SWASTIKA NIGHT - Katharine Burdekin (Pocket)

Depuis sept siècles, l’Allemagne nazie règne sur la moitié du monde. Pour asseoir son pouvoir, elle a éradiqué l’histoire, annihilé la culture, et constitué une religion toute-puissante : l’Hitlérisme, dont le premier Führer est le dieu.
Le Saint Empire germanique repose sur l’ignorance des masses, la manipulation idéologique et une hiérarchie stricte : les chevaliers et les nazis en occupent le sommet, puis viennent les étrangers, main-d’œuvre corvéable, et en deçà, les femmes, simple bétail destiné à la reproduction de la race aryenne.
Mais malgré l’oubli, un homme, un simple mécanicien anglais, croit qu’un autre monde est possible. Une simple intuition qui, il en est sûr, pourrait ébranler, voire renverser le régime.

Publié en 1937, peu après Le Meilleur des mondes d’Aldous Huxley et bien avant 1984 de George Orwell, cette uchronie glaçante et prophétique nous rappelle que la politique est la plus dangereuse des armes.

Inconnue du public français, Katharine Burdekin (1896-1963) est l’une des rares écrivaines britanniques à dénoncer, aux travers de romans d’anticipation, l’idéologie phallocrate de l’Angleterre des années 1930. Publié en 1937 sous le pseudonyme de Murray Constantine, Swastika Night, dont c’est ici la première traduction en français, a paru aux éditions Piranha en 2016, et à présent chez Pocket.

Poche: 320 pages
Editeur : Pocket (12 octobre 2017)
Collection : Science-fiction
Langue : Français
ISBN-10: 2266280546
ISBN-13: 978-2266280549
Dimensions du produit: 11 x 1,6 x 17,9 cm

Roman étonnant et méconnue, au point que je me suis surpris, dans ma lecture, à penser qu’il s’agissait d’un palimpseste, d’un texte écrit sous pseudonyme et plus récemment, et présenté comme une redécouverte, ce récit présente un monde futuriste et dystopique poussant très loin les peurs sociales de l’époque, qui sont encore les nôtres.

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Un petit peu à l’image du Fatherland de Robert Harris, le récit suit plusieurs personnages, d’extraction diverses, qui découvrent que le monde qu’on leur vante et qu’on leur vend depuis la naissance repose sur un mensonge. L’auteur, qui a signé sous pseudonyme ce roman lors de sa première publication, utilise ce prétexte à une enquête aux ramifications historiques pour critiquer la société qui lui est contemporaine et le rôle que cette dernière réserve aux femmes.
Une partie de la critique a émis des réserves concernant, justement, cette intrigue, qui est un peu écrasée par le message de l’auteure. Ce n’est pas tout à fait faux. Mais la force d’évocation des scènes qu’elle décrit, associant une misogynie oppressante à un recul de la civilisation plongée dans ce lointain futur bigot, arriéré et aveuglément religieux, est incontestable : ça fait peur.

Jim

ah oui
avant ton sujet je n’en avais jamais entendu parler

Je suis tombé dessus par hasard chez le libraire, à la sortie, et je me suis renseigné au plus vite. Et la difficulté de trouver des infos, au-delà d’une fiche wikipedia anglaise et de quelques sites critiques qui répètent la même chose, m’a fait me poser la question.

Jim

Ho, tentant.

Oui, le pitch est intéressant !