TUMATXA : L'ÉMISSION !

Faut juste que je trouve un moyen légal

Amazon Prime !! je suis pas sponsorisé par eux, hein… :wink:

Que nenni. Je ne passe pas par Amazon

Je comprends tout à fait.

Bon, à revoir ce green knight.

«pourquoi la grandeur, la bonté ne suffit elle pas ?», «tout ceci n est qu un jeu», la polysémie de la phrase finale engendrant plusieurs destin.

Trois clefs, pour relire.

Sinon, sloterdjik soulignait que les croisades modifierent la religion catholique en integrant à la morale chrétienne la chevalerie.

Et de fait, l église n intégrait pas jusque là la violence et l.on doit à saint thomas d aquin, dernier père de l église, l encyclique (est ce le nom ?) qui elabora la justification de la guerre d un point de vue chrétien. Les «guerres justes» y trouvèrent leur origine.

Sloterdjik note alors que s initie un mouvement qui d un paradis difficile d accès, s il n etait pas alors complètement vide, passe à un paradis auquel tous accèdent, sauvés par le christ. Le purgatoire apparait durant ce lapse de temps où se reconfigure l horizon chretien de l après vie. L histoire retient de cette période son aboutissement : les indulgences qui ne furent pas pour rien dans les scandales moteurs de la réforme et de la naissance du protestantisme. Ainsi loin d être l élaboration d une morale de fer, l honneur chevaleresque correspond au contraire à son desserement, son allègement, etape nécessaire à toute religion voulant embrasser la totalité de la vie sociale.

Le mythe arthurien, d après cette lecture, ne s inscrirait donc, pas tant dans la conquête par le catholicisme de l europe, mais dans ce mouvement d intégration dans le catholicisme de toute le champ de la société, aristocratie, jusque là exclue, comprise.

Très intéressante, cette notion de chevalerie qui « imprègne » le christianisme plutôt que l’inverse. Evidemment, spontanément, on pense l’inverse (moi en tout cas) que c’est le christianisme qui donne naissance à la chevalerie. Mais le renversement est éclairant…

Oui. La chevalerie comme l image produite par le christianisme pour integrer l aristocratie dans son champ.

En milieu d itw de l universitaire et se répète un agacement similaire à celui qui accompagna l écoute d un itw sur le podcast de xavier fournier.

Deux fois des femmes, devrais je m interroger sur quelque misogynie qui s exprimerait ici ?

N ayant pas lu, je devrais me taire, mais l oral fait tout de même entendre quelque chose comme un manque manifeste d érudition.

N est il pas étrange que parmi ceux à vouloir faire sauter les distinctions hiérarchiques honnis entre littérature et genres, certains les reconduisent aussi sec dans leur production en limitant les connaissances mobilisées pour leurs analyses au seul genre en question ?

L anthropologie, la théologie, la philosophie c est tout de même bien pour parler d apocalypse, non ? Est ce sale de mettre walking dead en perspective grace à saint Jean ?

Je cède à une mauvaise humeur mauvaise conseillère, surtout que ce n est pas ici le sujet de l itw.

Mais le manque d ambition de ces universitaires m afflige.

Nous sommes loin du niveau du critique anglais sur lequel photo fit une chronique et qui se déplaçait avec aisance de la Grèce antique à la littérature de genre.

Bon, bon, oubliez; une déception personnelle quant à l époque.

Ou de la misogynie.

Ou une envieuse mesquinerie.

Ha ha !! Nemo en mode furibard… :wink:

Tu peux préciser ce que tu lui reproches exactement ? j’ai du mal à saisir en fait…

:rofl::rofl::rofl:
Je n’ai pas compris non plus le fond de son courroux…

Sinon c’est marrant, j’étais persuadé d’avoir lu « Le nuage pourpre » de Shiell sur tes conseils…
Mais apparemment non… :sweat_smile:

Non, pas lu pour ma part, mais on m’en a dit beaucoup de bien… notamment un pote pas du tout habitué de ce type de lecture et qui a été complètement emballé par cette lecture.

J’en ai un souvenir un peu nébuleux mais j’avais beaucoup aimé l’ambiance si je me souviens bien.

Ajout:

En fait, on en avait parlé ici suite à ta chronique de Blackwood, sorti également chez « L’arbre Vengeur ».

Tout à fait, ça ne me revenait pas… J’aime bien leurs couvertures en effet.

J’ai à peine compris qu’il était furax.

Je trouve que ce qu elle dit n est pas intéressant, en somme.

Que ce n est pas théorisé.

Mais oui, c est un agacement qui m échappe aussi à moi même en partie.

J attends d un universitaire qu il apporte des savoirs mais j ai l’impression en écoutant à l occasion ces nouveaux universitaires dont le champ d etude est la pop culture, qu ils ne savent même pas ce qu est un savoir, qu ils ne sont pas formés intellectuellement. Si tu abordes tel notion dans la pop culture, cela n a aucun intérêt si tu ne rattache pas cette même notion à son traitement hors pop culture, non ? Il faut jouer sur les registres sinon c est stérile comme démarche. C est juste singer le savoir.

C est pire chez les ricains, ils ont désormais tout un vocabulaire qu ils plaquent sur les oeuvres, mais ce qu ils font est à peine du commentaire pas de l analyse.

On ecoute, on ecoute, mais on apprend rien.

Je préfère milles fois lire ou écouter jim, si je veux connaitre la vie d un auteur, ses influences, ses marottes, ce qu il a apporté au genre, etc. C est mieux fait et jim n est pas universitaire. Un universitaire sur la fiction, devrait avoir au minimum un savoir sur ce qu est une fiction, et donc s y connaitre en anthropologie, histoire de l art, philo, psychanalyse. En économie pourquoi pas, aujourd’hui. Cela ne peut se limiter à «j ai lu l auteur et j ai compté le nombre de bulles», comme c est la tendance chez les ricains aujourd’hui. En caricaturant à peine, ces universitaires me font penser à ces pédagogues du sport qui rebaptisaient le ballon, «référentiel bondissant» pour se donner des airs de théoriciens.

Donc bon, je ne suis pas très clair, mais ça m agace. J y réfléchirais pour le formuler plus clairement et peut-être avec moins d énervement en conséquence.

Sourire

Ah mais là tu es de suite beaucoup plus clair.
Et je ne suis d’ailleurs pas en désaccord avec ce qui suit :

Je suis d’accord, mais je ne trouve pas que c’est ce qu’elle fait, si ? en tout cas, dans son essai sur Burroughs, elle « connecte les points » de manière très intéressante.

Après, ta définition de l’universitaire serait à préciser, elle est un peu générale. Un type comme Jean-Baptiste Thoret, qui me semble présenter aussi les qualités que tu prêtes à raison à Jim, est un universitaire à la base…
Ta définition de l’universitaire me fait penser à celle qu’on donnerait d’un philosophe pré-socratique, calé à la fois en philo, science, alchimie, art militaire et calligraphie. :wink:
Aujourd’hui, et on peut le regretter (voire y déceler un effet (une cause ?) de bien des maux contemporains), nous sommes à l’heure d’une hyper-spécialisation qui interdit presque le « croisement des flux » en matière de savoir.
Mais bon, encore une fois, là je vois ce que tu veux dire et ça n’est pas inintéressant. Moi qui ai beaucoup lu sur le cinéma, j’ai souvent déploré que les critiques contemporains soient aussi centrés sur la seule chose cinématographique, quand selon moi pour être un bon critique de cinéma il faut au minimum avoir de solides connaissances en littérature et en histoire de l’art en général.

Concernant Clémentine Hougue, elle est docteur en littérature comparée, et elle s’acquitte de sa tâche à merveille de ce point de vue dans son essai. Le parfum puissamment politisé du dernier quart de son bouquin m’a foutrement parlé, je dois dire aussi…

Arrêtez, coquinous, je vais rougir.

Jim

Sans doute est elle très compétente, même si je ne l ai pas entendu, et essuie t elle un agacement qui ne la visait pas spécifiquement.

J y réfléchis depuis tout à l heure et je pense que si mon propos n est pas faux quant à la limitation des savoirs mobilisés, ce que tu perçois également, il y a aussi autre chose qui motive ma réaction intempestive.

Pour réagir avec pareil affect, cela touche à la langue, un agencement qui pourrait surgir lorsque, par exemple, deux personnes utilisant le même mot et lui attribuant chacun un sens différent, n arriveraient pas à se comprendre sans savoir pourquoi ni comment.

J en viens à me dire qu il y a un glissement à l université dans ce que désigne le mot théorie.

Il est injuste de ma part de dire que ton invité ne théorise pas. « L apocalypse imminente » opposé à telle autre apocalypse. Il y a là une élaboration conceptuelle, des oppositions, nous pourrions dire une théorisation. Sauf que cela ne relève pas d une théorisation telle que je l entends, telle que j ai appris à la reconnaître au travers de la philosophie notamment.

Il y a du côté de la philo depuis platon une prétention à ce que la théorie épouse quelque chose du réel. La théorie dit le vrai et c est à cette aune qu est jugée sa pertinence.

Bien sur cela pose des problèmes sans fin puisque le réel échappe. Des lors comment juger de la vérité sur la vérité etc ?

Or il me semble que son usage de la théorie et au delà d elle de beaucoup d universitaire récents dans ce champs d étude notamment est fort différent.

La théorie semble aujourd’hui renvoyer à une boîte à outils, sans prétention à dire le vrai, que l on jugera selon la somme de choses, considérés alors comme savoir, que l usage de la théorie permet de dire.

Ainsi si l on pose deux temps de l apocalypse alors…

C est une approche utilitariste de la théorie. Utilitariste et je pense aussi capitaliste, dans le sens où la théorie épouse alors la loi du marché. A chacun la sienne, et que la meilleure gagne.

En somme, c est une vision américaine de la théorie qui est aujourd’hui en vogue et c est je pense ce qui me destabilise au delà des récriminations justifiées ou non sur un manque d érudition.

Voilà, je pense avoir cerné un peu de quoi il s agit en ce qui me concerne.

Non, tu pousses un chouïa trop, là. :wink:
Par ailleurs, tu touches du doigt un truc très vrai : l’attaque en règle contre la notion même de véridiction, elle a porté ses fruits, et on baigne dans les conséquences de ça, pour le meilleur et pour le pire. Mais ça remonte à Deleuze et consorts, ça (un de ses rares points de désaccord avec Foucault, tiens, qui lui ne renonçait pas à l’idée de vérité).

Je ne sais pas si c’est raccord avec ce que tu expliques, mais je pense pour ma part qu’on est à la fin d’un cycle. Mais ça ne présume pas d’un rebond à l’occasion de l’ouverture d’un nouveau cycle. Oui, la théorie a été mise à mal par la remise en question permanente de son principe même, cette espèce d’esprit critique au carré propre à la modernité. Mais il fallait le faire dans une certaine mesure. Et Clémentine Hougue remonte justement aux racines pour ce qui est de la discipline particulière de la littérature, avec ce dynamitage en règle opéré par Burroughs. Je ne vois pas de dissonance entre ce que dit Clémentine et la façon dont elle le dit, pour le dire simplement.
Dans « The Mindscapes of Alan Moore », il y a un passage que j’adore où Moore fait un point sur l’état de la création artistique du début du 21ème siècle. Il convoque deux termes qui s’en réfèrent à la tradition alchimique, « solve » et « coagula », et décrit la première comme le processus de réduction d’un corps à ses plus simples composés, et la deuxième comme le fait de fabriquer un corps nouveau à partir de ses éléments. Il pense qu’on a beaucoup donné dans le « solve », mais qu’il est temps maintenant de basculer dans le « coagula ». Je trouve que ça marche aussi pour l’état du débat théorique contemporain.

Si si, j insiste.

Alors m inscrivant du côté du tournant linguistique, je peux parfaitement assumer un relativisme radicale qui ne débouche pourtant pas sur une vision utilitariste de ce type de la theorie.

Il faudrait là entrer dans le détails de la notion de performativite et les différences conceptuelles majeurs entre français, américains et anglais sur cette notion.

Connaissant d ailleurs ton intérêt pour la notion de perfermativite, je ne saurais trop te conseiller l ouvrage d Éric marty « le sexe des modernes », dont le premier quart est constitué par l analyse la plus fine qu il m ai été donné de lire sur les différences en question.