THE BLACK KNIGHT #1-5 (Terry Kavanagh / Sergio Ariño) + ONE-SHOT

Clap de fin pour cette mini-série Black Knight de Zenescope - fort classique, très prévisible, mais qui a mieux traité le principe du Black Knight de Marvel que Marvel eux-mêmes, ces dernières années.
Terry Kavanagh embraye sur un final basique, mais efficace. Peyton pleure un criminel mort en héros, fait le point, va stopper l’ennemie, découvre qui est le vrai monstre, résiste à la tentation de ramener son père mort, puis règle les affaires courantes après un combat fort à propos. Kavanagh se permet même deux ouvertures, un personnel pour Peyton, un autre pour permettre un retour du vilain qui s’avère être le célèbre Raspoutine ! Pas la pire des idées, après une saga mystique dans la mafia russe.
Je le répète : quiconque cherche de l’originalité dans le fond et la forme, ou qui cherche même un récit surprenant, n’est pas la cible de cette mini-série. Celle-ci vise « juste » à raconter une histoire classique, en suivant lentement mais sûrement les étapes, la procédure ; et ça fonctionne. Ce goût de comics à l’ancienne est plutôt agréable, comme un rendez-vous régulier, simple mais sympathique.
Sergio Arino participe à ce sentiment général, avec un style sans brillance, souvent un peu figé… mais propre, dynamique par moments, clair. Correct et professionnel - ni plus, ni moins. Cela s’adapte complètement à l’intrigue, et permet même de ne pas faire trop « putassier », avec le costume improbable de l’héroïne.

Je ressors satisfait de cette mini-série.
Ho, elle a plusieurs défauts, et ça manque d’origine claire (même la première apparition de Black Knight de Zenescope n’en a pas vraiment ; elle récupère les pouvoirs des Books of Fables, elle est la nouvelle Black Knight, voilà). Ce n’est pas franchement exaltant, ce n’est pas très beau.
Mais… c’est efficace. Propre. Correct. Sérieux. A l’ancienne, surtout.
Et, aussi, cela demeure vraiment une reprise cohérente du principe de Black Knight de Marvel : le personnage extérieur à la magie qui en devient un héros (le scientifique Dane Whitman/l’avocate Peyton), l’incompatibilité de l’humeur du personnage avec une telle mission (Dane est direct dans sa prise de décision, Peyton se définit comme une « bitch » dans ses relations de travail), un rejet fondamental du coeur de ses pouvoirs (ni l’un, ni l’autre ne s’y intéressent à la base), et un côté « brut de décoffrage » dans la gestion des crises.
Cette mini-série aurait fait une très bonne version Ultimate. A l’heure des remplacements de Marvel, ça aurait pu faire une très bonne Black Knight chez Marvel (on a d’ailleurs eu une Black Knight par Joe Casey, sans suite) ; mais non.
C’est triste, en un sens, que l’éditeur Zenescope, si décrié pour ses couvertures et ses designs de filles légères, reprenne si sérieusement et correctement un principe si ancien de Marvel ; mais bon, ça fait une belle surprise !

J’ai déjà exprimé mon avis sur chaque épisode, ici, mais j’attire votre attention sur un article synthétique de présentation de la Black Knight de Zenescope, mais aussi de comparaison avec le Black Knight de Marvel.
J’en viens même à penser que la Black Knight de Zenescope ferait une formidable version Ultimate de Dane Whitman, et surpasse ce que Marvel en a fait ces dernières années !
Le lien : The Black Knight : le Chevalier Noir de Marvel change de sexe ?! [avis] - Top Comics

Tu ne l’as pas déjà dit, ça ?

Si, si. Vous avez eu la primeur de mes critiques détaillées, l’article est une synthèse de mon avis et de mes réflexions. :slight_smile:
Il faut bien que les pauvres âmes qui ne sont pas inscrites ici aient quelque chose à lire ! :smiley:

Je t’ai déjà dit ailleurs tout le bien que je pensais de cette synthèse très bien argumentée et vendeuse pour la série.

Par contre, je suis quand même étonné de ne voir nulle part (mais je ne suis pas partout non plus) d’accusation de plagiat : ne serait-ce que le design du casque crie la filiation avec Dane Whitman !

Faut dire aussi que ça faisait une bonne pause au milieu des délires sans filtre de papy Claremont. :stuck_out_tongue_winking_eye:
Qu’on aime ou pas son passage sur New Excalibur (je ne sais toujours pas si pousser Guenièvre dans les bras de Lancelot parce qu’Arthur est tellement couard qu’il n’ose pas la défendre face aux avances d’un Pete Widsom bourré est une idée géniale ou navrante), il aura au moins comme tu dis tenté d’unifier et d’étendre le lore de Black Knight, rafistolant au passage les problèmes de continuité causé par Reginald Hudlin dans son run de Black Panther avec son Black Knight agent du Vatican.

Merci. :slight_smile:

Tu veux parler d’une action légale ou médiatique de Marvel ?
C’est surprenant, oui.
Après, Marvel a déjà « pompé » d’autres idées, et Zenescope n’est pas un gros éditeur… ça n’en valait peut-être pas le coup. Et la figure d’un Chevalier Noir possédé par une épée maléfique, c’est au-delà de tout copyright.

Oui, ça n’est pas parfait, mais c’est une tentative plutôt courageuse pour « réparer » le personnage. Et cohérente dans New Excalibur, vu les liens forts entre Captain Britain et Dane Whitman.
Après, la série (finalement mini-série) post Secret Wars du même Frank Tieri a été un tel naufrage que sa prestation sur le personnage est désormais teintée négativement, pour moi. Quel dommage qu’il se soit fourvoyé dans cette voie !

En lisant cela, je me dis que je ne me rappelle de rien. Et je ne sais pas si c’est bien d’avoir la mémoire sélective, où si je suis réellement passé à côté de quelque chose.
Je sais que je n’ai pas le courage de relire pour vérifier, en revanche.

Jim

Ouais, j’ai la même impression. Et relier ça au Black Panther d’hudlin m’épate encore plus !

Shaqow-X (des X-Men alternatifs), Albion (un Cap Britain alternatif mauvais), le retour de Saturnyne… Claremont recyclait pas mal d’anciennes recettes mais la sauce ne prenait pas. Ca s’est terminé dans un crossover avec Exiles, intitulé Die by the Sword, qui n’a même pas été traduit en VF.

Frank Tieri scénarise quelques épisodes au milieu de la série (de mémoire, Claremont était malade il me semble) où il rameute Chamber et Black Knight (qui quittent la série ensuite), il emmène l’équipe dans un voyage temporel à Camelot puis confronte Juggernaut à un nouveau champion de Cyttorak.

Je suis comme Jim et Soy’. Je vois de quelles séries vous parlez, mais j’avoue que ça ne s’est pas imprimé dans ma mémoire…^^

Ce qui est rigolo, c’est que Claremont a déjà rameuté les mêmes idées dans son run sur Fantastic Four, quelques années avant. Mais ça passait mieux.

Depuis son retour chez Marvel à la fin des années 90 il radote/recycle un peu toujours les mêmes idées, comme sa Valeria von Doom/Marvel Girl qui était une sorte de pseudo-Rachel.

Oui, mais dans le contexte des F.F., ça fonctionnait bien.

Ah totalement, je pense que Claremont aurait pu faire un très bon run sur les FF (ou même les Avengers je pense) dans les 80’s s’il n’avait pas été déjà sur les X-Men, une bonne partie de ses thématiques habituelles et obsessions qui reviennent sans arrêt : la famille, le passage de flambeau entre les générations (une idée qu’il chérissait dans les X-Men mais freinée par la temporalité figée de l’univers), les femmes fortes qui s’émancipent, les voyages dans le temps/autres dimensions, les aliens, les pilotages d’engins spatiaux, les robots…

Son Fantastic Four vs. X-Men le prouve.

J’avoue que j’aime beaucoup son run période Heroes Return.

Je ne garde pas forcément un mauvais souvenir des arcs avec Ronan et Fatalis (ceux qui surnagent rétrospectivement), mais le reste était trop connoté « Claremont’s Extended Universe » à mon goût (Captain Britain Corps, Iron Fist, Genosha, les équivalents de Doom et Rachel Grey, etc…).

Très certainement.
Mais, comme je le dis ailleurs, j’ai commencé à suivre mensuellement les comics au milieu de Heroes Reborn, et Heroes Return a été le vrai « démarrage » de ma passion. J’y ai découvert les codes des comics, en parallèle de mes achats en occasion et brocantes de vieux Nova ou Strange.
Ce que proposait Claremont sur F.F., c’était assez différent de ce que je lisais dans les vieux Nova ; et ça me plaisait beaucoup ! Même si, en effet, il a énormément repris d’autres histoires… que je ne connaissais pas alors.

J’ai pas un mauvais souvenir, non plus. Mais je n’avais pas la même grille de lecture qu’aujourd’hui. Et puis Pacheco était pas mal !

C’est pas durant son run sur Iron Fist dans les 70’s où Claremont introduisait déjà une femme possédée par un oiseau en flamme ?
Chris Claremont, c’est un peu le Lavoisier des comics, avec lui rien ne se perd et tout se transforme !