La couverture du #2 par Freddie E. Williams II :
Et une variant par Natacha Bustos :
Mad Cave Studios sent Major Spoilers an early look at The Phantom #1 by Ray Fawkes and Russell Olson, ahead of the September release.
THE PHANTOM #1
Writer: Ray Fawkes
Artist: Russell Olson
Letterer: Taylor Esposito
Cover Artist: Freddie Williams IITHE GHOST WALKS AGAIN! The Phantom returns! Created by Lee Falks in 1936, the Phantom is one of the first costumed super heroes in history, with untold influence on pop culture. Now, critically-acclaimed creators Ray Fawkes and Russell Olson revive the character for fans old and new. When a violent gang of smugglers stubbles on an idyllic Bandar village, the peace that the Phantom has brought to the African nation of Bangalla will suddenly shatter. It will take all of the Phantom’s many skills — and allies — to restore it. The most exciting series of the year starts here!
Publication Date: September 24, 2025
oh yes.
Jadis, dans un magazine Wizard sorti peu avant l’arrivée en France du dessin-animé X-Men Evolution, un article évoquait le lancement et les différences de la série avec le canon classique (Storm et Wolverine professeurs de Scott et Jean, etc.), finissant par : « les anciens fans vont détester, les nouveaux vont adorer car ils le deviendront avec la série ! ».
C’est un peu la même approche, à mon sens, que l’on peut faire de ce The Phantom #1 lancé par l’éditeur Mad Cave, après un FCBD correct et sobre. L’éditeur laisse ou pousse Ray Fawkes à changer des éléments forts du canon, pour offrir un Phantom similaire en apparence, mais avec des différences subtiles mais qui proposent une autre facette du personnage et de sa mythologie.
Ici, l’épisode débute avec le Phantom qui affronte un sale type sur un avion qui s’est écrasé de nuit, puis tente d’en sauver un autre qui, blessé, menace de faire exploser l’appareil par erreur. Sa femme, Diana, interrompt l’histoire qu’il raconte, car c’est un flashback, alors qu’elle le soigne - visage sans masque, et yeux révélés. Il promet de reprendre à zéro, en riant que sa petite marque au visage ne gêne pas son côté sexy.
L’on apprend ainsi que, dans la journée, le Phantom a été au village des Bandar, alliés de sa famille, où il s’entraîne devant les enfants qui l’adorent, où il joue avec eux. Son ami Guran, de son âge, l’interpelle car son père, Guran aussi, se meurt de maladie. Les Guran sont les chefs, médecins, professeurs du village, mais aussi « seconds » des Phantoms et connaisseurs de leur secret. Guran jeune a ainsi grandi et fait des bêtises avec Kit Walker, le Phantom, et ils en rient la nuit, entre deux moments graves pour évoquer le futur décès de Guran père.
Le duo voit cependant la chute d’un avion, de nuit, et on les voit s’en approcher. Le Phantom découvre des paquets de drogue, et il envoie Guran préparer le village. On revient dans la Phantom Cave, Kit a fini son histoire, il salue son chien Devil, et il file après un baiser de sa femme.
Il arrive au village Bandar quand trois hélicoptères s’y posent, armés mais discrets. Un chef en sort : Asif Singh, la Singh Brotherhood. Tous les Bandars sont rassemblés, Guran fils amène Guran père sur exigence d’un sbire, alors qu’Asif Singh aurait toléré qu’il reste au chaud. Asif Singh demande ce qu’on lui a pris, et envisagera ensuite des accords pour que le village intègre sa communauté.
Le Phantom s’en méfie, bloque quelques sbires, mais doit agir vite… car Asif Singh se prépare à tuer Guran fils, pour l’exemple !
Je me permets un avis en deux parties : un sur le respect du matériel de base, et un sur le numéro en lui-même.
Concernant la fidélité aux canons du Phantom, on y est dans l’essentiel : Kit Walker, Devil, Diana, Phantom Cave, Bandar, Guran, Singh Brotherhood (les pirates qui ont tué le père du premier Phantom / Kit Walker, qui a survécu au naufrage de son navire pour jurer de mener la lutte contre la piraterie et l’avidité, par lui et les fils de ses fils). C’est bon, c’est coché ; mais ça change, quand même. Premier choc, énorme : on voit les yeux du Phantom, ce que le créateur Lee Falk et son gros successeur Sy Barry avaient toujours refusé de faire (d’où le look « civil » basé sur un imper, des lunettes de soleil et un chapeau). On voit les yeux, Kit plaisante sur ses charmes, glousse avec sa femme qu’il asticote, et passe la soirée avec son pote, à plaisanter et à le consoler. On a clairement un Phantom « humain », là où le Phantom canonique est généralement gentil, doux, mais assez « froid », assez sobre, assez en retrait émotionnellement. Personnellement, je trouve ça très agréable, car un personnage quasi centenaire peut avoir des divergences, et cela nourrit ici un portrait d’un héros sympathique à suivre, plutôt cool, pas invincible et plutôt humain ; très en phase, finalement, avec le film où Billy Zane le jouait (si bien).
Au niveau du numéro lui-même, c’est agréable et bon. Ray Fawkes livre une intrigue correcte, sans surprise, mais bien menée car assez dynamique. Les scènes ne sont pas trop longues, le coup du flashback raconté est assez sympathique car c’est nourri par l’échange doux et fun entre époux. Les dialogues sont bons, l’humanité du perso’ est bien montrée, et Asif Singh est un méchant plutôt intéressant. Le scénariste tente une triple voix-off, avec les ressentis du Phantom en violet (pas mal, corrects), les ressentis d’Asif Singh en noir (intéressants, intrigants) et une voix-off évoquant la situation elle-même (sobre, mais qui flirte avec les pensées du Phantom, donc un peu doublon). C’est à affiner, mais c’est une bonne idée, alors que l’ensemble se finit sur un cliffhanger prévisible mais efficace.
Engin, graphiquement, Russell Olson livre de belles pages, très jolies et agréables. Son trait un peu rond est beau à l’oeil, ses bagarres sont fluides, et il y a une narration fluide. Ça ne révolutionne rien, mais c’est joli, malgré un lettrage un peu moyen.
Sentiment final positif et enthousiaste, alors : ce #1 est bon, bien mené, bien pensé, bien écrit, bien dessiné. Il joue le respect du canon en osant quelques changements (révolution de tradition pour les Phans, quand même) qui n’égratignent rien mais permettent une évolution vers plus d’humanité du Phantom.
J’apprécie, je suis content, j’ai hâte de la suite !
Releases Oct 29, 2025
The Phantom #2
THE PHANTOM NEVER DIES! But no one said anything about his friends and family. When drugrunners of the Singh Brotherhood lose a valuable shipment in the jungle, it’ll be the villagers of Bandar who pay the price. But the Brotherhood thinks the Phantom is a myth. They’re about to taste the cold fist of reality. Ray Fawkes and Russell Olson’s stylish new era continues in another pulse-pounding issue!
Comic · 32 pages · $4.99
Bon, intelligent dans l’humanisation du Phantom, prenant bien que ça prenne objectivement son temps. Ray Fawkes dédie tout son épisode au dialogue forcé entre Guran et Singh, pour déterminer comment le second va maltraiter le village Bandar, alors que le Phantom observe longuement les troupes ennemies, trouve leurs habitudes et failles avant de commencer l’élimination en retardant la révélation de son identité le plus possible.
C’est bien. Ça va crisper les fans anciens qui sont habitués à un Phantom invincible et quasi mutique, car ici on a que sa voix-off qui décrie ses doutes, appréhensions et peurs, ce qui est très intéressant et humain. C’est une belle et bonne approche pour « juste » stopper quelques criminels, ce qui acte que le Phantom n’est pas un surhomme, et j’aime ça avec de jolis dessins de Russell Olson.
Une bonne approche, un rien révolutionnaire.