[quote=« soyouz »]De Matteis n’est pas quelqu’un qui a besoin de promotion (sauf si c’est que tu voulais dire avec ton smiley
).
Il a déjà fait ses preuves à la fin des années 80 sur de gros titres chez Marvel et DC.[/quote]
Dès le début des années 1980, même.
Chez DC, il a créé I Vampire, dont la série principale passera par d’autres mains, mais qu’il reprendra à l’occasion d’un graphic novel.
Chez Marvel, il travaillera sur Captain America avec Zeck et Neary, pour ce qui restera comme l’une des toutes meilleures périodes du titre. Et avec Zeck, il fera la fameuse « Kraven’s Last Hunt », un récit de Spider-Man qui est sans doute l’une des rares prestations du personnage qui soit du niveau d’un Batman Year One ou d’un Superman : for the man who has everything…
Et il fera des tas de choses formidables dans le DC de l’après Crisis, parmi lesquelles la recréation de la Justice League avec son compère Giffen n’est pas la moindre.
Enfin, il aura laissé des boulots pré Vertigo (dans le ton et la forme…) avec Blood: a Tale ou Moonshadow.
On pourrait lister encore plein de trucs, sa reprise de Doctor Fate, ses prestations sur Spectacular Spider-Man ou Amazing Spider-Man qui comptent parmi les meilleures histoires du Tisseur dans les années 1990, ou encore Brooklyn Dreams, Abadazad ou plein de scénarios de dessins animés, souvent d’excellents épisodes.
Pour ma part, je retiendrai de DeMatteis une grande capacité à varier le ton de ses histoires, passant des rires aux larmes avec un égal talent, un don pour faire du grim & gritty qui ne soit pas complaisant, mais au contraire qui servent à plonger les super-héros dans de réels dilemmes moraux, sociaux et politiques, et enfin une volonté d’aller plus loin dans l’exploration de la narration, notamment par un usage d’une grande finesse de la voix off, des points de vue, de la focalisation et des silences.
Il est également très intéressé par les rapports que le genre super-héros entretient avec le sacré, la mort, l’immanence, la divinité et l’univers, ce qui l’amène souvent à raconter des histoires à la portée allégorique (deux choses me viennent à l’esprit, le développement du thème de la guerre entre Ordre et Chaos dans Doctor Fate, ou une mini-série consacrée à Thor durant Chaos War, où il s’interrogeait sur le divin et sur l’après-vie), et les quelques pages que je vois ici me semble tenir de cette veine.
Même si de nos jours il est un peu méconnu, bien moins médiatisé qu’un Frank Miller par exemple (et sans doute bien moins implanté dans les milieux éditoriaux actuels : il se consacre à l’écriture de dessins animés, ça lui permet aussi de varier les activités mais les journées n’ayant que 24 heures, il ne peut pas être partout), je le considère personnellement comme l’un des scénaristes qui a fait avancer le genre super-héros dans les années 1980.
Jim