C’est sympa’, ce Dark Turtle Returns, mais ça ne va quand même pas loin.
Partant d’une idée vieille de 1987, pour évoquer un futur terrible du monde des Tortues avec un seul frère survivant et hanté (mais lequel ? haha), habité par une mission pour « en finir » avec l’ennemi éternel (ici le petit-fils diabolique de Shredder), c’est toute une légion d’auteurs qui se lance ici. Kevin Eastman reste l’instigateur de l’idée, Peter Laird est crédité par politesse, Tom Waltz met en forme le récit, alors que le même Eastman dirige l’esprit des planches, et les Escorza réalisent les dessins, aidés sur le final par Ben Bishop.
Bon. C’est sympa’, hein, mais c’est quand même lourd quand les références et hommages vampirisent le récit.
L’ombre de Frank Miller est abominablement présente, ici. Celui qui a indirectement été à l’origine des TMNT et d’éléments de leur mythologie est complètement « copié » ici, que ça soit dans une Tortue badass qui revient pour en finir (comme DKR), dans une New York rongée par une technologie brutale et angoissante (comme Ronin), avec le combat du seul guerrier honorable contre la masse des lâches et des « Robo-cops » (insérez ici les clins d’oeil lourds).
Oh, ça se lit, hein, mais le numéro est inutilement long, avec énormément de combats qui en deviennent lassants. Le personnage est « hanté » par les voix de ses frères, d’une part pour montrer son trouble mais aussi pour créer le doute sur son identité (avec des dialogues bien faits, des tons et réflexions qui pourraient correspondre aux caractéristiques de chaque Tortue). Le final est classique, mais efficace, et a le bon goût de révéler l’identité de la Tortue survivante (et ce n’est pas une surprise).
Mais… pff, c’est quand même pas super. On est clairement sur une oeuvre qui n’arrive pas à sortir de ses influences, de ses aînés, alors que l’idée a quand même 33 ans.
C’est sympa’, l’idée est cool, les dialogues badass sont efficaces, l’ensemble se lit bien, mais… bon, c’est quand même pas bien fichu, car gangréné par une influence dont le récit ne s’échappe pas.
Dommage.