Alithea Binnie, bien que satisfaite par sa vie, porte un regard sceptique sur le monde. Un jour, elle rencontre un génie qui lui propose d’exaucer trois vœux en échange de sa liberté. Mais Alithea est bien trop érudite pour ignorer que, dans les contes, les histoires de vœux se terminent mal. Il plaide alors sa cause en lui racontant son passé extraordinaire. Séduite par ses récits, elle finit par formuler un vœu des plus surprenants.
Drame/romance/fantastique Long métrage australien/américain Ecrit et réalisé par George Miller Avec Tilda Swinton, Idris Elba, Kaan Guldur… Titre original : Three Thousand Years of Longing Année de production : 2022 Date de sortie non communiquée
Miller fait juste une petite pause le temps de présenter Trois mille ans à t’attendre à Cannes…tout en jetant un coup d’oeil à se qui se fait en Australie puisque dans un article, le journaliste qui l’interviewait racontait qu’avant de lui parler, Miller regardait un écran et supervisait au même moment le travail de la seconde équipe. C’est beau, la technologie…^^
Un film très étrange, dont je ne sais pas vraiment quoi penser pour être franc ; je comprends l’accueil mitigé (à ce que j’ai lu) qui lui a été réservé.
Une certitude quand même : bien content d’avoir vu le film en salles, car Miller n’est bien entendu pas devenu un manchot (humour) subitement. Le film a pour lui la virtuosité étourdissante dont Miller est capable… mais peut-être pas autant qu’on aurait pu l’espérer.
On rentre dans le film par le biais de ce qui est peut-être sa meilleure part, à savoir une exposition à la fois très théorique sur le plan de la mise en place thématique, et une mise en scène pour le coup trouante, à base de raccords ultra-astucieux et d’effets de rimes visuelles, ou sonores, scotchantes. Là on se dit que Miller est toujours le réalisateur surdoué qui vous emballe un mélo médical comme « Lorenzo » comme s’il shootait un film d’action épuisant d’intensité… Mais en fait, ce niveau ne me semble pas tenu tout du long. J’ai aussi un problème avec l’imagerie du film ; le côté un peu rococo-baroque développé ici, allié à un orientalisme un peu clichesque sur les bords, c’est pas trop ma came. Je ne trouve pas le film très beau. Virtuose, oui, mais un peu… moche.
Je pourrais sans problème passer par-dessus cet écueil honnêtement (les effets dégueulasses de certains Tsui Hark ne m’empêchent pas de le tenir pour l’un des, si ce n’est le, meilleur(s) cinéaste(s) en activité). Le souci, c’est que j’ai également un problème avec ce que raconte le film : où Miller veut-il en venir ? Je n’ai pas bien compris, et je me laisserais volontiers aller à un deuxième visionnage pour y voir plus clair. Car en l’état, soit le film est trop subtil pour moi, soit ce que Miller nous assène est un peu banal et plat. Il y avait pourtant de quoi faire avec un tel pitch, et dieu sait que Miller est le réal’ rêvé pour se pencher sur ce thème des histoires qui nous font comme nous les faisons et vice-versa.
Mais Miller a justement déjà été bien meilleur sur le plan de la narration (le récit simple, limpide et pourtant d’une profondeur abyssale sur le plan des implications mythologico-anthropologiques de « Mad Max : Fury Road », par exemple) ; ici par exemple, le choix de laisser la voix off d’Elba sur les récits qu’il narre est très discutable, on a du mal du coup à rentrer dans la « chair » de ces récits, les persos sont un peu fantômatiques du coup.
J’ai vraiment du mal à me prononcer sur ce film doté de qualités énormes et de belles idées de cinoche à faire valoir (la façon par exemple dont on nous montre que notre modernité est trop étriquée pour contenir la puissance des mythes, via le jeu sur l’échelle du personnage du Djinn), mais une chose est sûre : c’est un Miller un peu mineur à mon sens.