THE WITCHER (Saisons 1-3)

Série renouvelée pour une seconde saison (un mois avant la diffusion de la première).

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ActuSF : Avant de parler de l’œuvre parlons un peu de son auteur : qui est Andrzej Sapkowski ?

Stéphane Marsan : Un sacré bonhomme ! Il est polonais, économiste de formation et il a 71 ans. Chaque fois que je l’ai rencontré, il m’a saisi par son intelligence et son intégrité. Il parle (ou baragouine) une douzaine de langues et détient une culture littéraire et historique incroyable. Humainement il ne se laisse pas saisir facilement. Il a beaucoup d’humour et à tendance à en abuser : on ne sait jamais à quoi s’en tenir avec lui. Il peut se montrer d’une humeur massacrante - parfois c’est vraiment le cas, mais souvent il joue la comédie. Et quand il arrête de faire le malin, il se révèle très attachant, même émouvant de sincérité. Je suis heureux et fier d’avoir une relation privilégiée avec lui, du fait que j’ai été, de même que mon ami Luis Prado, son éditeur espagnol, l’un des premiers éditeurs (qui plus est petits indépendants) à parier sur son œuvre, sans attendre qu’elle devienne un best-seller.

La suite sur le site d’ActuSf qui s’entretient avec Stéphane Marsan sur la série dans son versant littéraire.

Sans être géniaux, les bouquins sont sympas à suivre. Il en va de même pour la série. On voit qu’elle manque de moyens parfois, mais elle est agréable à suivre. Par contre, il n’y a que moi qui n’ai compris qu’à l’épisode 3, avec la scène du bal chez les mages, qu’il y avait deux temporalités dans l’histoire ? Ou c’était évident dès le début ?

Fred.

Non j’étais paumé aussi.

Évident peut-être pas.

Mais lors du premier épisode je crois, il est fait mention à la cour de la reine Calanthe d’une bataille qui s’est déroulée lorsqu’elle avait 13 ans, et juste après Renfri parle (avec Geralt) de cette bataille comme quelque chose de récent, donc on pouvait se dire, du moins tel a été mon cas qu’il y avait anguille sous roche. Ou plus précisément, différentes chronologies.
Et au fur et à mesure on se rend compte qu’il y en a trois.

je l’ai compris au même moment

Il y a 3 temporalités et non c’était pas évident.

Bon, je suis en train de lire le premier livre, et ça « joue » avec la temporalité aussi.

Un des chapitres « Géralt chez les prostitués / dans le temple » évoque le surnom « Boucher de Baviken », et le chapitre suivant (qui doit décrire une de ses aventures) montre l’origine de ce surnom.

Je l’avais lu aussi mais j’ai pas tilté

Après un repas de Noel, c’est pas évident du tout ^^!

On a tous tilté lorsqu’on a vu les enfants royaux incestueux jeunes au bal.
C’aurait pu être plus clair dans la construction néanmoins.

Pourquoi?
Jusque là,à part l’allusion à son surnom, les 2 premiers épisodes se tiennent bien comme ça. Ils sont clairs au 1er abord, 3 persos avec chacun son fil narratif et on se demande à quel moment cela va se rejoindre.
Sauf qu’au 3 on comprend que ce ni aussi simple ni aussi linéaire que ça.
Mais avant ce n’est pas moins clair pour autant.
Enfin pour moi

Après l’épisode 3, cela devient plus limpide, effectivement. J’aurai dû être un peu plus concentré sur le premier épisode. Je pense que j’aurai capté plus vite la différence entre les époques. Après, ça ne gâche en rien le reste. D’autant que le casting est globalement très bon.

Merki à tous pour vos réponses.

Fred.

Ah mais on pensait tous que cela se passait en même temps.
Avec une réunion à venir des 3 personnages.

Puis on a compris que la temporalité était différente. Moi cela ne m’a pas gêné.
Mais on se demandait si c’était volontaire ou mal construit ^^ !

Eh bien non, dès le premier épisode, des indices indiquent au moins deux fils chronologiques.

Ensuite je ne vois pas dans ces chronologies différentes de construction fautives, qui rendent la narration problématique.
Il s’agit, au mieux, de grain à moudre pour le téléspectateur. Au pire elles passent inaperçues.

Ca n’est pas fautif, mais ça n’est pas très adroit, je trouve.
La difficulté est que se lancer dans The Witcher sans connaître les jeux-vidéos et les livres, ça implique de devoir bénéficier d’une présentation des personnages, de leur univers et de ses codes.
Ce n’est en soi pas gênant ; c’est le lot de toutes les nouvelles séries, hein.
Mais lancer une série et un pilote avec plusieurs lignes temporelles, sans prévenir, sans indices « vraiment » visibles, et alors qu’il faut également présenter le héros, son univers et ses codes… je trouve que ça n’est pas très adroit.

La méthode est lourde, mais un panneau « avant » ou des signes plus visibles sur les multiples temporalités, ça aurait été plus clair.
Parce que, au-delà des qualités de la série, je trouve qu’il y a un vrai flottement dans les épisodes 1-2 sur tout ce qui concerne Ciri. Flottement qui aurait pu être gommé, peut-être, en comprenant que ça se passe à un autre moment.

Pour moi cela participe de l’implication du téléspectateur.
Et pour le coup je n’ai pas trouvé cela gênant, plutôt curieux et intéressant.

Une question de sensibilité en fin de compte.

Je voudrais cependant saisir l’occasion de revenir sur un terme utilisé, il me semble, souvent à tort. Tout en « désingularisant » mon propos.
Autrement dit rien de personnel dans mon commentaire.

Celui de pilot, qu’on utilise souvent en tant qu’équivalent à premier épisode. Ce qu’il n’est pas puisqu’il s’agit à l’origine, d’un épisode test.
L’un des plus célèbres est certainement celui de la série Star Trek, intitulé La Cage ; qui a été revu entièrement jusqu’à son casting (ou presque).

Bref, je ne sais pas si Netflix recourt encore à des pilots, mais je ne crois pas, si ?

Oh sûrement, mais on ne doit jamais les voir. :stuck_out_tongue:
Je comprends ce que tu dis.
Perso’, j’utilise le terme « pilote » pour évoquer le premier épisode, autant pour « tester » auprès des producteurs, que pour « accrocher » le spectateur. Mais merci !

Et tu utilises aussi « pilote » quand la saison 2 est actée avant même que la saison 1 sorte ? :wink: