c’est d’autant plus amusant qu’un arc de Nick Fury du début des années 90 avait été totalement censuré, alors qu’il fonctionnait sur les mêmes ressorts (critique de la stratégie et des méthodes américaines pendant la guerre froide).
ça s’appelait Cold War of Nick Fury, et pendant deux épisodes, on avait de la magouille en Corée, des opérations sales, un Nick Fury désabusé qui raconte des années après… Et puis les deux épisodes suivants, changement de scénariste genre à l’arrache, et ces confessions de Fury sont une fausse piste pour embrouiller des méchants méchants qui l’ont capturé. Pendant deux épisodes, c’est génial, et pendant deux autres, horrible. Marvel avait sévi assez lourdement.
En ce qui concerne Ennis, il a fait quatre Fury.
Celui sorti il y a dix ans, avec Robertson, qui se passe au début des années 2000, avec un SHIELD aux mains de bureaucrates, et un Fury en mode « il me faudrait une bonne guerre ». c’est du proto The boys d’un bout à l’autre.
Un deuxième avec Robertson, sorti il y a quelques années, « Peacemaker ». Ça se passe pendant la deuxième guerre mondiale, et c’est clairement conçu comme un « spécial origines ». beaucoup moins trash que le précédent, c’est un pur récit de guerre.
et les deux avec Parlov, qui se font toute la Guerre Froide, commençant en Indochine française et se terminant au Nicaragua, avec des guests rigolos comme le jeune Castle ou Barracuda. et là c’est hyper critique envers les rapports entre armée et politique, mais très bien vu, avec une analyse sans concession et très fine de la mentalité barbouzarde. Ça se conçoit comme une suite à Peacemaker, mais ça peut se lire indépendamment de lui. (par contre, les deux Parlov forment un tout, même si ce sont plusieurs récits distincts) (le tout premier avec le SHIELD pourrait éventuellement se lire comme une conclusion à l’ensemble, mais je ne suis pas totalement certain que tous les wagons se raccrochent, dans ce cas)