a pas de sens telle qu’elle a été présentée, et il y a facilement cinq contre-arguments à la moindre justification du principe. Surtout, l’idée de ramener Jor-El, que l’on doit a priori à Dan Jurgens, est complètement stupide, et hors de propos ; notamment parce que, en l’état, Superman devrait avoir emprisonné Jor-El, qui a emprisonné des gens (comme Tim Drake), sans réfléchir autrement.
Bendis revient donc sur un aspect polémique de son Man of Steel… et, bon sang, ça fonctionne plutôt bien. La gestion de la famille dans l’Espace est bonne, l’exfiltration de Loïs est un peu rapide, mais il y a énormément de bons moments, notamment dans la vénération qu’ont les peuples de l’Univers envers Superman ; c’est fin et bien pensé, comme la confrontation entre Jon et un célèbre mercenaire de l’Espace.
Le final ne surprend pas, mais donne envie de lire la suite. Ca fonctionne, en fait. Ivan Reis et Jay Fabok assurent comme depuis longtemps, Brandon Peterson est sobre et lisible (ça fait du bien), et les interactions sont bonnes - c’est drôle, fluide, intriguant, intéressant.
C’est bien, oui. Mais… je ne peux m’empêcher de me demander pourquoi avoir autant fait vieillir Jon, en fait ? Il a pris sept ans, là, et c’est vraiment trop, car ça casse entièrement le principe du personne (que j’adore) et sa relation avec ses parents, ce qui est vraiment dommage ; d’autant que ça surprend qu’il ait mis sept ans à revenir, ou à se rendre compte de ce qu’il pressentait déjà, selon ses flashbacks.
Je suis partagé : le numéro est bien, tout fonctionne ; sauf le nombre d’années évoqué par Bendis, qui est abusif. J’attends la suite, curieux… mon cœur aimerait maudire tout ça et dire que c’est nul, mais je ne peux pas, car c’est bien fait. Damn you, Bendis! :smiley:

Ah l’effet Bendis.
On croit que c’est bon, ça à l’air bon mais au bout d 'un moment on voit que ça l’est pas.
gare à la déception MDR

Un bon interlude qui sert …d’interlude…ZZZzzzZZZ… mais c’est du bon matos.

SUPERMAN #8 written by BRIAN MICHAEL BENDIS
art by IVAN REIS, JOE PRADO and BRANDON PETERSON
cover by IVAN REIS and JOE PRADO
variant cover by ROB LIEFELD
The epic secrets of Superman continue to unfold! A few months in space with his paternal grandfather Jor-El changed Jon Kent forever. With Jon now seeking help from his father, the Man of Steel must learn about the war his son and father fought together and set right the wrongs his father may have unleashed on other worlds. See what changed Superboy in such radical ways as the Unity Saga continues.

Source : www.denofgeeks.com

C’est moi ou Bendis à décidé de saloper tout le boulot de Tomasi sur Jon Kent ?

Oui. A voir maintenant s’il y a quelque chose à gratter, derrière ça.
Ce numéro poursuit l’explication sur ce qu’ont fait Jon et Jor-El pendant les six années d’errance spatiale et a priori dimensionnelle, qui ont suivi le départ (fort rapide) de Lois du vaisseau. Si je maintiens mes regrets de voir la disparition du personnage de Jon enfant, si sympathique et si agréable à lire et si pertinent avec Superman, j’attends de voir ce que Bendis veut faire ici… même si je suis prudent, car je ne comprends vraiment pas l’intérêt de ce changement (notamment parce que le même Bendis réintroduit Conner Kent, qui aura à peu près le même âge et le même pseudo que Jon).
Après… après, ce serait mentir de dire que ce numéro n’est pas agréable. Ca se laisse lire, Bendis gère plutôt bien le duo Jon/Jor-El, et leurs pérégrinations cosmiques ont un peu de sens. Disons que ça ne sort pas de nulle part, et ça « fonctionne » plutôt bien. Même le personnage de Jor-El a du sens, ici ; enfin, il faut quand même rappeler que son existence ne rime à rien, que c’est une idée pourrie, mais… bon, ici, ça fonctionne dans le numéro.
Les passages sur Terre et au présent sont un peu moins pertinents : la relation Lois/Clark est bonne, Jon est plutôt bien caractérisé à 17 ans, mais… ce Superman qui « explose » ne sort pas de nulle part, mais ça ne colle pas forcément. Ca fonctionnait dans la saga d’avant, dans la Zone Fantôme, là moins ; et le passage avec Mongul devra être repris, sinon c’est du foutage de gueule.
Mais… bref. Je reste prudent, et finalement assez opposé à l’idée de base, mais Bendis gère bien son numéro. Le fond me gêne, ce qu’il écrit ici fonctionne cependant ; c’est cohérent, plutôt bien mené, et rythmé. Ivan Reis s’en sort bien, même si je relève un problème de perspective dans sa première grande image, et il gère bien ses personnages. Je n’aime pas Brandon Peterson, mais il livre des planches correctes et plutôt réussies.
Pour conclure… et bien Bendis ne me convainc pas encore sur le fond, mais ce numéro fait bien le boulot. Ca fonctionne, c’est agréable à lire, et c’est bien illustré ; à voir la suite, donc. Je n’ai pas de « bille » pour hurler sur Bendis, et j’attends alors la fin, pour découvrir le projet final de l’auteur… et lui tomber dessus, alors. :smiley:

Je serais curieux de lire la rencontre avec Damian!

Jon/Damian ? Big Jon/Damian ?

Big Jon face au marmot!

Je conserve le petit espoir que tout ça soit du troll de Bendis, avec le retour de Jon enfant à la fin.

Superman #9

U.S. Price: $3.99
On Sale 3/13

The secrets of the house of El are revealed as the Unity Saga continues! Traveling through space, young Jon Kent has faced everything the universe could throw at him, but after an accident sends him and his grandfather Jor-El across dimensions, the new Superboy comes face to face with a terrifyingly evil version of his own father: Ultraman and his horrible version of the Justice League, the Crime Syndicate! Find out what happened to Superman’s father and how Jon made it back home from this strange and crime-ridden alternate world.

Source : www.dccomics.com

Je le disais dans mon retour sur le précédent numéro : je n’adhère pas à l’idée de vieillir Jon… mais je n’ai rien à reprocher aux numéros de cette saga pour l’instant. Cette troisième partie, ici, confirme ma position.
Bendis continue de jouer sur deux tableaux : les réactions émues de Lois & Clark au retour et au vieillissement de leur fils, un peu « fortes » voir surjouées, mais quand même cohérentes ; et le récit de Jon sur son temps passé, ailleurs notamment sur Terre-3. Et ça fonctionne.
La vision d’Ultraman est pertinente, la narration par voix-off de Jon est bonne, et on retrouve encore le « cœur » du gamin si attachement créé par Dan Jurgens mais subtilement finalisé par Pete Tomasi. Je demeure fondamentalement déçu de ce vieillissement, mais les épisodes se suivent et se lisent bien, avec un Jon sympa’ et touchant, avec un Ultraman terrible et pathétique.
Ivan Reis livre de jolies planches dans le présent, Brandon Peterson offre des dessins corrects pour le passé. Même si je n’aime pas son style, ça se lit bien et sans déplaisir.
Rah. J’aimerais pouvoir casser du sucre sur le dos de Bendis en disant que c’est nul - mais ce n’est pas le cas ; ça se lit bien. A voir, donc, la fin de la saga, pour voir le cœur du projet, afin de juger dessus. Mais le chemin pour y parvenir est une lecture agréable !

SUPERMAN #10

  • written by BRIAN MICHAEL BENDIS
  • art and cover by IVAN REIS and JOE PRADO
  • variant cover by ADAM HUGHES
  • Superman and Superboy venture forth into the cosmos to stop Jor-El before he tips the galaxy into utter chaos. Also, Superman would like to have a word with his father about what happened to his son. All this and the fate of General Zod. “The Unity Saga” continues in the pages of SUPERMAN, named one of the best superhero comics of 2018 by Paste magazine!
  • ON SALE 04.10.19
  • $3.99 US | 32 PAGES
  • FC | RATED T

SM-10-2-3

Source : www.cbr.com

sur certaine pages de SUPERMAN #10 j’aurais juré que c’est du Brandon Peterson

Parce que c’est le cas.
Dans cette saga, Ivan Reis signe les planches du présent, et Brandon Peterson signe les planches des flashbacks narrés par Jon.

c’est pas précisé dans les crédits?

Jusque-là, si.
Je te dirais mercredi pour celui-là.

Merci, il me semble qu’ils ont omis de mettre son nom sur la couverture du 10.( il a fait du chemin depuis Arcanum mais je n’accroche tjrs pas son style de dessin)

Il n’apparaît pas sur la couverture, mais dans les crédits, si.
Bon. Brian Bendis s’oriente vers la fin de sa saga, avec ce quatrième chapitre qui accélère. L’histoire de Jon s’achève, le scénariste finit d’expliquer ce qu’il a fait pendant tant d’années - et, bon, c’est quand même un peu décevant. Jon aura donc passé la majeure partie de son absence enfermé dans un volcan par Ultraman, avant de s’échapper, d’être agressé par une Superwoman déchaînée, puis sauvé par un Jor-El qui a galéré à le retrouver. Soit. L’idée d’un Jon si longtemps absent me gêne sur le principe, mais même ce qu’en fait Bendis, c’est pas fou-fou. Après, l’auteur enchaîne en évoquant directement une nouvelle menace, celle de ce bon vieux Rogol Zaar, avec un cliffhanger qui évoque une énorme bataille.
Bon. Objectivement, ça se laisse bien lire. J’ai une légère déception sur le « vide » de l’absence de Jon, mais l’ensemble se tient. Les réactions de Loïs & Clark sont correctes, et cohérentes avec la façon qu’a Bendis de les écrire. Le tout fonctionne, même si j’en viens maintenant à me demander si tout ça ne va pas vraiment mal finir pour Jon… ou une autre fâcherie spatio-temporelle. A voir.
Ivan Reis gère très bien les quelques pages qu’il a à faire, la dernière double est superbe. Brandon Peterson livre encore des planches fort correctes, bien que son style me plaise moins. Je reste curieux de la suite.

merci Ben-Wawe pour la précision. c’est curieux de ne pas le citer sur la couverture mais bon…