Lorsque le célèbre aviateur Charles Lindbergh battit le Président Roosevelt aux élections présidentielles de 1940, la peur s’empara des Juifs américains. Non seulement Lindbergh avait, dans son discours radiophonique à la nation, reproché aux juifs de pousser l’Amérique à entreprendre une guerre inutile avec l’Allemagne nazie, mais, en devenant trente-troisième Président des Etats-Unis, il s’empressa de signer un pacte de non-agression avec Hitler. Alors la terreur pénétra dans les foyers.
D’après le roman Le Complot contre l’Amérique de Philip Roth…
L’idée de départ est intéressante, et la façon dont est retranscrite la montée pernicieuse du racisme (plutôt qu’une caricaturale bascule du tout au tout) est assez bien rendue. Je repense notamment à la séquence de la visite familiale à Washington, où bien qu’aucune loi n’ait encore été promulguée on sent un changement dans « l’air du temps » à la façon dont les gens se comportent.
Mais je suis quand même resté circonspect sur certains éléments : un mélange pas toujours bien dosé entre l’uchronie et l’autofiction, un didactisme un peu pesant, et je garde surtout un mauvais souvenir de la fin qui montre que Roth refuse d’envisager sérieusement l’hypothèse d’une Amérique se détournant des valeurs démocratiques : la situation est désamorcée de façon aussi subite qu’artificielle, pour le coup, et l’Amérique retrouve les rails de l’Histoire avec seulement quelques mois de retard… qui lui permettent de gagner la Seconde Guerre Mondiale à elle toute seule, sans l’encombrant allié soviétique (défait dans l’intervalle par les nazis).
Ceci posé, la bande-annonce est prometteuse ainsi que les noms associés au projet, donc je regarderai sans doute.
