[quote=« artemus dada »]Je l’ai lu en V.O et j’ai (malheureusement) trouvé cela très « oubliable » (sauf les dessins de Davis).
Cela dit je l’ai lu en dehors du plus gros projet dont cette mini-série fait je crois partie (Thanos: The Infinity Relativity et Thanos: The Infinity Finale)
Je ne crois pas qu’on puisse lire L’Entité de l’infini déconnectée des mini-séries qui l’entourent
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Un ressenti intéressant pour moi à mettre en parallèle avec le mien propre. En effet, j’ai pour ma part lu le reste de la dernière saga cosmique en date de Jim Starlin (inégale mais loin d’être inintéressante, je trouve). Je me demande effectivement comment on pourrait trouver son compte avec la mini qui nous occupe ici sans avoir lu le reste, tant le tout forme un seul bloc narratif, assez complexe qui plus est (un bloc qui comprend également, et c’est tout sauf anecdotique, le « Thanos Annual » de 2014 signé Starlin et Lim ; ça devient compliqué…).
C’est tout sauf « self-content », cette affaire. Mais bon, on ne peut pas dire que les travaux de Starlin dans les années 70 puis 90 l’étaient beaucoup plus…
De tous les chapitres de cette nouvelle saga, c’est celui que j’ai préféré. Les dessins d’Alan Davis, très en forme, y sont évidemment pour beaucoup. Il aurait été intéressant qu’il dessine le tout. On en prend quand même plein les mirettes rien qu’avec cette mini, puisque les deux vétérans ont le bon goût de convoquer l’intégralité ou presque du vaste panthéon cosmique du Marvelverse, avec des planches parfois franchement soufflantes (celle avec l’apparition de l’Intermédiaire est scotchante, par exemple).
Le récit se présente donc comme une sorte de transition entre les deuxième et troisième véritables volets de la saga, comme la mini « Thanos vs Hulk » faisait la transition entre les deux premiers (et expliquait ce nouvel avatar « hulkisé » du bad-guy Annihilus). On n’y comprend goutte par conséquent si on a pas suivi les tribulations de ce « faux » Adam Warlock (sans compter que le récit ménage une révélation sur ce statut factice du perso, qui se déploie au carré en quelque sorte), affublé désormais du don de l’omnipotence.
L’omnipotence, ce n’est pas franchement une thématique neuve dans le corpus de Jim Starlin, qui l’a déjà exploré à maintes reprises. Mais le trip initiatique de Warlock, accablé du doute existentiel coutumier du perso, a un parfum de psychédélisme morbide qui conserve une certaine fraîcheur par les temps qui courent, si j’ose dire. Sans compter que les dessins de Davis (qui présente, notamment dans le rendu de certains visages, quelques similitudes bienvenues avec le travail du grand John Buscema) en sont le véhicule idéal…
On pourra déplorer le côté un brin tarabiscoté des péripéties cosmiques du père Starlin, mais personnellement, sans être aveugle à certains défauts du story-telling (notamment un côté un brin arbitraire aux intrigues), je trouve que ça confère un charme supplémentaire à l’entreprise.
Jim Starlin is not dead. Tant mieux !!