REALISATEUR
Ray Kellogg
SCENARISTE
Jay Simms
DISTRIBUTION
James Best, Ingrid Goude, Ken Curtis…
INFOS
Long métrage américain
Genre : horreur
Année de production : 1959
Sur une île désolée, un groupe de scientifiques mène des expériences dont le but est de régler à long terme les problèmes de surpopulation. Pour qu’il y ait assez de place sur Terre pour l’espèce humaine, le professeur Craigis a alors l’idée de réduire la taille moyenne des êtres humains (cherchez pas, on est dans les années 50). Avant de tester sur l’homme, Craigis et son équipe administrent leur sérum sur des musaraignes. Et ce qui devait arriver arriva : les choses tournent mal et les petites créatures mutent, atteignent la taille d’un chien et deviennent assoiffées de sang.
Les savants comptent sur le prochain bateau de ravitaillement pour pouvoir se sauver. Mais alors que le capitaine Thorne Sherman et son marin atteignent leur destination, un ouragan les bloque sur l’île…
Avant de faire ses débuts de réalisateur, Ray Kellogg fut un prolifique spécialiste des effets spéciaux pour la 20th Century Fox (avec plus de 100 longs métrages à son actif entre 1949 et 1957). En tant que metteur en scène, son film le plus connu reste Les Bérêts Verts, pelloche de guerre très orientée politiquement et co-réalisée par un John Wayne très prompt à promouvoir l’effort de guerre au Vietnam. Kellogg fut aussi le directeur de seconde équipe du réjouissant Batman de Leslie Martinson en 1966.
Mais avant celà, le bonhomme se fit la main sur deux creature features tournés à la suite et financés par un petit studio indépendant texan : The Killer Shrews et The Giant Gila Monster. Le producteur Gordon McLendon, gérant de stations de radios au Texas, en a profité pour faire apparaître des membres de sa famille dans The Giant Gila Monster tout en se réservant l’un des rôles secondaires de The Killer Shrews…bon, il joue comme un pied, mais quand on signe les chèques, on peut s’accorder quelques privilèges.
The Killer Shrews ne se distingue pas vraiment du tout venant des séries B de monstres de l’époque : l’interprétation est passable (seul James Best, le futur Roscoe P. Coltrane de la série Shérif, fais moi peur, s’en sort avec les honneurs en capitaine plus macho que lui tu meurs), les clichés abondent (charabia pseudo-scientifique, triangle amoureux entre le viril capitaine, la jolie blonde à l’accent suédois et son lâche de mari…et bien entendu, le marin noir et le cuisinier mexicain passent à la casserole en premier), les dialogues sont risibles et les effets spéciaux sont rudimentaires (en guise de musaraignes géantes, on a droit à des toutous attiffés en costumes d’Halloween dans les plans larges et à des marionnettes peu convaincantes pour les gros plans).
Aussi cheap et bourré de défauts soit-il, The Killer Shrews arrive tout de même à installer progressivement (après une première moitié très très bavarde) un petit climat de tension et de parano qui culmine lors d’un dernier acte un peu plus pêchu que certains n’ont pas hésité à comparer à un film de zombies romerien avant l’heure (la caractérisation de certains personnages, les survivants bloqués à l’intérieur d’une maison assaillie par une horde de monstres…enfin, le scénario évoque plus de 200 musaraignes géantes mais on n’en voit guère plus de 4/5 à l’écran à chaque fois).
Romero a-t-il vu The Killer Shrews avant d’imaginer La Nuit des Morts-Vivants ? C’est bien possible, mais pour un résultat aux ambitions très différentes…