
Il est possible que certains éléments contenus dans cette chronique gâchent peu ou prou le plaisir d’un lecteur désireux de garder totalement intacte son approche de la série.

[size=85]Extrait de l’édition française/Panini[/size]
**[size=150]P[/size]**our ce nouveau tome (numéros 5 à 8 de la série mensuelle) Cary Nord laisse sa place de dessinateur à Lee Garbett mais Stephano Gaudiano à l’encrage et Moose Baumann à la couleur, déjà présents sur l’opus précédent maintiennent la cohérence graphique avec ce dernier.
Intitulé en version originale Enter Ninjak, le titre fait bien évidemment référence au film de la **Cannon **: Enter the Ninja (1981) ; avec Franco Nero & Sho Kosugi sorti dans l’Hexagone sous le titre de L’Implacable Ninja.
Le cinquième numéro d’X-O Manowar introduit donc un nouveau personnage : **Ninjak ** créé à l’origine par Joe Quesada & **Mark Moretti **dans les années 90 (voir l’historique de l’éditeur Valiant supra), les lecteurs avertis remarqueront d’entrée de jeu une private joke dans le deuxième cartouche de la première case (voir ci-dessous).

Si Enter the Ninja le film, n’est le premier à mettre en scène un tel personnage au cinéma ou dans la culture populaire en général, il est surement celui qui aura fait beaucoup pour la renommée des espions du **Japon ** féodal en Occident.
Néanmoins, l’année précédente, un autre film intitulé ***The Octagon ***(La Fureur du juste) (Pour en savoir +) bien que certainement moins connu aujourd’hui est certainement, de par son succès à l’époque, celui qui a inspiré les deux derniers *mogul * (?) du cinéma américain : **Golan **& Globus.
Si la vague des chopsocky movies (films d’arts martiaux) semblait appartenir aux années 1970, on verra pourtant refleurir tel le cerisier, nombre de ninja ici et là, et un engouement certain pour les arts martiaux ; engouement qui perdure à bas bruit encore aujourd’hui.
Ce n’est pas **Frank Miller ** qui me démentira, lui qui invente **Elektra **(En savoir +) dans les pages de ***Daredevil *** au début des années 1980 et qui y introduit moult référence à l’Orient, et qui créé la mini-série ***Ronin *** pour DC Comics. Ou participe à la mini-série sur Wolverine/Serval qui se déroule au Japon avec Chris Claremont.
Il dessinera par ailleurs vers la fin des années 1980 pour l’éditeur étasunien First, certaines des couverture de l’éditions U.S de l’excellente série de *manga * Lone Wolf and Cube (Kazuo Koike & Goseki Kojima) où un *ronin * (*samouraï * sans maître pour le dire vite) accompagné de son très jeune fils vit de nombreuses aventures, **Miller ** démontrant un intérêt certain & durable (et un goût sûr) en la matière.

[size=85]Design de Patrick Zircher[/size]
Mais revenons à ce deuxième tome des aventures d’X-O Manowar.
Robert Vendetti précise la personnalité d’Aric Dacia entre rencontres intimistes, *flashback * et confrontations lourdes.
Son antagoniste, le dénommé Ninjak sorte d’opérateur (entendu ici dans le sens que l’on donne aux membres des Forces Spéciales) *freelance * à la sauce ninja.
Ce dernier a conservé la même philosophie que ses énigmatiques prédécesseurs du XVIIIème siècle mais ses moyens ont été multipliés par la révolution technologique.
Autrement dit, **Ninjak ** est un ninja façonné par son époque, voire un peu en avance tant le matériel à sa disposition semble avoir été inventé par Tony Stark lui-même.
Comme dans les meilleurs team-up, les deux lascars se confrontent avant de trouver un terrain d’entente (provisoire ?) dont je vous laisse découvrir la nature.
La cascade d’événements concoctée par **Robert Venditti ** fonctionne très bien, et les stratégies des uns et des autres sont tout à fait crédibles compte tenu du contexte.
Vendetti a une approche disons behavioriste, en ce sens où c’est l’action qui détermine ses personnages, même si l’introspection n’est pas totalement absente.
Un point extrêmement positif à mes yeux en tout cas, c’est que le scénariste n’oublie pas de présenter, de manière plutôt fluide, la civilisation extraterrestre dont il est question dans cette aventure, un aspect qui va probablement tenir un rôle important dans les épisodes à venir.
Quatre épisodes qui se lisent avec beaucoup de plaisir, et qui se termine par un cliffhanger (Pour en savoir +) efficace que l’on dirait imaginé par Adrian Veidt (Watchmen).

Si le personnage principal est une création antérieure à la relance de l’éditeur Valiant de 2011-2012 ; il a été inventé au début des années 1990 par Jim Shooter, Bob Layton & John Hartz, son essence, si je puis dire est encore antérieure.
X-O Manowar est le résultat d’une suite d’opérations permettant de transformer des données multiples en un résultat précis, ce qu’on appelle un algorithme, que je qualifierai ici de mémétique.
[quote]Le mème est à la civilisation ce que le gène est à l’évolution. C’est un élément de code culturel, cognitif, symbolique ou pratique, soumis à la sélection naturelle.
Disons pour simplifier que le mème est une idée qui à l’instar de l’œuf de Samuel Butler utilise la poule pour se dupliquer ; le mème lui se sert de nous pour le faire.[/quote]
[size=85](Pour en savoir +)[/size]
Cette algorithme mémétique est fort bien connu de tout amateur d’art modeste, voir du «grand public» comme l’on dit.
Créé entre 1911 & 1912 par Edgar Rice Burroughs cet algorithme mémétique se présente sous la forme d’un individu arraché à son monde natal, projeté dans un environnement hostile et/ou inconnu, et qui se retrouve doté de facultés bien supérieures à tout ce qui est connu.
Héros herculéen, mais pas seulement, suscitant l’admiration, il met sa supériorité au service des plus faibles.
Vous avez bien entendu reconnu John Carter le héros de Barsoom, **Tarzan ** ou encore **Superman ** pour n’en citer que quelques uns.
Et bien évidemment Aric de Dacia alias **X-O Manowar ** 
(À suivre ……)