TUMATXA : L'ÉMISSION !

Ha ! Veinard. ^^

Non, deux heures. Mais son rythme est très lent, et le film est très classique en ce sens par exemple que l’exposition prend son temps, voire énormément son temps. Mais ça participe du charme du film.

Je ne connaissais pas l’anecdote sur “The Ruling Classe” que tu évoques là (son influence sur le travail de Morrison), mais c’est très intéressant, et ça confirme que tout un pan de la productions audio-visuelle britannique de l’époque a vraiment été le terreau de son imaginaire (avec le comic book américain bien sûr). Je pense à l’exemple de “Penda’s Fen” dont nous avions parlé en son temps, mais je pense qu’on pourrait en dire autant de la trilogie de Lindsay Anderson avec Malcolm McDowell, pour donner un autre exemple.

De Peter Medak, j’aime perso beaucoup son “Romeo Is Bleeding” avec Gary Oldman et Lena Olin, un néo-noir parmi les tout meilleurs qu’Hollywood a pu produire à la croisée des chemins entre les années 80 et 90. Il “déconstruit” le film noir classique de manière hyper-intéressante.

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Je me suis ennuyé devant ! En voyant vos réactions, j’ai l’impression d’être passé complètement à côté!

Je les avais vu lors de leur 1er concert parisien (Élysée Montmartre? Bataclan? Je ne sais plus), il y avait encore un côté amateur, ils s’étaient mal synchronisés dès le début du 1er morceau, mais après, l’énergie avait tout emporté. Par contre, pour avoir vu certains concerts en vidéo, c’était beaucoup moins percutant. J’adore leurs albums, mais c’est un groupe qui n’a plus l’envie depuis longtemps et ça se voit.

Pour le coup, je ne serais pas surpris qu’il y ait plusieurs cut du film. En tout cas, j’ai l’édition publiée par Criterion (en laserdisc, rien de moins que ça) et elle fait 154 minutes. Bon, pas 3 heures, effectivement. En tout cas, oui, sa facture classique, surtout dans la première moitié, je dirais, participe absolument à son charme. On parle souvent de manière dérogatoire de “théatre filmé”, ce qui est un peu le cas ici (notamment parce que c’est littéralement l’adaptation d’une pièce) mais je dirais que Medak joue un peu avec ce principe et fait évoluer sa mise en scène, ainsi que cette facture classique donc, avec le trajet du personnage. Ce qui n’est pas sans liens, peut-être, avec ce que tu dis de “Romeo Is Bleeding” (que je n’ai pas vu, toutefois)

Pour Grant Morrison, oui, l’édition d’Arkham Asylum que j’ai (je crois que c’est pas forcément le cas pour toutes) inclut les notes qu’il avait envoyées à Dave McKean. Et donc, pour l’introduction de Maxie Zeus, il indique s’être en partie basé sur une séquence en particulier de “The Ruling Class”, celle du “High Voltage Messiah”, si tu te souviens de ça, la rencontre entre le Jésus bienveillant du Nouveau Testament et le Jéhovah vengeur de l’Ancien.

Et marrant que tu évoques la trilogie Mick Travis de Lindsay Anderson, Je ne sais plus si on en déjà parlé, mais le deuxième film, “O Lucky Man!” (aka. “Le Meilleur des Mondes Possibles” pour son croquignolet titre français) est un de mes films de chevet. Peut-être celui que j’ai le plus revu de ma vie. J’aime beaucoup la BO par Alan Price (des Animals), aussi. Mais les trois films sont passionnants, chacun à sa manière (ça reste un “cycle” très disparate). Et oui, je crois que je vois, de manière un peu intuitive, les parallèles à faire avec Grant Morrison. y’a vraiment de ça. Je dirais en particulier que le trajet de Jack Frost, surtout au tout début des “Invisibles”, a beaucoup à voir avec Mick Travis. Et toute la série pioche allègrement dans la scène contre-culturelle de l’Angleterre des années 60/70, de toute façon.

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C’est pas bête du tout, j’avais pas trop capté ça. J’avais pris le deuil seulement pour l’aspect pratique, genre il n’est pas suicidaire mais il a rien à perdre donc il creuse beaucoup plus que les personnages habituels du genre. Il est presque hermétique à l’horreur, le seul moment où on le voit atterré c’est par compassion pour le fantôme.

Ça donne vachement envie aussi, c’est noté.

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Oui, et certains considèrent que c’est une faiblesse du film. Son perso paraît si “solide” qu’on aurait du mal à avoir de la compassion pour lui. Je ne suis pas d’accord perso. Il est solide, mais par petites touches subtiles, Scott fait parfaitement passer toutes les petites fêlures qui vont avec le personnage.

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Ce qui m’avait frappé en voyant le film c’est de me dire qu’il était sorti la même année que Shinning

(ca et le fait que la facture de chauffage devait être terrible mais bon j’ai vu le film en pleine hiver)

Ha ha ha ha !!

Oui, on dirait que 10 ans séparent “Shining” de ce film. Pas tellement que “The Changeling” soit mal foutu ou rétro, mais en fait, il est la queue de comète d’un genre (d’une veine du cinoche fantastique plutôt) qui remonte au début des seventies, voire la fin des sixties, quand “Shining” annonce autre chose encore à venir. Pas tant le film d’horreur moderne d’ailleurs (encore que) que les grands films “cerveaux” à la Lynch, par exemple.

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On en a déjà parlé en effet. ^^

Oui, je pensais précisément à cet aspect-là.

En fait ça fait longtemps que j’ai envie de faire une chronique sur la “trilogie” entière. J’aimerais bien faire ça cette saison !!

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Le cut que j’ai vu est incontestablement plus court.

Riche idée

Ouais, complètement…^^

Haha! Ça a le mérite d’être clair.

Et pour cette semaine:

2025.11.05 - (2:37) Titan, (39:00) Peter Medak, « The Changeling », (1:26:59) Street Sex, (1:37:11) Garth Ennis, (1:44:14) Becky Cloonan, « La Guerre », (2:02:14) Patrick Goddard, « Rogue Trooper: Les Vallées d’Albion », (2:16:15) Jacen Burrows, « Punisher: Get Fury », (2:30:16) Miltown, (2:39:35) Matthew Stokoe, « La Belle Vie », (3:06:51) Kayo Dot

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Ah, j’avais pas vu que t’avais aussi fait une notule sur “Une Bataille Après l’Autre”. Donc, voilà le chapitrage mis à jour:

2025.11.05 - (2:37) Titan, (39:00) Paul Thomas Anderson, “Une Bataille Après l’Autre” (50:42) Peter Medak, « The Changeling », (1:26:59) Street Sex, (1:37:11) Garth Ennis, (1:44:14) Becky Cloonan, « La Guerre », (2:02:14) Patrick Goddard, « Rogue Trooper: Les Vallées d’Albion », (2:16:15) Jacen Burrows, « Punisher: Get Fury », (2:30:16) Miltown, (2:39:35) Matthew Stokoe, « La Belle Vie », (3:06:51) Kayo Dot

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Oh merci pour l’amendement ! ^^

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EPISODE 6 : Calamity Smashing City !!!

Cette semaine dans « Tumatxa! » : du free fight, du bouddhisme et du taoïsme à la sauce SF, du western déconstruit… mais point d’Alan Moore contrairement à ce que je racontais au micro la semaine prochaine !! Ce n’est que partie remise, en l’occurrence à la semaine prochaine, avec quelques invités spécialistes de la chose moorienne… Mais chut ! Nous verrons cela dans le détail la semaine prochaine donc. En attendant, formule classique aujourd’hui, avec de la musique qui dépote !

Cinéma, BD, littérature, musique, le tout très connecté à l’actualité : telle est la sauce à laquelle vous êtes mangés ce soir.

Pour le cinéma, on se fait un plaisir d’évoquer une sortie salles toute récente, en l’occurrence « The Smashing Machine » de l’excellent Benny Safdie. De manière un peu contre-intuitive, le cinéaste new-yorkais fait cause commune avec l’acteur Dwayne « The Rock » Johnson (absolument extraordinaire ici) pour cette fiction inspirée d’un documentaire de John Hyams (en 2002), portant sur la vie (enfin, 3 ans de la vie) de Mark Kerr, pionnier du free fight ou MMA, comme vous préférez. C’était les débuts, les combattants de l’époque étaient loin de jouir du statut de stars dont ils bénéficient aujourd’hui. D’où entre autres, peut-être, la méchante addiction de Kerr aux opiacés, en partie responsable de sa chute. Le film a divisé, et pas q’un peu : encensé à la Mostra de Venise par exemple, éviscéré par une partie de la critique (notamment française) par ailleurs, il nous semble quant à nous que « Smashing Machine », certes pas aussi puissant que certains des efforts de Safdie avec son frère Josh, est bien plus intéressant et subtil que certaines des caricatures qui ont pu en être faites.

Pour la BD, c’est une joie de revenir sur le corpus d’un mangaka qui nous a beaucoup occupés ces dernières saisons, à savoir l’inénarrable Shintaro Kago, chantre de l’horreur ultra-malsaine et rigolote à la japonaise. Avec le premier volume de « Cité Parasite » (éditions Huber), entame d’un cycle très ambitieux de quatre albums, le bougre se lâche et fait montre d’une ambition scénaristique que l’on ne lui connaissait pas jusqu’à lors. Dans ce récit de SF épique puissamment original, Kago s’inspire du mysticisme extrême-oriental pour imaginer un univers urbain fait de réincarnations multiples et de rétributions spirituelles… mais mâtiné quand même de méchantes excès « body-horror » parce que sinon ce ne serait plus du Kago. Pas le plus extrême de ses travaux, certes, mais largement le plus ambitieux. Très alléchant pour la suite !!

Pour la littérature, on revient avec « Calamity Jane, un homme comme les autres » (au Diable Vauvert) sur le travail d’une écrivaine finalement assez peu évoquée dans le cadre de cette émission (nous avions en son temps parlé de son excellent « Mordred »), j’ai nommé Justine Niogret, pourtant l’une des plumes les plus prometteuses de la littérature de genre francophone. Après la « fantasy médiévale » qui constituait la chair de ses premiers romans (notamment « Chien du Heaume » et « Mordre le bouclier ») et après quelques bifurcations vers le polar ou le survival, Justine Niogret s’attaque cette fois au western, en mode « déconstructiviste » : la figure qui l’intéresse est celle éminemment controversée de la fameuse Calamity Jane. Mais loin de la simple déconstruction « naturaliste » attendue de ce mythe de l’Ouest, Niogret nous mijote un twist étonnant qui emmène le livre ailleurs, vers des contrées plus fantastiques. Etonnant, puissamment mélancolique et remarquablement écrit…

Le tout est servi en musique bien entendu : la fantastique Anna Von Hausswolff est de retour avec le très attendu « Iconoclasts », qui est la bombe espérée, comme en atteste le puissant et solaire « The Iconoclast » ; l’automne est placé sous le signe du thrash de qualité, et c’est pas Testament qui va nous contredire avec « Para Bellum », excellent dernier album en date des californiens qui début par le puissant « For The Love Of Pain » ; aux origines du projet Squarepusher de Tom Jenkinson, il y avait l’EP « Stereotype », aujourd’hui réédité, et dont on écoute le déjà impressionnant « O’Brien » ; enfin on termine avec un monolithe sonore noir et beau à la fois, « Omenformation », qui conclue « Cut », 25ème et dernier album en date du duo berlinois Nadja…!!!

“I dream big for you
I’ll vanish when it’s due
What’s your story ? Where’s your end?
My sweet child
For you, I’ll die”

EPISODE 6 !!

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Et quatre bonus. Il y a des tomes 0.1, 0.2, 0.3 et 0.4… ce sont des fascicules d’une trentaine de pages en couleurs.
Ils sortent en alternance avec les tomes standard (je ne crois pas qu’Huber les ait traduits).
J’ai les tomes 0.1 à 0.3 et les tomes 1 et 2, tous les 5 en japonais, édition limitée à 50 exemplaires… Et trois de ces cinq tomes sont dédicacés ! :heart_eyes:

Tori.

Et voilà: 2025.11.12 - (3:15) Anna Von Hausswolff, (35:23) Benny Safdie, « The Smashing Machine », (1:22:03) Testament, (1:35:32) Shintaro Kago, « Cité Parasite », (2:08:59) Squarepusher, (2:24:19) Justine Niogret, « Calamity Jane, Un Homme Comme Les Autres », (2:55:55) Nadja