Dan Stevens, Ethan Embry, Lance Reddick, Maika Monroe, Leland Orser…
INFOS
Long métrage américain
Genre : thriller
Année de production : 2013
SYNOPSIS
David, un ancien Marine, revient de sa dernière mission totalement changé. Il va se lier d’amitié avec une famille de militaires dont le fils est mort. Au bout d’un certain temps, David commence à se poser des questions sur cette famille et va mettre au jour des secrets effrayants et dangereux…[/quote]
J’ai plutôt bien aimé « You’re Next », je vais suivre ce que fait Wingard.
Au sujet des visuels disponibles ici, si Wingard part dans une veine un peu « flashy » aux couleurs saturées à la « Only God Forgives », je sens que ça va me plaire…
Adam Wingard et son compère Simon Barrett sont également acteurs. Ils sont les têtes d’affiche de 24 exposures, thriller de l’acteur/scénariste/réalisateur Joe Swanberg (qui a été dirigé par Wingard dans You’re next).
Oui, on peut d’ailleurs signaler également que Joe Swanberg est également à l’affiche du prochain Ti West…qui joue aussi lui-même dans le « You’re Next » de Wingard. Une bande de potes, manifestement.
Pas mal du tout, le dernier-né de la filmo de Wingard (qui a été réalisé il y a deux ans maintenant). Je le trouve même supérieur à son prédécesseur « You’re Next », tant scénaristiquement que sur le plan de la mise en scène…
« You’re Next » avait déjà pour lui un esprit un peu goguenard qui le faisait bien, la part humoristique du travail de Wingard ne se faisant pas au détriment du genre, bien au contraire : si Wingard semble chercher à se dégager du carcan de l’horreur pure (et y parvient ici, malgré quelques éclats de violence encore bien remuants), il ne renie en rien son appartenance au cinoche de genre. « Série B accomplie », voilà un qualificatif qui convient comme un charme à ce film. Cette espèce de modestie va comme un gant au projet et son capital sympathie évident lui doit beaucoup.
Restent des problèmes de mise en scène, même si Wingard a fait des progrès depuis « You’re Next » (et ses choix hasardeux compte-tenu du dispositif en huis-clos). Il reste un cinéaste à suivre, incontestablement, lui que l’on annonce sur des projets potentiellement intéressants (comme les remakes de « Death Note » et « J’ai rencontré le Diable » ; dommage de le cantonner aux relectures de concepts existants, quand même…).
Je pense que j’en dirai un mot plus complet dans le prochain épisode de « Tumatxa! ». Si tel n’était pas le cas, je développerais un peu ici : il y a de quoi dire, notamment au niveau des références convoquées par Wingard et son compère scénariste Simon Barrett…
« Théorème (Pasolini) meets Terminator », ont pu dire en substance certains critiques ; alléchant, n’est-ce pas ?
Oh que oui…j’avais déjà beaucoup aimé You’re next (pour lequel je ne partage pas tes réserves), j’ai encore plus apprécié The Guest.
Un thriller intense, avec une tension sourde dès les premiers plans et qui ne se dément pas au fur et à mesure que les choses prennent une tournure de plus en plus sérieuse; un personnage principal magnétique, capable de passer de la générosité à la froideur, de provoquer la sympathie puis la peur en une fraction de seconde (très bien interprété d’ailleurs, Dan Stevens n’en fait pas des caisses et c’est très efficace); un suspense qui monte bien en puissance; des éclairs de violence qui font leur petit effet; une photographie soignée…bref, une « série B accomplie » comme tu dis.
Le long métrage a une vraie touche années 80…que ce soit au niveau des crédits (qui ont l’air de sortir d’un film de Carpenter), de la musique (carpenterienne à souhait également), de la gestion des personnages adolescents…sans que ça tourne à l’exercice de style. Wingard et Barrett utilisent ces influences judicieusement en mêlant suspense, drame, horreur et une lichette de S.F…enfin, excepté le plan final qui est tout de même de trop.
Mais bon, même si les auteurs auraient pu se passer de cette dernière scène, c’était quand même franchement bon !
Et quelle bande originale, n’est-ce pas mon cher Photonik ?
Et comment !!! Je n’en suis toujours pas sorti de cette B.O. d’ailleurs, et je continue à y découvrir des trucs que je connaissais pas…
Je ne voudrais pas paraître trop dur rétrospectivement avec « You’re Next », le film précédent de Wingard, car mes réserves sur la mise en scène ne m’avaient pas empêché de prendre beaucoup de plaisir à le voir. Mais comme toi, je trouve ce film-là supérieur. Plus original quoique référencé, plus puissant, c’est incontestablement un pas en avant, ouais. Sur le plan de la mise en scène et du découpage, l’excellente entame du film, sobre et efficace, suffit à mesurer les progrès de Wingard…
Mon seul petit souci avec le film (outre le plan final qui bascule dans le ridicule ; il est clairement de trop), c’est le climax, pourtant pas déshonorant en lui-même : basé sur une bonne idée (le côté « conte de fées moderne éclairé aux néons »), il manque un peu de patate et de souffle au regard du reste du métrage.
Une réserve vite balayée par l’excellente impression globale laissée par le film : Wingard et Barrett constituent incontestablement un tandem à suivre de près.
Le problème de You’re Next, à mon sens, c’est que le film perd en intensité sur la longueur. Il démarre bien, tambour battant, sans esbroufe, avec un joli « gonflement » de la tension silencieuse, une menace pesante et efficace etc. Mais à partir du moment où les personnages déballent leur bagage (‹ je veux l’argent de papa › ; ‹ les frangins mercenaires › ; ‹ j’ai fait partie d’un camp de survivant ›) on tombe dans un slasher burlesque (‹ Eh tiens que je t’enfonce le mixeur dans le crâne et que je l’allume ›), sorte de Maman j’ai raté l’avion pour adulte (les scènes de la planche à clou et de la hache renvoient directement aux films de Colombus).
Mais les 45 premières minutes sont vraiment bien. Faut que je tente The Guest.
[quote=« Jack! »] on tombe dans un slasher burlesque (‹ Eh tiens que je t’enfonce le mixeur dans le crâne et que je l’allume ›), sorte de Maman j’ai raté l’avion pour adulte (les scènes de la planche à clou et de la hache renvoient directement aux films de Colombus).
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Oui c’est assez vrai, mais je pense que c’était très conscient de la part des auteurs. Il y a un côté caustique au film, sans même compter le jeu sur les codes les plus évidents du slasher (dont le rôle de la fameuse « final girl »).
Je pense que tu ne seras pas déçu si tu tentes « The Guest », plus abouti et même plus fun finalement que « You’re Next ».
Je dirais que Wingard a quand même un gros problème, c’est de sortir du film un peu « cérébrale » et de vouloir surprendre à tout prix le spectateur en faisant tout péter d’un coup. Ce faisant, il dégonfle toute la tension emmagasinée brillamment pendant la première partie.
Encore une fois, The Guest commence très bien. Le film est tendu, très bien servi par les acteurs. L’invité apparait comme élément perturbateur. Dans ce genre de film, il s’apprête à dézinguer les bonnes valeurs familiales en prenant de plus en plus de place en son sein à l’instar de films comme le Sitcom de Ozon, le Funny Games de Haneke ou encore le très chouette premier film américain de Park Chan-wook, Stocker (et son dernier film en date même) et bien d’autres films.
Et puis encore une fois, dès que le film commence à déballer les clés du récit (le projet militaire top secret, le soldat en cavale, etc.), le film s’emballe. En fait, d’un coté il ne va pas assez loin dans le malsain (l’invité créait des sentiments confus chez la jeune demoiselle en sortant de la douche, bon sang !) et de l’autre il sombre dans l’actioner musclé primaire (malgré de très chouette scène dont celle de la maison hantée).
C’est pas un mauvais film mais je trouve qu’il botte vite en touche comme son prédécesseur.
Je suis moins sévère mais il y a du vrai dans ce que tu relèves ici. Notamment le fait que l’exposition brillante (ou même toute la première moitié du film) fait un peu d’ombre à la suite du métrage. Le coup de projet militaire top secret, c’est un peu too much mais c’est aussi très « bis » dans le bon sens du terme, à mon goût (signalons quand même que cette partie de l’intrigue a fait l’objet de « retakes » parce que les retours des projections-test ont été négatifs à son sujet).
Sur le dézingage de la cellule familiale, je trouve le film plutôt abouti, convoquant les références à la « Théorème » de Pasolini (ou ses décalques comme le complètement timbré « Visitor Q » de Takashi Miike). Il fusionne le tout à l’approche « home invasion » d’un « Funny games » déjà présente dans son « You’re Next ». Wingard et son scénariste parviennent à mon sens à bien jouer sur l’ambiguïté fondamentale du dispositif : l’intrus va saccager la cellule familiale (et pas qu’un peu…) mais au passage il les aura révélés à eux-mêmes et pas que pour le pire… Malin et plus profond qu’on ne pourrait le penser.
Je rejoins Jack.
Autant You’re Next m’avait plu, autant ce film-là me laisse de marbre. Dans la deuxième partie, on tombe vite dans la caricature. Et toute les références du monde ne changent rien au ressenti.
Bien sympa ce film, même si un (tout petit poil) poil trop long pour moi.
L’acteur principal est vraiment très bon, et le reste du casting est pas mal non plus.
Chouette musique en effet, qui j’ai trouvé, joue un vrai rôle en terme de tension, c’est joliment fait.