Superman écrase le klan
Nous sommes en 1946 et la famille Lee vient tout juste de quitter le quartier chinois pour le centre-ville ultra-animé de Metropolis.
Le père de famille prend avec enthousiasme ses nouvelles fonctions au centre médical tandis que ses deux enfants, Tommy et Roberta, trépignent à l’idée de se rapprocher de leur héros favori : Superman ! Mais l’euphorie est de courte durée. Très vite, la crainte s’installe car la petite famille sent qu’elle n’est pas la bienvenue. Un groupe d’individus profondément malveillants appelé le Ku Klux Klan use des pires méthodes pour les pousser à quitter la ville, allant jusqu’à kidnapper le jeune garçon. Un acte inacceptable que compte bien réparer un jeune Homme d’Acier qui fait tout juste connaissances avec ses super-pouvoirs !
INFOS
SCÉNARISTE : LUEN YANG GENE - DESSINATEUR : GURIHIRU
Public : 9+
Collection : URBAN KIDS
Pagination : 248 pages
EAN : 9791026820376
Contenu vo : Superman Smashes the Klan #1-3
Prix : 10 EUR
Sortie prévue le 1er octobre.
tiens, je viens de relire la postface de Yang écrite pour le recueil, et c’est très sympa. Parce qu’il associe ses souvenirs personnels (il est né en Amérique de deux parents chinois immigrés) à des considérations plus générales et historiques, rappelant notamment la succession de textes de lois racistes qui ont fait l’Amérique, ou la genèse et l’évolution du Ku-Klux-Klan.
Comme il est sino-américain, il apporte donc un regard un peu différent de ce que les lecteurs de comics sont habitués à lire (au sujet des Juifs, des afro-américains, des nippo-américains même).
Et le texte est également une déclaration d’amour au personnage de Superman, à son importance dans l’histoire culturelle et sociale, mais aussi à l’exemple qu’il donne à tous les enfants grandissant dans des familles immigrées.
Jim
J’ai beaucoup aimé cet album. Un très bel hommage à l’âge d’or, à ce que les adaptations cinématographiques et radiophoniques ont apporté au développement de l’Homme d’Acier (avec les références à Atom Man, à la kryptonite, à l’évolution des pouvoirs de Superman…), tout en signant une histoire forte et nuancée contre le racisme inspirée par un célèbre arc narratif du feuilleton radio des années 40. Cette version repose beaucoup sur l’énergie de ses jeunes protagonistes, bien retranscrite par la partie graphique signée Gurihiru, et le scénario suit parallèlement leur parcours plein de rebondissements et la quête d’origine d’un Superman débutant qui s’intègre efficacement à l’intrigue générale. Et comme le soulignait Jim, la postface de Gene Luen Yang est très intéressante !
Urban Comics Nomad : Superman écrase le Klan
Nous sommes en 1946 et la famille Lee vient tout juste de quitter le quartier chinois pour le centre-ville ultra-animé de Metropolis. Le père de famille prend avec enthousiasme ses nouvelles fonctions au centre médical tandis que ses deux enfants, Tommy et Roberta, trépignent à l’idée de se rapprocher de leur héros favori : Superman ! Mais l’euphorie est de courte durée. Très vite, la crainte s’installe car la petite famille sent qu’elle n’est pas la bienvenue. Un groupe d’individus profondément malveillants appelé le Ku Klux Klan use des pires méthodes pour les pousser à quitter la ville, allant jusqu’à kidnapper le jeune garçon. Un acte inacceptable que compte bien réparer un jeune Homme d’Acier qui fait tout juste connaissance avec ses super-pouvoirs !
Âge : 12+
Collection : Urban Comics Nomad
INFOS
scénariste : Gene Luen Yang
dessinateur : GURIHIRU
traducteur : Laurent Queyssi
- Date de sortie : 24 janvier 2025
- Pagination : 240 pages
- EAN : 9791026819875
- Contenu vo : Superman Smashes the Klan #1-3
- Prix : 10.9 €
Marrant, la réédition en poche est un chouïa plus chère que l’édition originale…^^
Tiens j’en profite pour poser une question.
Pour tenter d’instiller du super-héros dans les lectures d’un garçon de onze ans, qui n’y connait rien, lisant surtout des romans, qu’est-ce que vous me conseilleriez ?
Celui-ci justement ?
Un autre ?
Je n’ai lu aucune des histoires parues chez Urban kids, d’où mon petit flou.
Et je doute qu’il soit prêt pour Batman year one… Malheureusement.
Celui-ci est très bien (voir mon avis ci-dessus)…
Comme le doc très bien.
Bon, je crois que je vais craquer.
J’imaginais plus facilement, dans ma recherche, un ouvrage sur les origines ou un truc dans le genre, disons, moins spécifique que celui-ci mais votre enthousiasme partagé me convainc.
D’autant que la thématique me paraît intéressante pour un pré-ado.
Merci à vous deux.
Petite remarque en passant : l’album, dans son format normal, comporte des bonus assez éclairants sur le contexte, renvoyant à des anecdotes réelles autour du FBI, du Klan, tout ça… Or, la collection Nomad a pour habitude de ne pas reproduire ce genre de compléments. Personnellement, je me dis que c’est dommage (après, pour un môme de onze ans, peut-être que c’est pas nécessaire, ouais…).
Jim
Ah oui, d’où, sans doute, la différence de pagination entre les deux éditions (8 pages en moins pour la Nomad).
Merci bien pour la remarque.
Il n’y a pas de raison de traiter les gosses de « sous-lecteurs ».
Certains, à onze ans, peuvent s’intéresser au contexte et apprécier un accompagnement éditorial.
Bon, ici, si c’est pour faire découvrir les super-héros, ce n’est pas forcément nécessaire, mais c’est toujours dommage d’enlever des suppléments.
Tori.
Pour le Sup’ Day d’hier, je me suis lu la première version de cet album (donc avec les suppléments) et difficile d’en dire plus et mieux que les deux compères ci-dessous, parce que j’en pense pas moins.
J’aime en effet beaucoup l’hommage au show radiophonique (indiquer sa disponibilité en fin d’album est une bonne idée, d’ailleurs) et voir un Superman qui découvre ses pouvoirs (même si on le sent venir). Gene Luen yang livre à la fois un ouvrage respectueux de l’histoire, du personnage, tout en livrant un récit extrêmement bien calibré et dosé, notamment dans la gestion des perso adultes/enfants (même Jim Lainé en pense du bien, alors qu’on connait tous son aversion pour les Goonies). Alors, c’est plein de bons sentiments, mais, c’est tout de même une histoire destinée aussi à un jeune public, et que par les temps actuels, il est de bon ton de rappeler ce que ces fascistes suprématistes sont capables de faire (imaginez-en un dans les hautes sphères de l’Etat … hum … attendez…ça me rappelle quelque chose), et les idées et préjugés qui a pu circuler dans les rues. L’auteur montre ça vachement bien, d’ailleurs, avec le « lambda de la rue ». D’ailleurs, il donne l’impression que le salut viendra de la jeunesse et que la connerie n’est pas génétique, qu’on peut faire ses propres choix. Là aussi, le dosage est malin.
Après, Gurihiru, c’est pas trop ma cam’, mais disons que dans le contexte de ce genre de lecture, ça passe quand même.
Ouais, je pense. Parce que même si ça ne l’intéresse pas sur le moment, ça infuse, il se souviendra et reviendra vers le texte le moment voulu. C’est quand même une postface extrêmement importante par les temps qui courent, outre l’aspect historique très intéressant, que je rapprocherait d’ailleurs du supplément dispo dans The Good Asian. Quand tu lis les deux, il est intéressant de voir que les Chinois et les Japonais n’ont pas totalement eu les mêmes déboires sur la côte ouest des States.