Je suis assez d’accord : il m’arrive parfois de comprendre moins des dialogues prononcés dans ma langue natale que dans une langue étrangère (il m’arrive de regarder des séries anglophones sans sous-titres, et j’ai parfois moins de problème). Entre les acteurs qui marmonnent et les micros qu’on a oublié de brancher, c’est parfois inaudible.
Et ça ne concerne pas que la télévision : la prise de son du 36, quai des orfèvres, d’Olivier Marchal, c’est une torture pour l’oreille.
C’est exactement ça, c’set très relou d’ailleurs, souvent on se retrouve à monter quand les acteurs parlent et baisser lors des scènes d’action… c’est franchement chiant
Non je suis comédien et je n’y connais absolument rien en son. Pour ça que je me demande si ce ne serait pas un problème purement technique. Mais c’est vrai que les très rares fois où j’ai pu tourner devant une caméra (je fais principalement du théâtre) je remarque que ça marmonne. Là où au théâtre, je trouve au contraire que ça parle globalement beaucoup trop fort… Ce sont les médiums qui veulent ça mais ça me questionne beaucoup sur le comment faire passer au mieux, une émotion aux (télé)spectateurs ?
Et cette histoire de musique et du son qui sont bien plus forts que les paroles des acteurs aussi me questionne.
Ah ça ça me semble normal, dans une certaine mesure tout du moins.
Au théâtre il faut « projeter » sa voix pour être entendu du premier comme du dernier rang, ça impacte évidemment le jeu. Au cinéma, quand la caméra et la perche permettent (en plan rapproché notamment) de capter le moindre détail et le moindre son, on n’utilise pas du tout sa voix de la même façon. J’imagine que ça n’est pas évident de passer d’une discipline à une autre, notamment pour ce type de détails…
Bien sûr, mais c’est ton « dans une certaine mesure » qui me rassure.
On m’a longtemps appris au théâtre qu’il fallait jouer pour la personne du dernier rang. D’accord, mais alors pour celle du premier rang, ça devient insupportable. J’ai joué devant 1200 personnes, tu as intérêt à savoir gérer.
Après il existe bien des possibilités techniques, qu’elles soient audio (microter les acteurs ou même créer une reprise son au sol par des micros aussi) ou même visuelles (créer des sortes de zooms sur scène par des jeux de lumières et la disparition du reste de la scène).
Et puis a-t-on besoin de tout distinguer ? Jouer avec les différentes qualités de paroles, c’est formidable. (Si on type au comptoir marmonne, est-il nécessaire de comprendre ce qu’il dit ou de comprendre qu’il marmonne dans sa barbe ?)
Bref, je pense que les possibilités sont vastes mais qu’on reste frileux sur les possibilités du médium théâtre y compris sur la question du jeu d’acteur.
En cinéma je connais beaucoup moins, mais dans une situation dramatique, entendre un acteur chuchoter au point d’avoir surtout l’impression qu’il s’endort, ça me pose problème en temps que spectateur. L’émotion ne passe plus. Et alors on peut m’ajouter toutes les musiques du monde pour rattraper, c’est, pour moi, trop tard. Vraiment je ne comprends pas cette mode du chuchotement au cinéma…
Franchement, je trouve que c’est un terme qui commence à être utilisé à tort et à travers. La caractérisation est juste classique, déjà rencontrée dans de nombreux récits (les gentils, les méchants, ceux qui doutent entre les deux comme le grand costaud dur-au-début-mais-on-voit-bien-qu’il-est-sympa-quand-même) Je n’ai jamais lu la BD donc je ne peux comparer mais d’après ce que j’ai compris la série a un ton plus léger avec l’accord de l’auteur qui en a maintenant un peu marre des dystopies trop sombres (mais il y a quand même des moments bien dark, comme la scène où les bons voisins se débarrassent de leur « ami » contaminé).
J’ai eu l’occasion de voir cette série et j’ai bien aimé. Oui, il y a des lenteurs (c’est une critique qui revient souvent) mais elles ne m’ont pas gênées. C’est bien joué, les décors sont superbes, les protagonistes sont attachants, avec ce jeune héros qui apporte une touche d’espoir là où ceux qui l’entourent l’ont perdu. Le post-apo avec une touche de fantasy fonctionne et les événements du final m’ont donné envie de revenir pour la saison 2…
Quand j’écris que les wokes sont passés par là, c’est justement par rapport à la bd. Par comparaison, si, tu ne peux pas ne pas le remarquer. Que ce soit dans le choix de la distribution ou dans l’édulcoration de certains personnages, le docteur notamment.
Donc non, je ne pense pas employer le terme à tord et à travers.
Libre à toi de ne pas adhérer à ce que j’ai pu écrire.
Mais ça c’est autre chose.
C’était voulu dès le départ par Lemire et Mickle, pour aborder les genres post-apo/dystopie, développés dans d’innombrables récits sur papier et à l’écran, sous un autre angle et donc différent de celui de la BD.
“I mean, it’s only been 12 years or whatever, but in that 12 years the world’s changed a lot. And also we’ve seen a ton of post-apocalyptic and dystopian fiction on screen since then. Jim [Mickle, who created the Sweet Tooth series,] felt, and I agreed, that if we were going to do a post-apocalyptic thing on TV, you needed to find a new angle on it, or else some of that visual language would start to feel a bit tired.”
“I loved it growing up, but I don’t find myself seeking it out anymore. […] I like that the show feels like a fresh take on it, where it’s kind of a welcoming place to go to.”
Le fait que Jeff Lemire et le show runner disent qu’ils voulaient changer des choses dans l’adaptation invalide le fait que les Woke soit passé par là. C’est une volonté des auteurs.
Je ne parle pas d’autre chose. C’est juste que je ne vois pas le rapport ici. Perso, je trouve que le « mouvement woke » a ses limites, il y a des choses là-dedans qui me fatiguent. Mais voir l’influence d’un politiquement correct un peu partout, je trouve juste que c’est un peu trop. Que tu aies trouvé l’adaptation fade, je n’ai pas de problème avec ça, loin de là…
J’entends bien.
Mais en quoi ça l’invalide ?
Cette volonté des auteurs de changer des choses pourrait tout à fait avoir un lien avec la mouvance Woke.
C’est une supposition de ma part.
Par contre, ne pas lire les différences entre la bd et la série, que ce soit dans la distribution ou les évolutions de certains personnages, à la lumière du mouvement Woke, me paraît être de l’ordre de l’aveuglement ou de la mauvaise foi. (Ou tant mieux si je me trompe.)
Et ce, que cela vienne des auteurs ou de la production.