THE PREDATOR (Shane Black)

C’est pour moi le plus gros grief du film.
Et j’en ai déjà plein.

Jim

Depuis quelques années, les grands monstres de la FOX ne sont vraiment pas gâtés.
Quelques bonnes idées sont perdues dans un ensemble bancal, sorte de gros comic-book décérébré rendu encore plus incohérent par les multiples réécritures et un dernier acte entièrement changé après les projections-tests. Les acteurs sont en roue libre (là encore, j’aime bien l’idée du commando de tarés, mais c’est vraiment mal géré) et l’action est inégale, avec certains passages qui fonctionnent et d’autres beaucoup trop brouillons (quand ils n’atteignent pas des sommets de comique involontaire).
Bref, du duo Black & Dekker, je préfère me souvenir de leur très sympathique Monster Squad

Joli !!!
Quelqu’un l’avait déjà faite ? Je suis jaloux. :grin:

Ouais, j’ai du lire ça il y a quelque temps et ça m’a fait sourire. C’était tellement évident…:wink:

Oh oui que c’est mauvais

C’est mauvais, mais j’ai souvent rigolé ! Et pas parce que le film est mauvais !!! :crazy_face:
C’est WTF, mais il y a de ci de là des moments très cools, de bonnes répliques.

Du coup, à la fin (assez catastrophique ce dernier acte) je me suis dis « je ne sais pas quoi en penser, mais je sais que je le reverrai, parce que c’est trop la fête du slip, et que… Ouais, je ne me suis pas ennuyé malgré tout ! » (bon, je peux revoir un Torque et un Rampage, et pas forcément pour de bonnes raisons ! :grin:)

Un mauvais film Predator (mais pas pire que les AvP ou le semi remake de Rodriguez) , mais un sympathique Black (mais loooooiin de Kiss Kiss Bang Bang ou Nice Guys)

C’est indéniable.
Ceci dit, je trouve que la somme de ses qualités ne pèsent pas assez lourd face aux énormes défauts du film ; je crois avoir compris que Shane Black a dû faire face à d’énormes problèmes de production, mais tout de même, certaines décisions paraissent incompréhensibles (comme cette introduction où voit direct un Predator au volant de son vaisseau, en pleine lumière : contre-sens absolu par rapport à la nature du personnage, et à la façon dont McTiernan l’avait géré).

Si on devait faire le tour des trucs incompréhensibles développés dans ce film, on y passerait la nuit.
Les problèmes de production ne peuvent pas expliquer certains choix d’écritures qui frisent la débilité.
Ce n’est pas comme si on parlait d’un touriste. Black, c’est un mec qui sait écrire et filmer.
Mais là, c’est un naufrage à tous les étages. Il n’y a rien qui colle.
La prod l’a peut-être pourri, mais il s’est bien raté.
C’est d’autant plus dommage qu’il était générateur d’espoir. Presque le choix idéal sur le papier pour relancer la franchise.

Je ne sais pas. Est-ce qu’il était vraiment taillé pour ce projet, finalement ? Il avait la « street cred’ » pour une pas si bonne raison que ça, finalement (le fait d’avoir été de la partie sur le premier film). Black sait sûrement gérer les grosses prods (sinon il n’aurait pas mené à bien « Iron Man 3 », même si je n’aime pas du tout le résultat perso), mais son écriture « touffue » et auto-réflexive n’est peut-être pas ce qu’il faut à un « Predator », qui se développe très bien sur une certaine sécheresse narrative, et un « premier degré » de bon aloi.
Mais comme le camarade Fred juste au-dessus, je persiste à y voir de bonnes idées : l’idée du commando dysfonctionnel en miroir du commando ultra-performant du tout premier film, c’est plutôt bien vu (et ça vient de Black, évidemment). Dommage que le traitement soit foiré.

Perso, je crois qu’il est resté calé sur des codes d’écriture d’un cinéma d’action qui commence à dater.
Ça passe très bien dans The Nice Guys parce que c’est un buddy movie à l’ancienne bien écrit, bien porté par son cast, bien réalisé. Là, comme tu dis, il se foire.
Même son Iron Man fait très daté dans sa définition du bad guy, les rapports entre Rhodes et Stark, le début du final…

C’est tout à fait possible, et je partage ton appréciation sur « The Nice Guys » qui échappe à cet écueil ; c’est même un film que j’aime énormément. D’où la déception vis-à-vis de « The Predator », aussi.

Black n’était pas le candidat idéal pour relancer la franchise, en tant que réalisateur!
J’adore le scénariste, qui a une écriture typé 80’s si l’on veut, mais dans la caractérisation des personnages qui se définissent dans l’action (ce qui est une écriture de personnages qui se perd je trouve)
Si j’adore Kiss Kiss Bang Bang et The Nice Guys, c’est parce que ces films fonctionnent autant par l’écriture des personnages et de l’enchaînement de l’action, que par sa réalisation, qui reste au service du script .

Son Iron Man 3, je n’en garde pas un grand souvenir. A part le cas du Mandarin, qui reste finalement le coup d’éclat du film (parce qu’il fait parler de lui!), j’ai du mal à me souvenir de scènes marquantes (allez, le siège de la maison de Stark comme dans de l’Arme Fatale 2 ^^).

Du coup, The Predator est en quelque sorte la confirmation que Black n’a pas la capacité de réalisateur pour un blockbuster.En tout cas, un blockbuster typé 2010 avec toutes les contraintes actuelles!
Mais… The Predator est un pur film de Black, dans l’écriture de ses personnages, et du détournement de certains codes (ou attentes du public). Il faut avoir en tête Last Action Hero, qui aujourd’hui est considéré comme un excellent film, pour son regard/jugement sur le film d’action de l’époque, sa construction et les éléments qui caractérisaient le genre, pour sa générosité à tous les niveaux, mais qui fut DETRUIT à sa sortie!! Considéré comme le plus mauvais film sorti à l’époque! Un film qualifié de stupide, incohérent,… une sombre merde!

Ce jeu est pourtant présent dans The Predator.

Encore une fois, il est un assez mauvais ce The Predator!
Plein de choses ne fonctionnent pas, sont difficilement défendable (le dernier acte est vraiment compliqué!), mais il subit la comparaison handicapante avec le 1er, qui reste la référence du film au script tenant sur un timbre poste, mais sublimé par sa mise en scène, sa représentation de l’action.

Et à ce niveau, Black n’est pas à la hauteur.

Je pense même qu’il en était suffisamment conscient, et qu’il a misé sur une forme de distance, mais aussi sur une forme de complicité avec le spectateur : le groupe de dingos, j’adore! c’est exactement le genre de trucs que j’avais envie de voir, même si c’est noyé par moment par des répliques qui cherchent trop souvent LE bon mot, et qui ne fonctionnent pas toujours, parce que je crois que la mise en scène ne sublime pas ces moments!

J’ai du coup envie de l’apprécier pour ce qu’il est, et The Predator n’est pas plus honteux (bien au contraire), qu’un stupide Godzilla 2 ou qu’un inutile Men In Black International!

Oui, la recherche du bon mot ou de l’effet fun (mention spéciale pour le double « suicide » WTF) participent largement au vautrage.
Mais je crois que c’est davantage un problème d’alchimie que de mise en scène.
C’est d’abord à l’écriture que ça bloque. Ensuite, ça coince dans la direction artistique.
La mécanique comique développée par Black s’est grippée. Il n’a pas su retrouver la fraîcheur de ton qui lui correspond. Et il s’est entouré d’acteurs qui, sans être mauvais, ne sont pas brillants.
Et puis quand même… le scénar est bidon.

Predator, c’est quand même la série de film qui court constamment après l’effet du premier, sans jamais réussir.

Tout comme la licence Terminator court après les deux premiers, sans jamais donner de suite à la hauteur.
A priori, ces deux licences ont balancé tout ce qu’elles avaient d’entrée. Enfin, c’était l’impression que j’avais avant. À bien y réfléchir, je crois que ce sont surtout deux franchises qui n’ont pas su s’affranchir de leurs succès initiaux. Sur Terminator, c’est bien plus flagrant. Il y a une volonté de reproduire un schéma (sauf dans Renaissance).
Quand je regarde ce qui a été fait avec la dernière trilogie de Planet of Apes, je me dis finalement que le souci est juste d’ordre créatif. Que le filon n’est pas épuisé, mais mal exploité.

Oui, ton approche est bonne.
Mais j’ai envie de dire que, « au moins », Terminator a deux films sur lesquels compter, là où Predator n’en a qu’un. Le deuxième me semble mieux apprécié que les deux suivants, mais l’effet est déjà passé, a priori.
Là où Terminator montre avec les deux premiers l’Alpha et l’Omega de l’approche (le T-800 en tueur puis protecteur).

Maintenant, j’ai aussi l’impression que Terminator a essayé de changer : le quatrième a montré ce fameux futur entraperçu à peine, malgré un résultrat contrasté. La série TV a joué pleinement avec les voyages temporels.
Les deux films récents se sont perdus, mais Terminator a essayé.

Quid de Predator, en fait ?
Je connais peu la franchise car elle ne me passionne pas, mais en me rappelant les films et en relisant les résumés, j’ai l’impression de toujours voir la même chose. Un type ou des types poursuivis par un Predator, voir un Super Predator.
Ca ne se réinvente pas, ça fait la même chose avec un peu de poudre aux yeux pour montrer vaguement une diversité (Predator dans la ville et plus dans la jungle, Predator face à plusieurs super-tueurs, Predator face à des mecs en PTSD).

A la limite, il faudrait voir ce qu’un récit sur un Predator en personnage principal et héros du récit peut donner, car il me semble que l’orientation du Predator en opposant formidable, ça a été complètement fait.

C’est HS par rapport au Predator, mais votre discussion me rappelle une analyse intéressante qui était sortie il y a quelques mois sur la chaîne Youtube « Lessons from the Screenplay », qui analysait la façon dont Cameron a construit ses deux « suites », Aliens (par rapport à l’Alien de Ridley Scott) et Terminator 2 (par rapport à son propre premier opus). Je vous pose ça là :

Disney développe son premier film Predator sous la bannière 20th Century Studios. Le scénario est en cours d’écriture et le projet, qui n’aura rien à voir avec le film de Shane Black, a été confié au réalisateur Dan Trachtenberg (10 Cloverfield Lane).

Ah, bien…

“Know who Whoopi Goldberg is? It’s like an alien Whoopi Goldberg.”

Une description également applicable à un personnage de la série Power Pack.