THOR #1-35 (Donny Cates, Torunn Grønbekk/ Nic Klein, Juan Gedeon)

Oui. Je ne fais pas du tout confiance aux scénaristes qui font ce genre d’annonce (d’esbroufe) sur le long terme parce que ça veut généralement dire qu’il va faire patienter jusqu’à une « destination » sans savoir ce qui remplira précisément le voyage entre les deux (et on sait tous que le voyage est souvent plus passionnant que l’arrivée). L’auteur en question ne se laisse même pas les latitudes d’avoir une meilleure idée ou de laisser parfois l’histoire et les personnages transporter l’intrigue vers d’autres horizons (ce qui marque souvent de grandes histoires, je pense).
Il résume grossièrement, en une phrase, ce qui va se passer entre les numéros 50-52 (etc.) et c’est généralement tout ce que le lecteur retrouve en fin de parcours, une histoire qui se résume en une phrase, sans d’avantage de profondeur.
Il faut que le scénariste soit vraiment confiant dans sa capacité de narration pour porter un tel plan et - ironiquement - peu d’auteurs actuels en ont vraiment les compétences.
Le dernier en date, ça doit être Tom King et ses 100 numéros de Batman annoncés à la fin du premier arc. Une vaste blague quand on regarde la pauvreté de la première confrontation avec Bane ou cette resucée - tout aussi pauvre - de ce que j’aime appeler « l’exposition Loebien » (cette sorte d’assemblage un peu mécanique des grands vilains d’un même héros qui fonctionnent assez mal à partir de Silence, Superman ou encore Hulk), sans parler des apports totalement oublié sur le bas coté pendant plus des deux tiers du run (Gotham Girl).
On sent bien la mécanique du plan. On voit les rouages d’une intrigue qui cahote. On a de jolis soliloques qui font remplissage. Mais voilà, on est quand même loin de la fluidité d’une série comme Grayson ou Omega Men. Elles sont plus petites par principe ; l’auteur est moins certain d’avoir le nombre d’épisodes suffisant pour raconter son récit et, de fait, il raconte une bonne histoire dans les temps impartis.

Je ne me souviens pas avoir entendu Morrison dire qu’il avait huit ans de Batman. Il devait arrêter après RIP d’ailleurs. Puis il a eu l’idée de Batman & Robin, etc. Je me souviens pas non plus de Aaron disant qu’il avait sept ans de Thor. Il s’est laissé mener. Et on obtient deux grands runs qui resteront dans les mémoires.

De plus, il part du principe que les choses sont immuables, qu’au moment où il arrivera sur le titre convoité, les choses seront disposées de la manière optimale afin de le laisser faire ce qu’il envisage. En oubliant volontairement que le statu quo a pu évoluer entre-temps, que l’équipe éditoriale a peut-être aussi des envies, que les gros personnages sont souvent tributaires des grandes manœuvres entreprises par l’éditeur…
Ce qui fait que ce genre de déclarations s’apparente à une sorte de vue de l’esprit, teintée d’une naïveté criarde ou d’un roulement de tambour prématurément triomphateur.

Jim

Et on a bien vu avec le Thor de JMS ce qui peut arriver quand l’auteur n’aime pas la direction que le force à prendre !

Je suis totalement d’accord avec vous deux, je me doute bien qu’il s’agit là au mieux d’un scénariste qui rêve encore un peu trop comme un gosse (pour l’avoir rencontré au Comic Con Paris, je le vois plutôt comme ça), au pire comme un effet d’annonce, mais aimant beaucoup ce que Donny Cates a fait jusque-là sur Venom et les titres cosmiques (que ce soit pour les histoire individuelles ou pour les fils rouges sur Thanos ou Knull qu’il a su tisser sur plusieurs titres), je reste enjoué à l’idée de le voir rester un moment sur Thor.

Oui bon ses Guardians s’achèvent piteusement quand même.

Tout à fait.

Tu peux m’en dire plus?

Il faut suivre le personnage de Doctor Sun. Il apparaît dans Tomb of Dracula, fait quelques apparitions, mais la série s’arrête (d’une manière très propre, d’ailleurs, Wolfman boucle en gros l’ensemble de ses intrigues). Le personnage fait son retour dans Nova, sous la forme d’un robot avec un bocal contenant un cerveau en guise de tête. Cette fois-ci, Wolfman n’a pas le temps de boucler, puisque la série s’arrête pour mévente. Donc la saga du Sphinx, il la transfère dans Fantastic Four, qu’il est en train d’écrire. Et il embarque pas mal de personnages (dont quelques héros secondaires… et le Doctor Sun) avec lui, afin de donner une conclusion à l’histoire du Sphinx, qui se bat en duel contre Galactus.

Jim

C’est un peu précipité et certains persos comme Beta Ray Bill n’auront finalement fait que de la figuration, mais l’ensemble reste entraînant. Je suis presque certain qu’il a arrêté plus tôt que prévu sa prestation sur le titre pour partir sur Thor.

Cimer,Albert.

Ça résume et exemplifie beaucoup de ce que je pense de Cates, de façon générale.

Suite à cette saga le docteur sun prend possession d’H.E.R.B.I.E. et se retourne contre les ff.

Comment faire d’une pierre deux coups en se débarrassant d’H.E.R.B.I.E. (l’héritage du cartoon) ET de Sun (Wolfman range les jouets avec Mantlo avant de s’en aller).

Ouais, ben je vais m’arrêter là.
Oh, c’est fort joli : même si Nic Klein tire un peu la langue sur les pages plus « posées », il y a une puissance, une énergie, une intensité dans ses scènes de combat et de démonstration d’énergie qui impressionne. C’est puissant, oui, et même bluffant sur plusieurs panels.
C’est graphiquement réussi. Et ça se lit bien, dans le sens où il n’y a pas de « faute » dans la façon d’écrire. Donny Cates sait écrire un comics, il le fait avec professionnalisme, il pose les jalons de ses sagas, il créé des moments. Bref, il n’y a pas de « faute ».
Mais, put$in, je n’aime pas ce qu’il fait de Thor, là.
Déjà que je n’ai pas aimé qu’il « évacue » les conséquences du run de Jason Aaron en un numéro, je suis complètement choqué par ce que Donny Cates fait faire à Thor, là. Ce dernier décide en effet, en apprenant que Galactus serait le héraut du Black Winter (ce que Galactus conteste, en fait)… et bien, de tuer Galactus ! Et de le transformer en « bombe », pleine d’énergie des mondes dévorés, pour repousser le Black Winter. Et Thor pose ensuite le casque sur le Bifrost, comme trophée, et il ne cesse de boire depuis, rongé par la vision de sa mort à venir, aux mains d’un Thanos qui a une armée de super-héros zombies, un Mjolnir avec des Pierres d’Infini et a priori un gant de Knull. Youhou.
Je n’adhère pas. Je ne reconnais pas Thor, que je vois ici en gros c$n, un donneur de leçons crétin et violent, une brute qui se considère meilleure que les autres. Je n’aime pas non plus toute cette volonté de « faire » épique et mythologique ; Donny Cates veut trop en faire, se la raconte, et ça fait forcé et trop rapide.
Et je trouve ça lourd. Et je trouve ça lent. Et ça ne m’intéresse pas, parce que le personnage me débecte, le traitement de l’historique récent m’énerve, et tout le propos ne m’intéresse pas.

La suite sera sans moi.
Au revoir, dieu-tonnerre. On se reverra quand tu auras un auteur qui te rend moins détestable, et qui s’intéressera plus à qui tu es qu’à ce que lui veut être chez Marvel.

Tu confirmes ce que je pense de Donny Cates. Je comptais au moins tester pour les planches de Klein… Peut être pas finalement.

La principale (seule ?) réussite de cet arc (au moins Klein reviens assez vite après le diptyque de Kuder).

On cherchait Jack. On l’a retrouvé !

Ca colle aussi avec ma vision du bonhomme. Je me suis juste infligé moins de lecture pour en arriver à une conclusion similaire. :sunglasses:

Galactus le héraut de Black Winter ? C’est qui celui-là ? Ah, c’est un Galactus XXL. Lui bouffe des univers.
On est pas un peu dans la surenchère, là ?

Si, complètement.
Ca rappelle les pires périodes de DBZ.

Et ça me rappelle une conversation avec Jay Wicky sur le sujet. A un moment, les perso sont tellement puissants que ça ne veut plus rien dire.
Un peu comme la super-richesse.