SUPERMAN t.1-3 (Grant Morrison / Rags Morales)

[quote]SUPERMAN - ACTION COMICS t.1 : GENÈSE

DC RENAISSANCE/22,50 EUROS/256 PAGES/EN LIBRAIRIE SEULEMENT

**Auteurs : ** Grant Morrison/Rags Morales & Andy Kubert

Arrivé depuis peu à Metropolis, Clark Kent prend ses marques en tant que reporter, et fraye avec les journalistes du Daily Planet, Jimmy Olsen et Lois Lane. Mais il défend également la justice sous le déguisement de Superman : s’en prenant autant à la corruption politique qu’aux machines futuristes qui investissent sa ville !

(Contient Action Comics # 1-8).

SORTIE LE 28 SEPTEMBRE ![/quote]

j’ai peur qu’Urban perde un peu ses lecteurs en plaçant cette série dans une collection Superman.
Vu que l’éditeur publie Batman, Green Lantern Justice League (et normalement Batman and Robin) à la fois en kiosque et en librairie, son public pourrait se dire que ceci est la même série que ce qui parait en kiosque.
Ça aurait été plus judicieux de placer au moins en sous titre « Action Comics » pour qu’il y ait une vraie différenciation.

Je suis assez d’accord avec ça.

Sinon je prendrai parce que Superman, parce que urban, parce que complétisme aussi (oui je sais), mais dans le genre, j’ai préféré le Superman de Perez, classique, carré, narratif, bien foutu, simple et efficace. Les délires sous LSD de Morrisson et l’hypercompression, j’avoue que j’en peux plus. A peu près autant que sa sanctification, en fait.

Quand j’ai vu Action Comics, je me suis dit qu’ils allaient tenter la réédition des anciens Superman des années 30, et puis j’ai vu Morrison, alors non c’était pas ça.

Clark Kent qui fraye avec Loïs, oui, mais avec Jimmy ça donne une sacrée image du truc :laughing:
Enfin, pour moi « frayer », ça va au delà de la fréquentation amicale (marrant comme certains mots peuvent être dénaturés de leur sens initial).

Je te comprends.

Oui, mais euh, c’est pas du tout hyper compressé cette série, c’est plutôt simple, trop à mon gout même.

Et le Superman de Perez, en dehors des premiers épisodes qui sentent le old school sympa, le coup de Superman affronte un méchant sans charisme par épisode, bof…

J’ai pris le tpb ne pouvant bien sur patienter.

Morrison m’a une nouvelle fois totalement conquis.

J’ai plusieurs BD avec sup : de sa mort à son retour, un cross de guerre galactique dont le nom m’échappe, la reprise par Byrne et quelques autres choses dont le casey chez urban.

Sans remettre en cause la qualité des récits, je fais parti de ceux qui n’ont jamais réussit à adhérer totalement au personnage.

Rapidement les explications qui consistent à dire qu’il était trop puissant pour être intéressant ou trop boyscout se sont avérées insuffisante à mes yeux.

Je pouvais régulièrement laisser mes pensées voguer en me demandant ce qui pourrait faire mieux fonctionner à mon sens le personnage.

Tout comme Batman et wonderwoman, j’en suis très vite arrivé à l’idée que ce qui faisait la caractéristique de superman était une certaine dualité, une double nature de son action à savoir qu’il agissait à la fois concrètement et sur un certain plan symbolique, ce qui à l’occasion pouvait justifier les limites qu’il se posait, là où une action concrète trop extrême aurait pu brouiller son action sur un plan symbolique.

Que Nolan, dans son style ronflant, insiste sur cette particularité que Batman partage avec sup, est l’une des raisons qui m’ont fait adhérer à sa trilogie et notamment à son second volet.

Mais lutte contre le crime d’un coté pour batman, féminisme pour wonderwoman, d’un autre, l’engagement ou la cause de superman restaient plus difficile à saisir. Une sorte d’humanisme, un message de solidarité voir de fraternité ? Je n’arrivais pas vraiment à mettre le doigt dessus. J’en arrivais à me dire que peut-être sa cause était l’imaginaire, que comme personnage, il ne pourrait fonctionner qu’en réécrivant les règles du réalisme qui l’avait pourtant vu naitre à la façon du suprême de Moore ou encore du Majestic de Casey qui ne cachaient pas leur dette au personnage.

Mais là encore, autant le suprême de Moore est une réussite exceptionnelle autant le personnage de suprême lui-même reste assez creux, quasi inexistant, pure fonction narrative.

Je ne pouvais me résoudre à penser que le plus mythique des super héros était aussi en quelque sorte le moins vivant.

Ce n’est qu’à la lecture du livre de Morrison ainsi que des premières pages de « la puissance des masques » de Jim, soit très récemment, que j’ai enfin cru trouver un angle nouveau et riche pour renouveler mes réflexions à ce sujet.

S’il fallait encore des preuves à l’existence du fait dialectique, superman en serait certainement une parmi les plus éclatantes, ou comment un personnage créé en osmose avec la représentation de la lutte des classes se retrouve quelques années plus tard à incarner sa négation même. Disons le de façon moins polémique, superman défenseur des exploités se transforme les années passant en défenseur ultime du statu quo et de l’american way of life.

Si l’engagement de superman est si indiscernable aujourd’hui, en tout cas s’il l’est pour moi, cela tient au fait même que sa cause reste ambigüe, d’être ainsi prise dans cette auto négation.

Quelle cohérence donner à un personnage dont l’histoire a rendu ses actes même incohérents, écartelés entre deux extrêmes qui s’excluent l’un l’autre. Et bien la meilleure cohérence qui soit, la plus humaine, celle d’une tension impossible à résorber.

Le superman prolétaire sera ainsi en jeans t-shirt et chaussure usées. Image pour moi totalement captivante dont je ne lasse pas. Un superman issue du parrain 2 segment Deniro. Celui d’une Amérique âpre, encore en lutte avec elle-même.

Le superman du statut quo sera non pas défenseur du système, mais acteur, observateur, admirateur de la richesse du monde imaginaire dans lequel il vit.

L’histoire sera celle de comment ces deux superman trouvent à se concilier dans la figure du premier super héros, à la fois le plus humain, car divisé, et le plus mythique car capable d’aller de la rue aux confins de l’espace.

Une scène qui pour moi est dors et déjà un classique, l’une des plus belles scènes que le genre super héros ai produit, qui condense en quelques cases tout ce que j’ai tenté ici de déployer : superman courant puis bondissant d’une ruelle, ses semelles élimées pour rebondir sur un satellite et de là accéder aux étoiles.

Quelques cases qui sont l’histoire de superman telle qu’elle prend alors toute son ampleur pour devenir l’histoire même du genre à qui ce personnage merveilleux a donné naissance. De la rue aux étoiles.

Nemo, essaie de prendre le It’s a Bird, le Seagle et Kristensen. C’est une très belle réflexion sur la nature du personnage de Supes et de ses symboliques associées. Sans doute ce qui s’est fait de plus beau sur Superman (même s’il n’est là qu’en filigrane dans le récit)

J’y manquerai pas. Merci

J’ai trouvé ça insupportable.
(Le récit sur Superman ça va, mais l’introspection de l’auteur, au secours).

[quote=« Guy Gardner »]
(Le récit sur Superman ça va, mais l’introspection de l’auteur, au secours).[/quote]

Ca m’a gêné également.

Ce sera peut-être indiqué sur le dos… Ou alors, ce n’est qu’une couverture provisoire, et ce sera indiqué.
C’est vrai que ce serait perturbant que ce ne soit pas le cas.

Tori.

Je viens de finir ce premier volume et ma foi c’est plutôt sympa. Morisson nous fait le coup des origines ( entre byrne, waid et john’s ce n’est que la 4è fois ), de brainiac et de la légion ( eux aussi ça fait pas longtemps qu’on y a eu le droit ), malgré tout ça reste divertissant et prenant. Et krypto à plus de gueule dans le new 52.
Graphiquement c’est zolis que ce soit morales, kubert ou crisscross ( ça faisait un bout que je l’avais pas vu ).

Bref une bonne introduction reste à voir la suite

J’ai beaucoup aimé ces nouvelles origines. J’avais lu les précédentes, et j’aime le nouveau caractère du héros.

Je trouve juste que l’histoire avec la légion est plus confuse que le reste. La faute à un léger manque de situation dans le temps…

J’en suis aux 2/3 à peu près, et je dois dire que j’aime bien (sans en être fou) ce qu’a fait Morrison sur ce « Action Comics » New 52.

Au niveau des réactions, je dois dire que je suis stupéfait de relire les mêmes vieilles lunes sur Morrison : « auteur sous LSD » ? « hypercompression » ?
Mais y’a rien de tout ça ici ! C’est vrai que la « sanctification » et le soutien systématique à un auteur ça peut saoûler, mais le dégommer sur la foi d’arguments qui tiennent pas la route, c’est au moins aussi vain… Attendez « Multiversity » pour sortir ce type d’arguments, là il y aura lieu de le faire je pense.

« Action Comics » est juste une nouvelle lecture des origines de Superman, dans un monde qui ne connaît ni surhommes ni extra-terrestres, et la démarche de Morrison est de revenir aux sources du perso plutôt « gauchisant » à l’origine, d’où un tempérament plus colérique / révolté et un look Springsteen / prolo qui change du hiératisme habituel du personnage. Avec tout l’attirail de l’époque des premiers « Action Comics » (mais aussi des fameux dessins animés de…Fleischer, si je ne me trompe pas ?) : les robots géants, les bonds à la Hulk, les balles arrêtés en plein vol, les trains qu’on arrête à mains nues, etc… Tout ce qui constitue l’essence de Superman dans l’imaginaire collectif.
En digressant un peu, je dirais que Morrison adopte un sous-texte pas très éloigné de celui que certains cinéphiles ont pu voir dans des films mettant en scène des artistes martiaux, Bruce Lee exemplairement : le combattant, c’est la figuration parfaite du prolétaire, celui qui n’a que ses mains et sa force de conviction pour se battre / se défendre.
Ca marche assez bien sur cette version de Supes, je trouve… Si on combine ça avec l’interprétation un peu délirante que Morrison fait de la couv’ de « Action Comics 1 » (celui de 1938, pas le sien), une interprétation un peu « luddite » (moins un surhomme qui soulève une machine que la représentation de l’homme tout court contre la machine), et la nature de la menace des Terminautes ici, on se retrouve quand même avec un titre qui a des choses à dire, même si moins complexes et fouillées qu’à l’accoutumée pour du Morrison.

Ceci dit, il faut dire que c’est loin (très loin) d’être le meilleur travail de Morrison, même sur Superman (« All-Star Superman » est à 1000 coudées au-dessus de ça). La partie graphique est agréable, old-school juste ce qu’il faut, mais Morales n’est pas Quitely, clairement. La caractérisation d’un perso comme Luthor m’a un peu surpris (pas dans le bon sens), et si la dimension politique fait du bien par où elle passe, on ne peut pas dire que Morrison se livre à un exercice très subtil en la matière (là ce sont les « Invisibles » qui sont loin).

Au crédit de la série, un point qui est rarement évoqué et qui est pourtant fondmental chez Morrison : des scènes d’action superbes (le déraillement du train, woaouh !!) ; quel que soit le dessinateur (Quitely, Stewart, Kubert…), les scènes d’action chez Morrison sont toujours excitantes / originales, j’en déduis que ça vient pour une bonne part de ses scripts.
Et je suis entièrement d’accord avec Nemo sur la scène de la mise en orbite, qui est superbe et dont il a très bien mis en exergue le sous-texte.

Bref loin d’être inoubliable, mais très recommandable. J’attends pour ma part le retour de l’hyercompression et des idées psychotroniques avec « Multiversity » (et ouais, on se refait pas !)…

Je l’ai lu. J’ai eu l’impression de me faire violer.Plusieurs fois et presque de manière consentie. Momo et Supes pour moi c’était All Star.Vite que je relise ça et que j’oublie Action Comics.

Ce que j’ai aimé dans cet action comics: un superman humain, qui accomplie des actes bien moins abusés qu’auparavant, et pour la puissance est vraiment bien caractérisée. Il est bien plus fougueux et redécouvrir ses origines est un vrai plaisir.
Je suis plus mitigé sur l’aspect graphique, inégal, notamment sur les visages.

Un vrai plaisir.

Je participerai au débat global plus tard, mais je tiens surtout à exprimer un grand merci à Urban Comics pour avoir placé dans un ordre de lecture cohérent les épisodes Action Comics présents dans ce tome. Pour avoir suivi un peu en V.O. avant d’arrêter, je suis ravi de pouvoir tout lire et comprendre dans cette belle édition V.F.

La critique par Blackiruah est disponible sur le site!

Lire la critique sur Comics Sanctuary

Sûr que c’est une bonne chose. Pour ma part, je dois dire que si j’ai apprécié de retrouver les back-up dans le volume (elles auraient sûrement été zappées du temps de Panini…), elles sont quand même plus qu’anecdotiques. Je noterai que ce fut tout de même un plaisir de retrouver Chriscross. Mais ce que j’ai surtout apprécié, ce sont les bonus qui donnent quelques infos sur la création de la série. C’est typiquement le genre de trucs que j’aime dans les Hellboy/BPRD de Delcourt, et que j’ai adoré ici.

En ce qui concerne l’histoire elle-même, je dois bien avouer que ça n’est pas le meilleur travail de MORRISON… mais qu’il y a quelque chose de simple et accessible dans cette histoire qui ne m’a pas déplu. On comprend vraiment l’intention du scénariste dans sa redéfinition du personnage. Mais si le premier arc est sympa, avec un Rag MORALES en forme (je ne sais pas pourquoi, je gardais un souvenir beaucoup moins bon de ce dessinateur), c’est surtout le deuxième que j’ai aimé. D’une part, parce que KUBERT… et moi, j’adore KUBERT. D’autre part, parce que c’est là que j’ai vraiment eu l’impression de retrouver MORRISON: rien que le coup de la balle téléportée dans sa tête et qui est en fait un tesseract pouvant abriter plus d’espace en son sein qu’à l’extérieur, ça le fait. Bref, j’espère que ces K-Men seront réexploités plus tard, mais en tous cas, ce couple d’épisodes m’a vraiment captivé.

Ce passage m’a complètement embrouillé perso, mais surement parce que je suis un novice. Alors question : ces K-Men et ce délire de Kryptonite Corps, c’est une nouveauté ou alors c’est une pure invention ?