TUMATXA : L'ÉMISSION !

Bon. C’est du dense, comme d’habitude. :wink:

Je vais essayer de faire preuve d’organisation, pour une fois.

Toi-même.

Il me semble pourtant à moi que c’est précisément quelque chose qui a conditionné ma lecture. Comme quoi.

Oui, c’est bien possible. Il me semblait avoir détecté dans les prémices du récit une promesse implicite de ça, justement.

Non, pas du tout. Je suis beaucoup plus intéressé par le tandem formé par Sebastian et Marla.

[quote=« n.nemo »]
Or toute la bd de palanhiuk, c’est de se dégager de la figure de tyler tout en révélant ce qu’elle masque : la relation amoureuse banale, la quotidienneté, l’ennuie et les malentendus etc. [/quote]

Oui, je ne suis pas en désaccord avec ce constat.

[quote=« n.nemo »]
C’est pourquoi, je ne trouve pas que palanhiuk se plaigne comme le dit jack, il s’efface tout au contraire devant ce qui est né du malentendu. [/quote]

Je ne trouve pas vraiment qu’il s’efface.
Ces intrusions « méta-textuelles », nonobstant le fait que j’ai peut-être mal mesuré leur impact ou leur importance dans le dispositif de Palahniuk, c’est quand même la part la plus faible du boulot. Gros sabots au possible, très peu élégant. Peut-être y a-t-il une portée humoristique à cette approche, mais si je me pose la question c’est que je n’en suis pas sûr et c’est pas bon signe.

Oui, c’est bien possible. Je ne faisais que proposer grossièrement deux axes de lecture assez communs du film et du roman. Et je reste convaincu que ça fonctionne assez bien, même si ça ne recouvre sûrement pas tout le film.

[quote=« n.nemo »]
La virilité c’est la question qu’on se pose lorsqu’on veut pas avoir à faire avec le fait que la relation sexuelle, et l’amour et bien ça colle pas. ça glisse pas comme le dirait l’animal porteur de force. On peut bien s’inventer que c’est parce qu’on a pas de père comme aujourd’hui ou parce qu’on en avez hier de trop sévères, c’est passé à coté que quoi qu’on face l’amour et le desir, font tomber le masque. [/quote]

Je ne sais pas quoi te répondre là-dessus, tu « l’assènes » sans qu’il n’y ait trop d’espace pour te répondre quoi que ce soit…
Je n’adhère pas forcément aux grandes catégories que tu décris là.

[quote=« n.nemo »]
La question c’est pas qu’aujourd’hui on a besoin de s’inventer des maladies pour dormir, si c’est la moyen qu’il a trouvé, c’est très bien, [/quote]

Oui, là je suis complètement d’accord. Le problème surgit bien avec Marla.

Oui c’est un peu le ressort du truc. Mais pas forcément dans un processus d’identification, c’est une façon un peu réductrice de concevoir la relation au meme. Simplement avoir cette idée-là à disposition suffit.

[quote=« n.nemo »]
Mais tyler n’est pas un meme, il appartient à un arbre généalogique,[/quote]

Je ne vois pas en quoi un arbre généalogique ne pourrait pas être le substrat d’un meme ; ça me semble même être un excellent vecteur en la matière.

[quote=« n.nemo »]
Si on n’est hermétique à ces éléments, on ne peut que passer à coté de la bd, puisque ce sont les ressorts de sa narration il me semble.[/quote]

Tu es un peu trop catégorique, là. Je trouve pour ma part que tu ne dis rien de la forme-même de la narration, de sa facture, ces « effets » ou sa technique. Or c’est précisément là que ça coince à mon avis.

Ah, qu’il est passionnant d’être en désaccord parfois… :smiley:

Aï, t’es rapide. J’en etais encore à éditer des parties du texte que déjà la réponse

j’ai bien entendu la mise en contexte, j’ai appris des choses, mais je faisais le lien sur avec le fait d’etre déçu par la fin dans l’idée « on est déçu par la fin si on voulait que l’histoire de la bd se lise seule ».

oui, il retire le tapis de sous les pieds, le vilain. C’est voulu à n’en pas douter, moi cela m’a plu, cette impression de ne pas avoir la bd que je voulais, cette deception grandissante dont l’auteur fait quelque chose. Ce que j’ai trouvé génial.

Surtout que si j’ai bien compris, ils n’ont pas pu utiliser le film dans la bd. Et je pense que cette impression de déception est renforcée par le fait qu’on ne reconnaise pas Pitt en tyler. Je crois bien que s’ils avaient pu ils auraient aussi joué sur cela dans le dessin.

[quote]Non, pas du tout. Je suis beaucoup plus intéressé par le tandem formé par Sebastian et Marla.
[/quote]

bah c’est que tu n’en dis pas un mot de la place de Marla dans les lectures que tu proposais.

[quote]Je ne trouve pas vraiment qu’il s’efface.
Ces intrusions « méta-textuelles », nonobstant le fait que j’ai peut-être mal mesuré leur impact ou leur importance dans le dispositif de Palahniuk, c’est quand même la part la plus faible du boulot. Gros sabots au possible, très peu élégant. Peut-être y a-t-il une portée humoristique à cette approche, mais si je me pose la question c’est que je n’en suis pas sûr et c’est pas bon signe.[/quote]

j’ai pris ça pour le début de « vous le voyez votre tapis ».

[quote]Oui, c’est bien possible. Je ne faisais que proposer grossièrement deux axes de lecture assez communs du film et du roman. Et je reste convaincu que ça fonctionne assez bien, même si ça ne recouvre sûrement pas tout le film.
[/quote]

non mais là c’est inexcusable. Mon analyse est meilleure. ^^

J’ai bien aimé virilité des villes contre virilité des champs. Je la connaissais pas celle là.

[quote]

Il ne me semble pas que ce soit moi qui le dise, d’ailleurs je dirais cela autrement, mais bien palanhiuk : jack va se poser toute ces questions qu’après la rencontre avec marla. C’est de la rencontrer qui lui rend insupportable tous ses objets qu’il adorait tant. Et il ne se pose ces questions que tant qu’il passe à coté de la véritable nature des rapports qu’il entretient avec marla. Une fois qu’il réalise qu’ils sont en fait en couple depuis longtemps, c’est bien de son attrait pour son image virile qu’il cherche à se débarrasser. Question de virilité vs question du couple, c’est un lien d’opposition que je tire du film et du livre.

des accords de musique ça s’entend bien.

non mais vous le faites très bien, je ne veux pas etre redondant ^^

[/quote]

Ha ha !! Saligaud. :wink:

Épisode 20 : La Maison des étranges Oiseaux Célestes…
Le programme de cette semaine :

  • Pour le cinoche, on profite de l’évocation du court-métrage expérimental « The Din of Celestial Birds » pour faire un tour d’horizon des travaux de son réalisateur E. Elias Merhige.

  • Du côté des séries télé, retour sur un travail fort enthousiasmant du fameux Joss Whedon, j’ai nommé l’excellente (et trop courte) « Dollhouse ».

  • Pour la BD, on cause du premier tome (en librairie) du survolté et bad-ass « Uncanny X-Force » signé Rick Remender, où il est question d’un certain Apocalypse, qui fait l’actu ciné par ailleurs.

  • Et en musique cette semaine, ce sera :
    « A Greater Call », extrait de l’album collaboratif « Mariner » pondu par Cult of Luna et Julie Christmas, le puissant « Neo Tokyo » de James Kent / Perturbator, « Stranded », le premier extrait du dernier album en date des landais de Gojira, et on termine avec le regretté Peter Steel et son groupe Type O Negative pour une reprise de « Paranoïd », le classique de Black Sabbath…!

« This is the first step
To reach the infinite
What lies ahead is unknown
It’s a quest for survival
Past all known frontiers…! »

xiberokobotza.org/artxiboak/eman … umatxa.mp3

D’autant plus si le cinéaste « expérimental » vient de passer 45 minutes à la filmer, ladite fenêtre.

Concernant le Vampire maladif et décharné de Murnau, on peut dire - il me semble - qu’il informe l’évolution du Vampire chez Guillermo Del Toro, de Chronos à la Lignée en passant par Blade II ; une vision de « sangsue sur pattes » qui s’éloigne de l’incarnation romantique qui meurt justement d’un pieu en plein dans son petit cœur brisé.

[quote=« Jack! »]

D’autant plus si le cinéaste « expérimental » vient de passer 45 minutes à la filmer, ladite fenêtre.[/quote]

Ha !! :mrgreen:
C’est bien vrai. J’aime beaucoup ce film de Michael Snow, ceci dit, tout en concevant que ce ne soit pas la came de tout le monde.

Absolument, c’est très vrai ce que tu dis là. Et les exemples similaires ne sont pourtant pas si nombreux ; je pense quand même aux goules ultra-féroces du « Vampires » de Carpenter, mais y’a pas 36 000 occurrences par ailleurs.

En ce sens, Agents of S.H.I.E.L.D. est un peu comme Dollhouse. C’est une série que Joss Whedon lance mais qu’il confie très vite à son petit frère, Jed Whedon, et sa femme Maurissa Tancharoen après avoir esquissé les grandes lignes.
Dollhouse est donc bien une création de Joss Whedon mais ce n’est pas Buffy Contre les Vampires ou Firefly, deux séries qui bénéficieront toutes les deux d’un véritable « soutien » sur le long terme de la part de leur créateur.

Petite anecdote amusante, le dessinateur John Cassaday (qui a collaboré avec Joss Whedon sur la série Astonishing X-Men) a fait ses débuts en tant que réalisateur sur Dollhouse. Si je me souviens bien, il réalise l’épisode où les héros sont remisés au grenier.

Tiens, je n’ai pas vu ce film depuis des années.

[quote=« Jack! »]
Dollhouse est donc bien une création de Joss Whedon mais ce n’est pas Buffy Contre les Vampires ou Firefly, deux séries qui bénéficieront toutes les deux d’un véritable « soutien » sur le long terme de la part de leur créateur.[/quote]

Ah oui ? Je ne pensais pas que Whedon (Joss je veux dire) avait suivi ça de si loin. Mais je viens de jeter un oeil aux crédits des épisodes et je pense que tu as raison. Whedon semble très actif en début de saison puis délègue beaucoup, tout en pondant quand même probablement les très grandes lignes de l’intrigue, on imagine.
Je crois que sur « Buffy » (et peut-être « Firefly ») il signait et co-signait beaucoup plus de scripts, tout en assurant la réalisation des « gros » épisodes, à ce que j’ai lu. Une implication bien plus forte, par conséquent.
Ceci dit, ça n’enlève rien à la réussite de « Dollhouse », dont la dernière ligne droite constitue un sacré morceau de fiction télévisée.

[quote=« Jack! »]
Petite anecdote amusante, le dessinateur John Cassaday (qui a collaboré avec Joss Whedon sur la série Astonishing X-Men) a fait ses débuts en tant que réalisateur sur Dollhouse. Si je me souviens bien, il réalise l’épisode où les héros sont remisés au grenier. [/quote]

Alors ça… Je n’avais pas du tout percuté mais tu as encore vu juste : il a réalisé « The Attic », le 10ème épisode la saison 2. C’est marrant mais je me disais que c’était un des épisodes qui contenaient une des idées de réalisation les plus abouties, justement (ces espèces de « sarcophages placentaires », dont la sortie figure assez bien une naissance ou une renaissance en l’occurrence).

[quote=« Jack! »]

Tiens, je n’ai pas vu ce film depuis des années.[/quote]

Je l’ai revu à quelques occasions depuis sa sortie ; pas le meilleur Carpenter (et d’assez loin), mais la première demi-heure est sacrément électrisante. La suite n’est pas tout fait à la hauteur, mais ça reste bon comme du bon pain.

Ce sont ses bébés. Le premier parce que c’est son projet phare, le plus long, le plus populaire, etc. Le deuxième, Firefly, c’est sa « symphonie inachevée ».

Je n’ai jamais compris pourquoi il s’est remis au lit avec la Fox après ça.

Je reste un grand admirateur de Dollhouse qui conjugue deux de mes passions : l’héritage (identitaire pour le coup) et le gout du twist.

La série révèle aussi un acteur qui fait une prestation bluffante : Enver Gjokaj, toujours à deux doigts de la parodie mais il ne sombre jamais. Une véritable claque dans mon cas.

Je n’ai pas de mérite, Whedon est un auteur et un homme que j’aime écouter. D’ailleurs, contrairement à toi, j’aime bien ses deux « Avengers ».

Si, comme le dit Jim Lainé, les deux films ne sont pas mirobolants sur le plan technique (parce que Joss Whedon n’a jamais été un réalisateur sensationnel), ça reste deux histoires bourrées de bonnes idées et d’une fluidité sans faille.

C’est un sujet que tu touches du doigt dans ta chronique : Joss Whedon est le premier et un des seuls « consultant scénaristique » qui s’est fait un nom en tant que tel (à l’instar d’un certain Sherlock Holmes chez les détectives). Par contre, je ne crois pas que c’était un travail qui l’ennuyait. Au contraire, il lui permettait de plancher sur ses propres projets en bon stakhanoviste.

Mais ce que je retiens surtout de cette carrière, c’est sa capacité à retirer le superflu. En ce sens, Joss Whedon est un maitre équilibriste.
On peut penser ce qu’on veut de Avengers : Age of Ultron (surtout dans le dernier tiers du film qui est une grosse resucée du précédent) mais en terme de rythmique, Whedon compose avec majesté sans léser aucun membre de l’équipe. Il rattrape même les bourdes du précédent (en donnant un sens à Hawkeye par exemple) tout en se targuant d’ajouter pas moins de trois nouveaux membres (dont un en apothéose, La Vision se payant quelques unes des meilleures scènes du film).
Et tout ça en appliquant ses propres marottes. Ultron est un vilain typiquement Whedonien comme j’aime le dire : « il serait presque sympa s’il n’était pas un gros psychopathe ».

Non, décidément, les films Avengers sont quand même très loin d’être de gros ratages. Peut-être aussi parce que, au fond, dans leur cœur, il y a non seulement une connaissance pointue des personnages mais aussi un brin « auteuristique » qu’on ne peut pas renier à une époque où toutes les grosses productions sont archi-formatées.

C’est aussi l’épisode avec un aspect onirique très poussé si je me souviens bien. C’est pas celui où Echo trouve un arbre en plein centre du salon ?

Bon, j’ai trop de film à voir en ce moment (dont La maison de la fin du monde) mais un de ces quatre, juste pour le plaisir…

[quote=« Jack! »]
Je reste un grand admirateur de Dollhouse qui conjugue deux de mes passions : l’héritage (identitaire pour le coup) et le gout du twist. [/quote]

Idem. La série comporte quand même de sacrés fleurons en matière de twists. J’en suis également très friand.
Quant à la dynamique identitaire, j’irais même jusqu’à faire le parallèle avec le travail de Peter Milligan, qui s’il a une sensibilité très différente a cette même conception « plastique » de la notion d’identité. Pour finir par affirmer que c’est une fausse question.

[quote=« Jack! »]
La série révèle aussi un acteur qui fait une prestation bluffante : Enver Gjokaj, toujours à deux doigts de la parodie mais il ne sombre jamais. Une véritable claque dans mon cas.[/quote]

Oui, il est excellent, et son jeu savoureux contribue d’ailleurs grandement à l’impact d’un twist précoce le concernant.

[quote=« Jack! »]
D’ailleurs, contrairement à toi, j’aime bien ses deux « Avengers ». [/quote]

Je ne hais pas ces films, je les trouve simplement très surestimés. Je reconnais à Whedon un brio certain pour gérer la dynamique de son groupe de persos (pas de persos à l’abandon comme dans la franchise « X-Men ») et en effet une certaine tendance à la sobriété qui me rend son travail sympathique.
Mais ce sont ces mêmes qualités qui lui permettent de se fondre facilement dans le moule actuel des productions hollywoodiennes ; il n’échappe pas à ce que l’on pourrait appeler le syndrome de l’écriture en saynètes. Son écriture ne respire pas, elle est trop fonctionnelle (et ce n’est évidemment pas entièrement de sa faute ; le montage est au final tellement remanié qu’il faut trouver le moyen de raconter l’histoire malgré tout, d’où le côté très « modulaire » de la narration).
Je ne trouve pas, par conséquent, que ses films sortent tant que ça des sentiers battus, quand bien même ils sont bien charpentés et bien dialogués. Pas de grande scène marquante, ni même de scène qui respire un peu, ou dilate le temps.
Et je ne suis vraiment pas fan de sa mise en scène très impersonnelle, malgré quelques clins d’oeil ludiques (le fameux plan Spielberg du premier volet) et même quelques bonnes idées quand même (comme le chouette plan-séquence « collectif » du premier volet).

[quote=« Jack! »]
C’est un sujet que tu touches du doigt dans ta chronique : Joss Whedon est le premier et un des seuls « consultant scénaristique » qui s’est fait un nom en tant que tel (à l’instar d’un certain Sherlock Holmes chez les détectives). Par contre, je ne crois pas que c’était un travail qui l’ennuyait. Au contraire, il lui permettait de plancher sur ses propres projets en bon stakhanoviste. [/quote]

Ah, je ne me souvenais pas d’avoir teinté mon commentaire d’un tonalité dépréciative, concernant son travail de script-doctor. C’est vrai que là j’ai peut-être un peu trop projeté sur lui ma propre conception de ce job particulier de « polishing » des scripts, que j’imagine assez rébarbatif (on compose exclusivement avec les idées des autres, pour l’essentiel).
Et depuis l’émission, je suis effectivement tombé sur une interview de lui où il précise qu’il a beaucoup appris de cet exercice (sur les « Speed » et compagnie, par exemple) qu’il pratiquait encore il n’y a pas si longtemps d’ailleurs, sur le premier « Captain America ».

Oui, c’est ça. Un épisode très riche sur le plan visuel, décidément.

La scène de Avengers : Age of Ultron où le programme Ultron, en tant qu’entité digitale, assassine Jarvis est d’un poignant assez significatif pour une production de ce calibre. Et elle est en adéquation avec le travail de Whedon sur le thème de la programmation.

En ce sens, les deux films Avengers se rejoignent sur la « destinée piratée », qu’elle concerne Captain America (le p’tit gars du bronx « vendu » comme un super-soldat), Black Widow (soit-disant assassin), Hawkeye (et son lavage de cerveau), ou encore Hulk (à qui Banner ne fait pas confiance) ; preuve du soin tout particulier apporté aux personnages.

Je pense personnellement qu’Avengers et Avengers : Age of Ultron sont des films bien plus « personnels » lorsqu’on connait le travail de Joss Whedon. Et si la mise en scène n’est pas des plus énergiques, ils recèlent de quelques surprises tailles et choix judicieux (la Vision qui soulève le marteau de Thor permet d’expliquer en dix secondes où se situe le personnage par rapport à ses collègues).

Enfin, ce n’est que mon avis.

Sur Thor aussi. Globalement, Joss Whedon a été le showruner de l’univers Marvel jusqu’à il y a peu (il n’est d’ailleurs pas surprenant que son poto James Gunn se retrouve sur les Gardiens de la Galaxie).

[quote=« Jack! »]
Sur Thor aussi. [/quote]

Je ne crois pas, pour « Thor ».
Dans l’interview à laquelle je faisais référence plus haut, il dit qu’il n’a fait que lire le script pour préparer son travail sur « Avengers ».

[quote=« Jack! »]

Je pense personnellement qu’Avengers et Avengers : Age of Ultron sont des films bien plus « personnels » lorsqu’on connait le travail de Joss Whedon. [/quote]

Tu as très certainement raison. Ce n’est pas mon cas, et je loupe sûrement certains échos (hé hé) à ses travaux antérieurs.
Connaissant « Dollhouse » cependant, le thème que tu formules sous la dénomination de « destinée programmée » me semble très pertinent et raccord, en tout cas…

Reste la mise en scène. Le coup de Vision qui soulève le marteau de Thor, je ne qualifierais pas ça d’idée de mise en scène ; c’est une idée qui a du venir à l’écriture, elle est d’ailleurs amenée en amont. C’est typique de cette « sobriété » que tu évoquais plus haut, et que je salue également dans le travail de Whedon.
Pour la mise en scène à proprement parler, à part quelques exemples de ci de là, rien de bien bluffant à relever, hélas.

[quote=« Photonik »]Je ne crois pas, pour « Thor ».
Dans l’interview à laquelle je faisais référence plus haut, il dit qu’il n’a fait que lire le script pour préparer son travail sur « Avengers ».[/quote]

Si je me rappelle bien (ça remonte un peu), le réalisateur Alan Taylor (anciennement le mec le plus prolifique sur Game of Thrones) révélait qu’il avait été voir nul autre que Joss Whedon pour corriger le scénario de Thor : Le Monde des Ténèbres. D’où l’aspect « gardien du temple sacré » je dirais. :wink:

[size=85]Je peux me tromper mais il me semble que la scène où apparait Oeil de Faucon dans **Thor **vient aussi de Whedon (je dis peut-être une grosse bêtise).[/size]

Ah d’accord ; je faisais pour ma part référence au premier « Thor », celui de Brannagh, sur lequel il semble qu’il n’ait rien fait.

EDIT : en effet, Taylor ne tarit pas d’éloges sur le coup de main de Whedon sur le script de « Thor : The Dark World »…

[quote]« We had a major scene that was not working on the page at all in London, and he basically got airlifted in, like a SWAT team or something. He came down, rewrote the scene, and before he got back to his plane I sort of grabbed him and said, ‘And this scene and this scene?’ And he rewrote two other scenes that I thought had problems.
Then finally we let go of him, he took off again, and we shot the scenes; and they were just much better and much lighter on their feet. Much more fun, much more surprising than what we had been trying to do. I can relate to guys who come out of the TV world, since that’s where I come from. And being able to land and work and solve a problem quickly… I really was grateful. »[/quote]

Je suis en train d’écouter la dernière partie sur Uncanny X-Force et je dois avouer que je ne suis pas tout à fait d’accord avec toi.

Le discours de Rick Remender est loin d’être facile. je dirais même que sa solution est au combien plus difficile que celle de Claremont. Il me semble bien plus simple de « réagir » que de « réfléchir » ; de péter le nez de ton voisin parce qu’il t’a marché sur le pied.
En présentant des personnages constamment au bord du gouffre, Remender ne dit pas que c’est une voie possible. Il dit seulement que c’est celle à emprunter, quitte à se laisser engouffrer. Car à force de venger untel pour venger untel qui doit venger untel d’untel, la violence engendre bien la violence.

C’est une thématique qui va accompagner Wolverine dans ce qui reste, à mon avis, un des meilleurs parcours du personnage, co-dirigé par l’ami Jason Aaron, et qui se conclue d’ailleurs sur un Logan en paix, pacifiste presque.

En ce sens, il est tout à fait normal que Marvel a décidé - outre la démarche purement mercantile - de tuer le personnage dans une des sagas les plus mal branlées de l’histoire des comics.

Oui, sur ce point je suis d’accord.
Mais je ne pensais pas tellement, en disant « facile », aux réactions des personnages eux-mêmes qu’au travail des scénaristes qui les mettent en scène ; il me semble très compliqué de mettre en scène une radicalisation au sens large, qui peut potentiellement déboucher sur l’usage de la violence (et je trouve que Claremont le fait très bien), sans dénaturer les personnages ou les « condamner » trop directement.
J’ai l’impression que Remender ne fait « que » mettre en scène la déchéance de ses personnages, quand Claremont est plus intéressé par leur rédemption, mais dans un contexte qui va noircissant (on pense à Magneto à partir d’Uncanny X-Men 150). Très compliqué.

Pour la rédemption de Wolverine, comme tu l’indiques, ce n’est d’ailleurs pas Remender qui s’en charge mais Aaron (dans un contexte d’ailleurs plutôt lumineux et fun).

[quote=« Jack! »]
En ce sens, il est tout à fait normal que Marvel a décidé - outre la démarche purement mercantile - de tuer le personnage.[/quote]

Oui, tout à fait d’accord. Il était arrivé au bout d’un cycle.

[quote=« Photonik »]
Pour la rédemption de Wolverine, comme tu l’indiques, ce n’est d’ailleurs pas Remender qui s’en charge mais Aaron (dans un contexte d’ailleurs plutôt lumineux et fun).[/quote]

Avec quelques moments de noirceur tout de même, même s’il s’agit-là plus de son run sur la série régulière du personnage, en alternant les tonalités (l’arc en enfer avec la Main droite rouge et à l’inverse le suivant plus fun via le team-up avec Gorilla-Man des Agents of Atlas).

Pour le contexte plus fun et lumineux, je pensais en fait surtout à « Wolverine and the X-Men » (même si je ne connais que les tout premiers épisodes), qui achève en quelque sorte la rédemption de Logan, plutôt que du run d’Aaron sur la série solo.
Ceci étant dit, son passage sur la série solo ne manquait pas d’humour par moments… mais je qualifierais pas ça de fun et lumineux, moi non plus. :wink: