TEMPS DE CHIENS (Gordon Rennie / Colin Wilson)

Autre traduction d’une production 2000 AD, Temps de chien est l’adaptation de « Rain Dogs », un serial publié dans les numéros 1213-1222. Le scénario est rédigé par Gordon Rennie, et le dessin est assuré par Colin Wilson, australien talentueux ayant déjà travaillé sur des milliards de trucs, de Star Wars à Blueberry, en passant par Rogue Trooper ou Jour J.

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L’histoire se déroule dans une New York futuriste, inondée par la montée des eaux et partagée par des gangs de pillards tous plus violents les uns que les autres. Le feuilleton paraît en 2000, on peut donc légitimement y voir les influences diverses de Mad Max, de La Cité des eaux mouvantes, de Waterworld, et de plein d’autres trucs du genre. Gordon Rennie, comme beaucoup de ses collègues britanniques, sait mélanger des influences évidentes avant d’en tirer un sel plus personnel.

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Le prétexte est simple : une mission d’exploration (venue d’un endroit dénommé Ararat dont on ne saura rien, à part qu’il est touché par l’entropie générale qui s’est emparée du monde) échoue dans les eaux de la ville submergée. Une jeune femme en sort, et doit s’allier avec une aventurière du cru afin de survivre dans un monde hostile où tout ce qui bouge est un ennemi. Le principe est rigoureusement le même que dans Le Temps des lumière, du même Rennie, jusqu’à la passation symbolique entre l’ancienne et la nouvelle. Dans cette édition, on sent davantage la structure en feuilleton et le passage d’un épisode à l’autre. Mais l’ensemble reste fluide, notamment grâce au dessin de Colin Wilson, toujours aussi élégant, et qui déroule des trésors visuels en termes de représentation de décors urbains en ruine.

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L’inconvénient, c’est ce qu’on pourrait appeler la post-production : le bullage est maladroit (mais ne pouvant comparer, je ne sais pas s’il est identique au bullage anglais), la traduction atteint des sommets de médiocrité (fautes d’orthographe, mauvaises constructions de phrases, ponctuation aberrante, césures maladroites…). C’est absolument pas relu et aux limites du compréhensible. Ça ressemble à du français que pourrait écrire un étranger francophone… Mais ce n’est ni naturel, ni élégant, ni réussi.
Donc, si l’occasion se présente, lisez-le en anglais.

Et sinon, au sujet de Gordon Rennie :

Jim