THE SAVAGE SWORD OF CONAN #1-12 (collectif)

Ah ben alors là celle-là je l’ai pas vu venir.

Je pense exactement tout l’inverse. aujourd’hui les auteurs ont toutes libertés pour créer c’est bien pour ça qu’il y a un tel turn-over chez les Big two. C’est que souvent les auteurs viennent raconté leur histoires puis partent faire d’autres histoires ailleurs. L’arrivée d’Image, plus la création de multitudes de petits label permettent une quasi indépendance.

Après pour Marvel et Dc je suis sur la suite de ton commentaire.

Ils cherchent du réconfort dans une culture pop uniforme.

Je suis loin de partager cet avis. C’est sans doute valable pour une poignée de grosses pointures (scénaristes, à mon avis, parce que les dessinateurs sont vraiment traités comme des exécutants), mais pour l’essentiel, il y a trop régulièrement des cas de « créateurs » qui s’en vont parce qu’on leur a imposé des idées dont ils ne veulent pas, souvent au dernier moment et dans des conditions peu enviables. J’imagine qu’une partie de ces décisions est liée à un mauvais encadrement, mais bon, ça ne donne pas vraiment envie, quand même.

Jim

Alors il y a méprise dans mon commentaire, j’ai répondu en parlant de manière générale et non pas pour les Big 2, car je croyais que Ben parlait de manière générale avant de lire la fin du commentaire qui était plus recentré sur en fait Marvel et DC.

C’est vrai, rien n’a changé a priori… mais je vais aussi tenter de m’informer plus sur cette période et la DC Implosion. Ca a l’air diablement intéressant !
Maintenant, plus un personnage a de l’âge, plus il est « installé » auprès de plusieurs générations de lecteurs, parce qu’il maintient son intérêt et donc qu’il vend sur lui-même… plus ce qui est raconté dessus devient un enjeu commercial. A priori, DC & Marvel dans les années 70 sont passés de l’artisanat des années 60, à l’industrialisation dont la période actuelle n’est qu’une des illustrations (notamment dans la transformation d’une aile « dérivée » [le cinéma] en cœur de l’entreprise).

J’avoue, honteux, que je ne connais pas bien Englehart… mais ce que tu me racontes me fait penser à Kurt Busiek. Qui est, pour moi lecteur ayant débuté en 1998, l’équivalent d’Englehart, pour la correction des erreurs et le souci d’améliorer ce qui a été mal fait.
Busiek, David et Englehart, donc, sont bien des fans qui ont « réussi » à raconter les histoires de leurs héros ; Geoff Johns, aussi. Et ça n’est pas moins noble que des Gaiman, à mon avis.

Complètement. Cet aspect des personnages et des comics implique un suivi régulier de leur historique, et donc la création de fans/encyclopédies, souvent plus calés que les auteurs originaux.

Va falloir aussi que je me renseigne.

Selon moi, c’est ça. J’ai pas les dates des différents rachats de DC, mais pour Marvel, je crois que le début de transition c’est quand ils ont commencé à vendre les droits pour des séries d’animation, donc entre 1966 et 1968. Et si on regarde bien, ça correspond aux années où Marvel commence à s’émanciper de la distribution gérée par une filiale de DC, et où Goodman songe à vendre. Ce sera bientôt la période où les ventes vont baisser et où l’éditeur va chercher à élargir son catalogue sans réussir à l’installer au-delà du noyau central (l’échec d’Amazing Adventures vers 1970 ainsi que le mouvement de panique qui en découlera en seront le symbole).

Je te conseille ses Captain America (à mon sens le premier grand mouvement de politisation de la série), et ensuite ses Avengers (un grand mouvement de rangement des concepts, et la création de sagas ambitieuses, même si parfois brouillonnes). Jette aussi un œil à ses Batman, qui ont été compilés par Urban (Dark Detective, je crois). Ses Defenders sont vraiment sympas, aussi. Et ses Doctor Strange sont épatants, malgré peut-être le côté ambitieux / brouillon cité plus haut.
Et plein d’autres choses encore.
Il appartient à une génération plus jeune, qui a connu le Viêt-Nam (certains y sont allés, pour Englehart je ne sais pas) et qui pense différemment de ses aînés. Donc qui propose des choses différentes.

Gaiman aussi est un peu fanboy dans son approche. Son rangement des concepts de Sandman, au début de la série, témoigne de ça. Son Black Orchid est clairement une reprise des Swamp Thing de Moore, au point que c’en est un peu gênant, tellement c’est un décalque. L’irruption de Gaiman dans l’univers DC, malgré toutes les qualités, témoigne d’une volonté d’hommage, qu’il s’agisse des idoles établies ou des jeunes anglais qui déboulaient à l’époque et dans le sillage de qui il voulait s’inscrire.

Et qui peuvent avoir les dents longues. Ou faire preuve d’une motivation (ou d’une naïveté) qui leur permet de bousculer les choses, pour peu qu’ils arrivent au bon moment et au bon endroit.

Jim

+1 sur la recommandation de tous ces titres — à la limite, ses Avengers sont ce qui me convainc le moins (relativement parlant), peut-être parce que j’en attendais beaucoup aussi. Mais tout le reste oui on oscille entre le très très très bon et le superlativement excellent. Un de mes auteurs préférés, en ce qui me concerne. Je suis aussi curieux de décourir son Luke Cage qui est sorti récemment en intégrale Panini.

Non, il était objecteur de conscience. D’où le « coup de force » de Lee de lui confier Captain America — perso qu’il n’a jamais trop aimé, qui ne correspondait pas à la « modernité » Marvel et encore moins à l’ère du temps, et dont il ne savait plus quoi faire. Et effectivement Englehart lui tout de suite « branche » le perso sur l’actualité idéologique et politique du moment, pour ainsi dire.

C’est aussi l’époque de la mise en retrait « définitive » de Stan Lee, qui va quitter autant son poste de rédacteur et son statut de scénariste pour devenir l’égérie de Marvel et s’impliquer dans les animés, non ?
Ca peut être lié. Le « bébé » lâché par Stan Lee, et une professionnalisation qui s’impose par l’apparition de successeurs, et le transfert des compétences non pas à une mais plusieurs personnes.

Je vais tenter, merci. Faut que je regarde les recueils, il doit y avoir des compilations de ses œuvres.

Gerber en a été le digne représentant, non ?

Oula… j’ai dit Gaiman, alors que je voulais dire Milligan, définitivement pas un fanboy.
Mais oui, tu as entièrement raison sur Gaiman, qui a un côté « fan » qui reprend des personnages… mais pour les emmener dans son monde. Là où d’autres fans, comme Busiek ou David, vont dans le monde de leurs héros, pour s’y amuser.

C’est vrai. Les fanboys prennent d’ailleurs souvent la main après des périodes d’incertitude ou d’échecs, chez les éditeurs ; Busiek a régné après Heroes Reborn et l’agonie des années 90, par exemple.

Ah ouais, maintenant que tu le dis, ça me revient. J’ai dû lire ça quelque part.

CaptainAmericaV112_02062002

Il me semble que Roy Thomas a été pour beaucoup dans le lancement d’Englehart sur le titre. La saga de l’Imposteur, qui débute grosso modo dès le deuxième épisode écrit par le scénariste, est née des conversations entre les deux auteurs et de la demande du premier de résoudre une incohérence de continuité. J’en ai toujours conclu qu’Englehart avait été recruté par Thomas, et quand on regarde les dates, je crois que cette version est plausible. Mais c’est vrai que Lee semblait ne pas vraiment savoir que faire du personnage, tournant un peu en rond sans trouver de pistes à part celle de la résurgence des souvenirs.

C’est pas encore le cas : plus précisément (mais il y a un excellent livre sur le sujet :wink: !!!), Lee se retrouve comme VRP principal du catalogue, donc c’est un peu lui qui fait le lien avec les producteurs de dessins animés et qui, petit à petit, va négocier les droits des personnages. Quand Marvel est racheté (par Cadence, je crois, mais je sais plus l’historique de la chose… il faut que j’aille consulter le fameux excellent livre sur le sujet :wink: !!!), le repreneur identifie Stan Lee au succès des personnages et refuse d’acheter la société s’il n’y est pas. On est au tournant de la décennie, et dès lors, il va de plus en plus s’éloigner de sa machine à écrire, puis même des locaux de la rédaction, puisqu’il ira bosser en Californie.
Donc oui, on est dans la logique que tu décris, à savoir que son bébé lui échappe (ou qu’il s’en éloigne), mais c’est encore très progressif, et dans les années 1966 à 1970, il est encore dans les locaux.

Dans une interview à Scarce, Roy Thomas remarquait en souriant que, quand Stan a commencé à prendre du recul et que lui-même l’a progressivement remplacé, tout le monde s’est trouvé face au problème de savoir comment dénommer tout le monde. Quand Thomas a hérité d’un assistant (Mike Friedrich ? Sais plus…), ils ont fini par recourir à une pirouette, genre « toi, tu seras assistant editor et toi, tu seras associate editor ». Ça ressemble à du bricolage, mais ça témoigne quand même de la lente et sourde professionnalisation (mécanisme déjà emboîté depuis des décennies chez DC, qui à l’époque était depuis longtemps une boîte colossale et très compartimentée).

Voilà.

Leur présence dans les rangs des professionnels entretient le système, je crois. Et c’est d’ailleurs pas une critique.

Jim

Quelques liens vers des VF récentes :

Avengers :

Captain America :

Defenders :

Luke Cage :

Batman :

J’aurais encore une remarque à faire sur la carrière d’Englehart. Il a compté parmi les scénaristes qui ont vendu sur leur nom, grâce à des passages spectaculaires sur des séries bien installées. Mais souvent, il est parti en claquant la porte (Avengers, Doctor Strange, Fantastic Four…), donnant l’impression que ses prestations n’étaient pas conclues, qu’il avait encore des choses à dire. Les deux prestations qui donnent, au contraire, la sensation qu’il a bouclé son récit, c’est Batman et Silver Surfer (même si sur cette dernière plein de choses lui ont été refusées). Ce sont les deux runs qui forment réellement un tout.

Jim

Ha, merci !
Bon, faut que je le trouve, ce fameux bouquin. :smiley:

Tiens, d’ailleurs, faut que je regarde quand DC a été racheté par Warner. Car ça fait finalement bien des années que DC avait un « mastodonte » en big boss derrière, assurant la viabilité de l’entreprise qui ne risquait pas sa peau par de mauvais choix et de mauvaises ventes.

Les meilleures périodes en comics me semblent d’ailleurs celles où les scénaristes sont composés autant de fans que d’auteurs extérieurs, qui viennent expérimenter ; pour que tout le monde soit content.

Merci !

En fait, c’est d’abord la Warner qui a rejoint à la fin des années 60 un conglomérat qui possédait déjà DC Comics. Et au début des seventies (1971 ou 72, je crois), ce fameux conglomérat (Kinney National Company) a changé de nom pour devenir Warner Communications (je résume vite fait)…

Ho, merci !
Que de puits de science, ici.

Après Gerry Duggan et Ron Garney pour les #1 à 5, le second arc narratif de Savage Sword of Conan sera écrit par Meredith Finch (Wonder Woman) et dessiné par Luke Ross (Star Wars).

Ci-dessous, la couverture du #6 par David Finch :

SSOCONAN2019006

Ha, les équipes tournent, en fait ?
Bon, c’est pas forcément bête, finalement.

ça dépend de qui reprend …

Je ne suis pas étonné. La première série Savage Sword, c’était le plus souvent une ou plusieurs histoires différentes par numéros, en couvrant différentes périodes de la vie de Conan…

Meredith Finch, c’est pas une bonne nouvelle…

Je la mets en effet dans cette catégorie. Mais on n’a pas à l’abri d’une bonne surprise.

SAVAGE SWORD OF CONAN #2

Written by: Gerry Duggan.

Art by: Ron Garney.

Cover by: Alex Ross.

Description: Adrift at sea. No food. No weapons. Death surely awaits him. But the lionhearted Conan is not so easily subdued, by Crom! When Conan finds himself captured, he unleashes his might on an unsuspecting pirate crew…one whose dark secrets will plunge Conan on the trail of an ancient treasure that may prove to be his undoing!

Pages: 32.

Price: $3.99.

In stores: Feb. 27.

Source : www.comicscontinuum.com

Les sorties des séries Conan sont quand même très rapprochées.