Pertinent et bien fait, tout ça.
Jeff Lemire continue sa réécriture de Question, et ça fonctionne bien, oui. On suit ici un Charles Victor Szazs en 1886, où il est hanté par les crimes commis durant les guerres indiennes. Il intervient face à un refus de vente à un afro-américain, et intervient encore quand la ville veut tuer l’innocent par racisme. Ils s’enfuient, ça se passe mal. Charles est sauvé par une femme étrange, qui l’informe que le prêtre qui a « commandé » ce crime haineux est l’homme aux mille visages, l’incarnation du Mal. Elle a été sauvée d’un massacre de son peuple par un médecin, désormais mort même si elle lui « parle ». Elle informe Charles que seul « Charlie » peut stopper cet homme, lui donne le fameux visage de Question, et il veut arrêter le prêtre. Il retrouve l’étrange trou vu à la fin du #1, meurt aussi ; mais semble se réincarner en 1941, avec les mêmes pensées et la même approche. La quête de révélations continue.
C’est bien, oui.
Pertinent, parce que Jeff Lemire parvient habilement à intégrer toute la mythologie de Question développée par Dennis O’Neill, tout en rebondissant sur l’aura cosmique et mystique voulue dans le New52. Il faut voir ce que ça va donner, mais cette quête étrange réussit cet équilibre difficile entre ces deux ambiances.
Bien fait, parce que Jeff Lemire raconte une bonne histoire, avec de bonnes choses. Cette histoire en 1886 est terrible, mais l’ensemble est de bonne facture. Le suspense demeure, et j’ai vraiment hâte de lire et connaître la suite. Surtout, quel plaisir graphique : Denys Cowan et Bill Sienkiewicz livrent des planches superbes, avec une ambiance magnifique, qui correspond complètement au propos.
Quelle belle réussite. Vivement la suite.