TREES t.1-3 (Warren Ellis / Jason Howard)

[quote]TREES tome 1

Cela fait maintenant dix ans qu’ils ont atterri. Ils sont présents sur toute la surface du globe. Depuis, rien. Aucun contact. Ils se tiennent là, profondément enracinés tels des arbres d’une espèce extra-terrestre. Dix ans qu’ils maintiennent cette pression silencieuse sur notre monde, sur notre activité, indifférents à notre présence. Cela fait dix ans que nous avons découvert la présence d’une autre forme de vie dans l’univers, mais cette forme de vie n’a jamais reconnu notre existence en tant qu’espèce intelligente, voire vivante…

Contient : Trees Vol. 1 (Trees #1-8)

Public : Ado-adulte - à partir de 12 ans
Collection : Urban Indies
Date de sortie : 16 octobre 2015
EAN : 9782365776158
Prix : 10 EUR[/quote]

Le site de l’éditeur : urban-comics.com/trees-tome-1/

Pas de réactions encore à ce titre ?
J’attaque ça ce soir, je reviens en dire un mot.

J’ai lu les quatre premiers numéros, il y a une longue mise en place, le monde décrit par **Ellis ** semble riche, en terme d’action, de rebondissements spectaculaires c’est nada.
Reste que ce n’est pas (encore ?) le propos du scénariste.
C’est intrigant, mais pour tout dire, je n’ai pas continué et ça ne m’a pas manqué.

En tout cas sur le long terme ça peut valoir le coup d’y revenir.

Je lirai ton avis avec intérêt.

Ben c est une drole d experience.
Il n y a rien de captivant… beaucoup de parole…
On se prend à la lecture, aux portraits mais les enjeux restent encore difficiles à capter entierement…
bref j aime beaucoup mais en singles VO j aurais pas continué apres le 2, je pense.

j’ai été déçu de la fin du premier tpb, pour le changement abrupte de direction qu’elle imposait, alors que j’avais beaucoup aimé les épisodes contenus dans ce tome.

Merci pour vos retours, c’est intéressant.

Pour ma part, j’ai beaucoup aimé. C’est même du très bon Warren Ellis, compte-tenu de ce que j’ai pu penser de ses travaux ces dernières années, à quelques bonnes surprises près (« Moon Knight » par exemple).
J’inclus d’ailleurs dans ce bilan fortement mitigé ses romans ; je viens de finir son récent « Gun Machine », et si c’est plutôt sympa c’est pas transcendant non plus, loin s’en faut…
Pour être honnête, la sortie de lui que j’attends le plus ces jours-ci, c’est son « Hellblazer », qui a plus de 15 ans en VO. Un signe.

Mais « Trees », donc. Ben c’est pas mal du tout, et plutôt original.

Un mot déjà sur Jason Howard, dont j’ai dû voir le travail pour Dan Slott sur « Superior Spider-Man », mais qui ne m’a pas marqué. Il fait ici un boulot remarquable, rappelant parfois un Kevin O’Neill « posé », très bon dans les détails naturalistes et pointilleux dans la restitution du feeling « cauchemar urbain ».

Avec ce pitch, je me disais que Warren Ellis allait travailler dans le cadre du sous-genre de la SF du « Big Dumb Object », où l’humanité rentre en contact avec un objet aux dimensions souvent gigantesques et qui dépasse son entendement, la ramenant gentiment à une position plus modeste au sein du cosmos ; Arthur C. Clarke a pu oeuvrer dans ce créneau particulier. Il avait un peu fait ça dans son excellent « Ocean », mais le rendu est ici tout autre, c’est comme une autre façon d’aborder le genre. Et d’une façon plutôt originale pour du Warren Ellis…

Le début, comme à vous, m’a semblé très longuet et avare en dramaturgie, passé une introduction explosive (et qui présente une très bonne idée de disjonction image / voix off, très bien sentie). J’ai même eu peur à ce stade ; la lecture du titre en numéros isolés doit être très pénible, franchement.
Mais en recueil, sans compter que celui-ci est du genre copieux (et pas cher, rappelons-le), c’est une tout autre expérience.
Ellis développe en effet sur la longueur une galerie de persos très attachants, et résout dans cette diversité un des problèmes actuels de son écriture, cette profusion de « John Constantine-like » qui casse un peu sa caractérisation (ça vaut aussi pour les romans d’ailleurs).
Ici Ellis expérimente vraiment, puisant peut-être un peu dans sa propre biographie (ce garçon « bouseux » à la fibre artistique qui débarque ébahi en ville, ça ressemble un peu à ce qu’Ellis raconte de sa propre jeunesse…), et compose différents portraits finalement très subtils, malgré quelques thématiques un peu « massues » (comme la question du transgenre) qui font beaucoup penser aux comics de la fin des années 80 / début des années 90.

Leurs destins n’en sont que plus poignants quand une partie d’entre se noue, à l’occasion de bouleversements narratifs en fin de volume, certes assez brutaux comme le signale Nemo, mais dont le côté brutal se marie assez bien, par contraste, à l’espèce de torpeur qui l’a précédé.
Si on rajoute à l’affaire les talents habituels de Warren Ellis pour les dialogues qui claquent et les concepts un brin barrés, on obtient un joli cocktail. Un coup de chapeau à l’ami Nikolavitch qui trouve le ton juste pour du Ellis en mode un peu plus « feutré » que d’habitude, entre gouaille de « tough guy » et moments plus émouvants.

Une bien belle surprise ; je vais me remettre à m’exciter pour les sorties du scénariste britannique, je crois bien.

Je ne trouve pas. Pour n’avoir lu que les deux premiers épisodes, j’ai été séduit d’emblée par les qualités visuelles et narratives du récit. Qu’il n’y ait pas de dramaturgie ou d’action très prononcée ne m’a pas gêné, l’intérêt de la série à l’aune de ce que j’en connais se situant dans cette approche chorale du récit, alliant la description à hauteur d’homme de parcours intimes à un aspect géopolitique semé par touches (la zone culturelle spéciale en Chine par exemple). J’aime aussi la façon du scénariste de détourner l’art du cliffhanger, avec cette fleur noir aux motifs géométriques qui font écho à ceux des arbres. Vraiment, je n’ai eu aucun problème pour me passionner pour le contenu de ces deux épisodes.

Et ça me semble toujours un peu spécieux d’opposer la lecture en numéros vis-à-vis de la lecture en recueil: ce sont les mêmes pages, les mêmes dialogues, les mêmes dessins. Qu’on en lise plus ou moins, ça ne change pas les qualités déjà présentes ou l’absence d’icelles.

Arrêtez, vous allez me faire regretter de ne pas l’avoir acheté, après moult hésitations.

[quote=« Benoît »]
Et ça me semble toujours un peu spécieux d’opposer la lecture en numéros vis-à-vis de la lecture en recueil: ce sont les mêmes pages, les mêmes dialogues, les mêmes dessins. Qu’on en lise plus ou moins, ça ne change pas les qualités déjà présentes ou l’absence d’icelles.[/quote]

On ne sera pas d’accord là-dessus. La lecture des 8 premiers numéros d’affilée me semble contribuer à l’immersion dans l’univers patiemment mis en place par Ellis.

Ceci étant dit, vu qu’Ellis a beaucoup expérimenté via les web-comics sur le rythme de parution (une case par jour, une planche par semaine, ce genre de choses…), ça doit être mûrement réfléchi de sa part. Le rythme mensuel doit avoir ses vertus à ses yeux.
Pour moi, en tant que lecteur, la lecture en recueil s’est avérée optimale, pour les questions d’immersion déjà évoquées.

Selon moi, ça se tente, y compris si on est un peu dubitatif sur la forme actuelle de Warren Ellis.

[quote=« Photonik »]

[quote=« Benoît »]
Et ça me semble toujours un peu spécieux d’opposer la lecture en numéros vis-à-vis de la lecture en recueil: ce sont les mêmes pages, les mêmes dialogues, les mêmes dessins. Qu’on en lise plus ou moins, ça ne change pas les qualités déjà présentes ou l’absence d’icelles.[/quote]

On ne sera pas d’accord là-dessus. La lecture des 8 premiers numéros d’affilée me semble contribuer à l’immersion dans l’univers patiemment mis en place par Ellis.[/quote]

Ben pas dans mon cas; l’immersion fut optimale dès le premier numéro tant par les diverses situations développées que par la façon dont elles sont décrites, que ce soit par le biais des dialogues (le constat de l’orientation politique à adopter pour briguer la mairie de New York, la description du bouillon de culture autour de l’arbre en chine) ou du dessin (la purge des déchets à Rio de Janeiro et ses conséquences sur les gens aux alentours, la pleine page qui ouvre sur la zone culturelle chinoise, la découverte des fleurs noirs en arctique aux motifs similaires aux arbres).

Moi il y a un truc qui me fait acheter. Warren Ellis.

Même en petite forme je trouve qu’il est bien meilleur que de nombreux scénariste actuel. Donc du petit Ellis moi je prend quand même.

J’aime beaucoup Warren Ellis, ce n’est pas la question, mais j’essaie de limiter mes achats. Cette série ayant donné lieu à des critiques globalement assez mitigées, j’ai décidé de faire l’impasse. Or, en vous écoutant, j’ai l’impression que c’est du Warren Ellis plutôt calme, plutôt cérébral, qui expérimente, et moi, j’aime beaucoup ce Warren Ellis, là.

C’est, des 4 premiers numéros que j’ai lus, ce que je dirais aussi.

Oui, c’est plutôt une bonne définition de ce qu’il propose. Avec, j’insiste, une galerie de personnages diversifiés et attachants, et qui permettent chacun l’exploration de différents types de récit : aux frontières de l’horreur paranoïaque à la Carpenter pour l’un, dans le fil du récit d’initiation pour l’autre (le « dénaisement » d’un des persos), les combines politiques pour d’autres (dans un contexte pacifié ou bien guerrier), dans la relation de maître à disciple pour d’autres encore…
Franchement, c’est très riche et plutôt subtil.

je suis rentré dedans des le début et j’étais vraiment très preneur de ces persos

Bon ben, je vais le remettre sur ma liste d’achat (+ le vol. 2 qui vient d’être annoncé).

Vous n’êtes durs avec moi, les mecs.

Comme Nemo. C’est pour le coup assez différend, mais similaire à ce qu’il a pu faire récemment chez Marvel. Des séries de petits épisodes ou petites situations avec un bon travail sur les personnages. Il règnent une sort d’ambiance assez spécial, un peu molle, mais qui permet de mettre en avant les héros. L’intrigue lié aux « arbres » n’est pas vraiment avancé, même si les petites touches de ci-de là font bien avancer l’intrigue.

C’est marrant car en ressortant j’ai eu impression qu’Ellis avait un délayé la sauce, mais en y regardant bien pas du tout. C’est une sorte de légèreté, pas de gavage, mais ça reste finalement bien dense et encore une fois quel traitement des personnages. Non du très bon Ellis. allez je vais enchainez avec son Hellblazer.

Vous savez ce que j’ai retrouvé ce matin au milieu de ma pile de lecture en retard ? Trees vol. 1. Oups, j’ai failli le commander deux fois. Je crois que j’ai confondu avec une autre série d’Ellis sortie récemment et que j’ai décidé de zapper, mais je ne me souviens plus laquelle.

Tin, je me demande si ce sont les traces précoces d’un alzheimer à venir… :confused:

[quote=« Franck from Mars »]Vous savez ce que j’ai retrouvé ce matin au milieu de ma pile de lecture en retard ? Trees vol. 1. Oups, j’ai failli le commander deux fois. Je crois que j’ai confondu avec une autre série d’Ellis sortie récemment et que j’ai décidé de zapper, mais je ne me souviens plus laquelle.

Tin, je me demande si ce sont les traces précoces d’un alzheimer à venir… :confused:[/quote]

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