TUMATXA : L'ÉMISSION !

Ah, j’ignorais qu’il y avait des bouquins sur Tokio Hotel ou Indochine dans leur catalogue, ni des bouquins sur la question tout court d’ailleurs. Pas spécialement trippant en effet. :smirk:

Et pour la qualité de leurs ouvrages, j’en parle dans l’émission, j’ai effectivement gardé un souvenir atroce du pourtant excellent « Absolute Directors tome 1 » de Franck Buioni, truffé de coquilles et manifestement absolument pas relu, c’est pas possible autrement. Et sur un ou autre de leurs ouvrages de langue anglaise à l’origine, j’ai vraiment eu du mal avec certaines tournures niveau traduction (je dis ça sans avoir eu le texte d’origine entre les mains, hein).

Heureusement, « England’s Hidden Reverse » échappe à ces deux écueils, à quelques malheureuses occurrences près, mais bon, sur un bouquin de 550 pages, j’imagine qu’on ne peut y couper.

J’avoue que je ne suis absolument pas intéressé par le cinéma de Lars Von Trier. J’ai essayé il y a pas mal d’années (d’abord avec Europa, puis avec Dancer in the Dark je crois bien), mais je ne suis jamais allé très loin. Je n’y arrive pas, c’est tout (un peu comme Jim avec Terence Malick ^^). Ce n’est pas comme avec David Lynch, dont une partie de la filmographie me plaît toujours beaucoup…

Pour la BD, on évoque avec “Klaus” de Grant Morrison et Dan Mora un des pitchs les plus délicieusement couillons de ces dernières années, puisque ce sont ni plus ni moins que les origines du Père Noël qui nous y sont contées.

Pitite précision : Klaus est une BD de Boom! Studios. Tu ne chroniques pas que des comics Image, hein…:wink:

Et pour la musique, programmation un peu spéciale cette semaine (entièrement consacrée aux groupes évoqués dans “England’s Hidden Reverse”) ; on écoutera donc :
“The Policeman Is Dead”, morceau issu de “The Light Is Leaving Us All”, dernier album en date de Current 93, “Red Demise” de Cyclobe, duo formé par deux ex-Coil, Stephen Thrower et Ossian Brown, “Two Mock Projections”, extrait du tout premier album de Nurse With Wound, et on termine en beauté avec le bouleversant “A White Rainbow”, extrait du “Moon’s Milk In Four Phases” de Coil…!!

Hummm…bon, ce n’était pas pour moi, cette semaine…^^

Ah mince !!! J’en ai tellement fait depuis le début de la saison des chroniques sur les sorties Image, que dorénavant j’en vois partout… :grin:

Pour la sélection musicale, je me disais bien que ça te parlerait pas des masses, en effet. On revient à des choses plus conventionnelles cette semaine.

Concernant Lars Von Trier, si tu as tenté le coup avec deux de ses films et que tu n’as pas accroché, c’est probablement que son cinéma n’est pas fait pour toi, effectivement. Même s’il y a des choses très diverses dans sa filmo, c’est toujours un peu le même feeling qui s’y exprime, et on aime ou on déteste, je crois.
Ceci dit, je ne peux pas ne pas réitérer un conseil que je prodigue au cours de l’émission : peut-être faut-il quand même tenter son incroyable série télé, « Riget / The Kingdom » (« L’hôpital et ses fantômes » en VF) qui est une série à la fois flippante et troublante ET hilarante, sorte d’équilibre miraculeux difficile à trouver. C’est son travail le plus ouvertement orienté « genre ».

J’en profite pour signaler que cette semaine, faute de temps pour compléter des lectures en cours, je vais refaire une spéciale cinéma, au programme assez riche. Et là, Doc, je sais déjà qu’il y a des choses qui vont te parler… :wink:

:grin:
Effectivement, j’ai pensé à toi au regard de la sélection. Il reste quand même le Current 93 qui est plutôt facile à écouter.

Cyclobe, c’est spécial… :face_with_raised_eyebrow: Ça m’intrigue en fait. J’aimerais bien voir ce que ça donne sur d’autres morceaux.
Sinon, je n’ai pas aimé le morceau de Nurse with wound. J’ai trouvé que la guitare gâchait le morceau (alors que mon fils pense l’inverse :rofl:).

EPISODE 12 : Le cinéma dans tous ses états !! 3

Bon, pour être honnête, comme signalé plus haut, je n’avais pas prévu de revenir aussi vite à une émission « spécial cinéma », aussi rapidement après la dernière, mais le retard pris sur mes lectures en cours m’y a contraint. Mais ça reste un chouette sommaire, hein…
Le programme cette semaine :

  • On se penche dans un premier temps sur la relecture version 2018 d’un classique absolu du slasher (et du cinoche tout court, d’ailleurs), à savoir le « Halloween » de John Carpenter, avec sa suite tardive, le « Halloween » cuvée 2018 par David Gordon Green.

  • On verra ensuite ce qu’il est advenu d’un des plus célèbres films inachevés du grand Orson Welles, « The Other Side Of The Wind », dont une version « achevée » vient de voir le jour sous la supervision du monteur Bob Murawski, pour le compte de Netflix.

  • On conclura en évoquant le dernier-né de la filmo du très doué David Lowery, avec le très touchant « The Old Man And The Gun », dernier rôle à l’écran d’une légende hollywoodienne, Robert Redford.

Et en musique, ce sera :
« Astral », premier morceau de « Abandon Of The Self » d’Eryn Non Dae, excellent combo toulousain, « Fueled », extrait de « Stomp 442 » d’Anthrax, « Fruit And Iceburg » de Blue Cheer, issu de la BO de « The Other Side Of The Wind », et on termine en beauté avec « Gas Und Staub Zwischen Den Sternen », du one-man-band berlinois Alrakis, et c’est extrait de l’album « Alpha Eri »…!!

« Hungry and I’ll take the best, 'cause I never wanted anything less
What doesn’t kill makes me stronger
It’s like a war inside me, action is all I know
Tell me it’s suicide, tell me something I don’t know »

Episode 12

En train d’écouter l’émission de la semaine dernière (je sais, je suis à la bourre). Sans surprise, « England’s Hidden Reverse » a l’air passionnant. J’ai reçu mon exemplaire il y a quelques jours. Assez impatient de lire ça. À noter que, en commandant le livre directement à l’auteur, on obtient aussi un petit recueil d’entretiens nommé « Furfur » (je sais que c’est le nom d’un démon dans la Goétie mais, pour, qui a fait du jeu de rôles pendant les années 90, ça sera toujours le nom du prince-démon du punk hardcore dans le jeu français satirique « In Nomine Satanis/Magna Veritas »).

Mais, pour en venir à la figure de Oui-Oui/Noddy comme représentation de l’innocence dans Current 93, je me demande jusqu’à quelle point ça ne représente pas non plus une certaine idée de l’Angleterre conservatrice, raciste et misogyne. Enfin, moi, je le lisais comme ça. Il faut savoir qu’Enid Blyton elle-même correspondait (de manière tout à fait assumée) à ces qualificatifs. Par exemple, dans les premières versions de Oui-Oui, ceux qui ont été plus tard qualifiés de gobelins malfaisants (ils servaient en général d’antagonistes en allant voler la voiture jaune du héros, ou autre chose…) étaient à l’origine des golliwoggs, ces petits personnages à la peau noire et aux grosses lèvres rouges, représentant de manière parfaitement transparente des africains, qu’on retrouvait dans les histoires pour enfants de la première moitié du siècle (et sous forme de poupées aussi, je crois). Alan Moore les a repris, d’ailleurs, de manière semi-satirique, dans la « League of Extraordinary Gentlemen ». En France, on parlerait de bonhommes Banania, quoi. Et je ne parle même pas du « Club des 5 » qui allait plus loin dans la xénophobie et la misogynie (à voir, d’ailleurs, les parodies faites par le Comic Strip, une troupe de comiques britanniques assez influente du début des années 80, « Five Go Mad in Dorset » et ses suites, que je trouve assez hilarantes). Tous ces éléments problématiques ont été gommés dans les éditions ultérieures mais, pour qui les a lu pendant les années 60/70, comme Tibet j’imagine, c’est assez impressionnant, quand même. Donc, du coup, dans cet album de Current 93, « Swastikas for Noddy », c’est un peu cette lecture-là que j’en avais. Après, c’est peut-être moi qui projette mes propres préoccupations. Mais, compte-tenu du propos anti-establishment de toute cette scène industrielle, je ne serais pas surpris que cette nuance y soit.

Bon, pour cette histoire d’art paléolithique effectué par des adolescents mâles, je vais faire mon archéologue de base: ça fait longtemps qu’on entend parler de cette théorie et, honnêtement, les arguments avancés pour la soutenir sont plus que légers. Je pense qu’on peut dire que ça a toutes les chances d’être de la sur-interprétation. Ceci dit, le fond de cette idée, c’est à dire le fait que cet art soit de nature sexuelle me semble tout à fait vrai. Les premières représentations artistiques connues, en Afrique du Sud en particulier, extrêmement abstraites, sont juste formées d’incisions dans de la pierre ou de l’os. Une des figures revenant le plus là-dedans est un triangle, pointe vers le bas, avec un petit trait à sa base. Le consensus, à l’heure actuelle, y voit une vulve vue de face. Et, même lorsque l’art figuratif apparaît, il est très très souvent accompagné de petits traits et/ou de cupules. Leur signification est encore très discutée mais beaucoup de gens y voient des phallus et des vagins. Et je ne parle même pas des fameuses Vénus préhistoriques pour lesquelles le sens érotique est quand même assez flagrant. Donc, oui, une interprétation sexuelle des premieres representations est certainement cohérente mais cette histoire d’artistes exclusivement adolescents n’est pas soutenue par grand chose.

Et, effectivement, ce rapprochement entre cette scène industrielle et l’aspect « primal » de l’art paléolithique sonne juste. Il y a définitivement une volonté de revenir à quelque chose de « fondamental » chez ces groupes. En particulier chez Nurse With Wound, je dirais.

Bon, sans surprise, mon morceau préféré est bien celui de Coil. D’une manière générale, je te rejoins: malgré l’affection que je peux avoir pour David Tibet et ses thématiques « folk horroresques », je pense quand même que le duo Sleazy/Balance reste le sommet de cette scène. À mon goût, en tout cas.

Pour Cyclobe, je rejoins Vinch. Je crois bien que j’avais écouté ce disque une fois mais c’est typiquement le genre de projet qui ne se laisse pas apprivoiser comme ça. Et le morceau que tu as passé vient confirmer cela. Je me rends bien compte qu’il y a quelque chose à découvrir là mais, pour l’instant, je ne le comprends pas du tout. Il va vraiment falloir que je me penche sur son cas.

On est bien d’accord. Ceci étant dit, plus j’avance dans ma découverte de la discographie de Nurse With Wound par exemple, plus je découvre des choses étonnantes. L’album « Spiral Insana » par exemple, est vraiment surprenant et, dans son genre, magnifique.

Concernant Cyclobe, je crois que découvrir un morceau isolé du contexte de l’album ne favorise pas une bonne appréhension de leur musique. C’est vraiment un « groupe à albums », pas à « morceaux », si vous voyez ce que je veux dire. D’ailleurs l’album « Luminous Darkness » (celui dont j’ai passé un extrait) est essentiellement composé de morceaux très courts, de 1 mn 30 ou 2 mn pour la majorité. C’est vraiment un album qui est fait pour une écoute d’une traite. Il était peut-être peu judicieux de ma part d’en isoler ainsi un extrait, fût-il plus long que la moyenne…

Concernant Oui-Oui, tu m’en apprends de belles sur Enid Blyton !! Pour l’anecdote, mon enfance a été totalement bercée (entre les Strange, les Nova et les Titans, quand même) par ses écrits. J’ai découvert Oui-Oui à l’école, et ma mère m’avait passé sa collection du « Club des Cinq » dont elle était une inconditionnelle, gamine. J’ignorais totalement les « penchants » de Blyton (ce qui ne suffit rétrospectivement à gâcher mes impressions de l’époque).
Néanmoins, même si à la lumière de ces infos le titre « Swastikas For Noddy » prend une teinte particulière, je ne te suivrais pas sur ce point : je ne crois pas, à la lecture du livre de Keenan, que c’était l’intention de David Tibet de « mettre en boîte » Blyton la conservatrice. Je ne crois même pas que Blyton l’intéresse plus que ça ; c’est vraiment Noddy/Oui-Oui qui l’obsède…
A l’aune de la lecture de « England’s Hidden Reverse », je resterais sur la position « Oui-Oui comme figure terminale de l’innocence et de l’enfance perdues ». Je peux me tromper, mais rien dans le livre ne semble aller dans le sens d’une autre interprétation.

Je connaissais par contre les golliwogs, même si je ne me souvenais pas que Blyton en avait fait usage, et je me rappelle aussi très bien que Moore avait été vivement critiqué (je sais plus trop par qui) pour leur utilisation dans « La Ligue… ». Etonnant.
Il s’en était d’ailleurs longuement défendu au cours d’une interview-fleuve, à l’époque.

Ah oui : merci pour ces précisions sur la notion d’art paléolithique. Même si j’ai fait un peu de géologie à la fac, je suis pratiquement inculte en la matière… J’ai donc un peu pris pour argent comptant ce que Keenan (de son propre aveu passionné par la question) avance dans l’ouverture du livre.
Même si la théorie des ados mâles est un peu fantaisiste, elle reste intéressante ; j’avoue cependant que j’ai été plus intéressé encore par cette idée que cette expression artistique était totalement habitée par la thématique sexuelle : ça bat en brèche l’image d’Epinal qu’on a en tête (moi le premier) des dessins paléolithiques comme expression de rituels chamanico-magiques. En soi c’est très intéressant…

Oui, je vois bien. Mais je dois bien avouer que, même en écoutant un album entier, ce n’est pas une musique facile d’accès. Je crois que j’ai écouté 1 ou 2 disques par eux. Je n’y suis pas encore. Mais ça veut juste dire que c’est une musique exigeante. Peut-être faudra-t-il que je fasse une écoute active à un moment, au casque, en me concentrant dessus. Honnêtement, j’avais eu des difficultés encore plus grandes pour accéder à Nurse With Wound. Mais ça se fait. C’est juste le style de musique qui veut ça.

Non non, bien sûr. Je lisais Oui-oui étant minot, mais je n’en ai pas de grands souvenirs. Par contre, j’ai toujours une affection toute particulière pour sa série de « La forêt enchantée » qui reste, pour moi, une des grandes oeuvres de fantasy pour enfants. Et puis, bon, il faut remettre ça dans son contexte: la littérature britannique pour enfants de la première moitié du 20ème siècle (Blyton dépasse un peu de ce cadre chronologiquement mais elle appartient quand même totalement à cet univers-là) montre souvent une vision du monde un peu réactionnaire. À ce titre, Tolkien y échappe à peu près (encore que…) mais si on regarde un peu attentivement les principes de « Narnia » ou du « Vent dans les Saules » (oeuvre pour laquelle j’ai une véritable passion), il y a des points un peu tendancieux. Mais on peut quand même voir que ce n’est que l’expression de la petite bourgeoise anglaise de son époque (Blyton étant quand même la plus conservatrice). Les oeuvres elles-mêmes restent tout à fait appréciables, d’autant que tout cela reste dans le sous-texte. Ce n’est pas vraiment explicite (à quelques exceptions près).

D’ailleurs, le cas d’Harry Potter est assez intéressant sur ce plan-là: le cycle se place, dans ses thématiques, totalement dans la lignée de ces auteurs-là (en particulier de Blyton, en fait), tout en étant, dans son discours socio-politique, à son opposé (parfois avec une certaine naïveté, pour être honnête).

Ca marche. il va falloir que je lise le livre pour me faire mon idée, de toute façon.

Ben oui, les aspects problématiques de son écriture ont été très tôt gommés des éditions anglaises comme des traductions. C’est comme ça que les golliwoggs sont devenus des gobelins et que les lignes les plus sexistes ou xénophobes du « Club des 5 » se sont vues être purement et simplement effacées. Il est probable que ce soit ces versions expurgées que toi comme moi avons lues.

C’était très courant dans la littérature pour enfants de charcuter à l’envie le texte. L’exemple le plus fameux restant la traduction française de « Fifi Brindacier » où des chapitres entiers avait été coupés ou réécrits (à la grande fureur de l’auteure originale, d’ailleurs). Il a fallu attendre les années 90 pour avoir une version fidèle à la VO. Et elle était à peu près 40% plus longue.

Ben oui, c’était ma matière préférée quand j’étais à l’école du Louvre donc je peux en parler un bon moment. Mais, justement, c’est un peu le danger quand parle d’art paléolithique. On a tellement peu d’informations que ça devient extrêmement facile de faire de la sur-interprétation. Ceci étant encore accentué par le fait que l’humanité a énormément évolué depuis. Donc, c’est très tentant d’appliquer une grille de lecture moderne à nos lointains ancêtres ce qui, à mon avis, est totalement le cas dans cette théorie de l’artiste adolescent. Après, ça ne change rien au fait qu’elle soit intéressante mais je pense qu’elle en dit plus sur l’homme moderne que sur nos ancêtres. C’est d’ailleurs pour ça qu’elle s’applique aussi bien à un mouvement musical contemporain. Les principes préhistoriques, placés dans un contexte récent, seraient quasi-incompréhensibles, à mon avis.

Alors, cette question du chamanisme, bien qu’elle date un peu, est assez inévitable dans certains cas. Je pense à toutes ces figurations d’êtres mi-animaux mi-humains (la plus fameuse étant celle retrouvée dans la grotte des trois frères, en Ariège). Celles-ci, en fait, vont se perpétuer après le paléolithique et le néolithique, sous la forme dite du « maître des animaux », en particulier dans les premières civilisations mésopotamiennes et égyptiennes (on en trouve même des traces chez les celtes, bien plus tard). Et, pour ceux-là, le sens « chamanique » est tout à fait avéré. Mais le paléolithique, c’est très très long et ces représentations n’arrivent que tard dans leur histoire. Donc, effectivement, pour l’art plus ancien, c’est difficile de savoir. On ne sait même pas s’il existait une notion de spiritualité, à ces époques-là (il y a une notion ritualistique, ça oui, mais spirituelle, mystère…). Donc, on ne peut pas vraiment l’affirmer avec certitude. Mais ça semble quand même envisageable.

Bon, sur ce point-là, en tout cas, on a tellement de signes qui semblent l’indiquer que, oui, je pense qu’on peut assumer le fait que cet art avait un sens au moins en partie sexuel. Mais ce n’est pas du tout incompatible avec une interprétation chamanique: on a, à Lascaux, un homme-oiseau avec une érection parfaitement reconnaissable qui semble réunir des signes des deux hypothèses. Mais, encore une fois, c’est probablement une représentation tardive (on a du mal à dater Lascaux mais, à priori, c’est du Magdalénien, c’est à dire la dernière période du Paléolithique).

Merci Photonik!
Je me sentirai moins seul quand je dirai encore que « Sound of white noise » est le meilleur album d’ Anthrax (et de très loin à mon avis). J’ai beaucoup de mal avec Joey Belladonna moi aussi ainsi qu’avec la prod de leurs albums des années 80.
Du coup, tu m’as donné envie de le réécouter mais pas « Stomp 442 » que je n’ai jamais vraiment aimé. Et ce n’est pas la réécoute de ce « Fueled » (d’ailleurs certains éléments de ce morceau m’ont toujours fait penser au « Fuel » de Metallica) qui me fera dire le contraire. :grin:

Sans l’ombre d’un doute à mon goût.
Plus que « Stomp 442 » (que j’aime quand même, probablement parce que je l’avais découvert à la sortie), c’est surtout ce fameux « Sound Of White Noise » que j’écoute en boucle, et je suis toujours bluffé de la façon dont ce disque vieillit remarquablement bien.

Yep. Je vous rejoins totalement aussi. D’une manière générale, je trouve qu’Anthrax est un peu le grand oublié des « Big Four » et « Sound of White Noise » devrait être considéré comme un des classiques du genre.

Tu sais, je pense que tu devrais vraiment regarder « Halloween 3 ». A la suite de ta chronique, je suis en train de mater toute la série. Essentiellement parce que je sais que j’avais vu un bon paquet des suites mais que je ne me souviens plus lesquelles. Et ça vient confirmer ce que je pensais déjà: si on met de coté l’appartenance discutable d’« Halloween 3 » à la franchise, c’est à mon avis la meilleure des suites.
Bon, après, c’est moi qui parle: il est évident que j’ai une affection particulière pour l’horreur britannique à laquelle ce film est lié. Le scénariste (non-crédité) est Nigel Kneale, le formidable auteur de la série des Quatermass et de « The Stone Tape », dont Carpenter, ainsi que moi-même, sommes grands fans. Et on retrouve sans problèmes ses marottes, en particulier le mélange entre technologie science-fictionnelle et horreur traditionnelle (des druides, en l’occurrence, ce qui semble être un élément récurrent des films Halloween, pas forcément pour le meilleur).
De plus, comme d’habitude dans les slashers, l’interprétation n’est pas forcément de très grande qualité mais Dan O’Herlihy (également vu dans « Twin Peaks » et le « Macbeth » d’Orson Welles) en fait des caisses avec un talent certain.
De même, si la mise en scène reste tout à fait fonctionnelle (n’est pas Carpenter qui veut), elle a des moments d’inspiration, notamment sur les plans très larges, que je trouve assez beaux.
Et enfin, même si Carpenter n’est ni scénariste, ni réalisateur sur celui-là, je trouve qu’on retrouve pas mal sa patte sur ce film. Je ne serais pas surpris qu’en tant que producteur, il ait suggéré quelques idées. Parce que je vois clairement des liens avec « Le village des damnés » et « The Fog », perso. Et peut-être même un tout petit peu avec « They live ». Je dis ça surtout à cause des hommes de main en costar de yuppies 80’s.
Non, vraiment, le film s’était fait démolir à sa sortie parce que, ben, c’est pas un film Halloween mais, heureusement, il a été largement réévalué depuis et je pense qu’on peut dire qu’il s’agit vraiment d’un des sommets de l’horreur 80’s.

Eh bien, figure-toi que ton avis n’est pas si isolé que ça : assez récemment, le mag’ Mad Movies a procédé à une interview-carrière de Tommy Lee Wallace, réalisateur de la chose. Pour la rédac’ du mag’, c’est très clairement le chapitre le plus intéressant après l’opus séminal de Carpenter.
A lire entre les lignes, on devine effectivement que l’implication de Carpenter sur le projet a été assez poussée ; devant l’échec du film, et la volonté des producteurs de revenir à la formule « classique », Carpenter, lassé, a préféré mettre les voiles pour les séquelles suivantes.

Pour moi, c’est clairement une lacune à combler, en effet.

Je trouve quand même qu’à l’époque où le terme « Big Four » est apparu (milieu des années 80), Anthrax était, à mon avis, nettement en dessous de Metallica, Megadeth et Slayer. Au milieu de « Reign in Blood », « Master of Puppets » et dans une moindre mesure (à mon avis encore :grin:) « Peace sells … », « Spreading the disease » me paraît très très léger.

Pour moi également.
Je connais moins bien Megadeth, pour cause d’allergie aigüe à la voix de Dave Mustaine (même si c’est un riffeur hors-du-commun), mais Metallica et Slayer avaient pour moi une aura incomparablement supérieure à celle d’Anthrax, dont le statut de « groupe semi-sérieux » n’a pas arrangé la chose, avec leurs titres-gag.
Et je ne parle pas de leur reprise casse-bonbons du « Antisocial » de Trust, que le groupe joue encore et toujours en concert, inlassablement.

Et boum ! Survient l’excellent « Sound Of White Noise » qui a complètement redéfini le groupe pour moi. John Bush y est pour beaucoup, mais le songwriting y est également beaucoup pus consistant à mes yeux…
Et même avant ça, il faut rendre à César ce qui est à César : Anthrax a quand même anticipé l’air du temps des nineties avec sa collaboration avec Public Enemy sur « Bring The Noise » (un morceau que je continue à beaucoup aimer).

Certes certes. Je m’exprime avec un point de vue récent. Anthrax n’a sorti qu’un seul grand album, contrairement aux trois autres. Mais ils n’ont, à mon avis, jamais sombré dans les egotrips façon Ulrich, Mustaine et Hetfield. Certes, ils n’ont jamais fait de disques aussi grands que « Master of Puppets », « And Justice For All… » ou « Rust In Peace », par exemple (même « Sounds of White Noise » n’est pas à ce niveau-là). Mais ils ne sont non plus jamais descendus aussi bas que « Risk » ou « Saint Anger ». À mon avis, ils ont quand même été plus égaux à eux-même. Je n’ai détesté aucun de leurs albums. Il y a toujours, à mon sens, au moins quelque chose à se mettre sous la dent. Je ne peux pas en dire autant de Metallica et Megadeth. Mais Slayer restent les rois, de toute façon.

Je pense effectivement que, des quatre, ce sont probablement les moins intéressants. Mais ça ne veut pas dire qu’ils ont mérité le silence radio qu’ils se trimbalent. Ils ont quand même plus à offrir que ça, à mon avis. C’est ce que je veux dire quand je parle des « oubliés du Big Four ».

Et j’ai une certaine sympathie pour Scott Ian depuis que je l’ai vu dans des reportages sur 2000AD et Public Enemy mais c’est un détail.

Oui, Scott Ian, grand fan de comics et de « sub-cultures » en règle générale, a toute ma sympathie également.
Pour ce qui est de leur relatif oubli au regard du statut des trois autres grands, je crois que leurs galères de labels n’y sont pas pour rien : ils ont tout simplement eu une scoumoune invraisemblable en la matière. Par exemple, « Sound Of White Noise », sorti au début du déclin (temporaire) du genre métal et en pleine explosion du grunge, s’est encore très bien vendu (1 200 000 exemplaires à peu près), bien soutenu par leur label. Le suivant, « Stomp 442 », s’est vendu à… 80 000 exemplaires. Cette contre-performance ne s’explique pas par le seul « déclin » du groupe ; ils n’ont absolument pas été soutenus par leur label sur ce coup.

Ca c’est sur! :rofl:
Pour moi le top, c’est quand même « Risk ». Je l’ai acheté le jour de sa sortie sans avoir lu de chroniques au préalable. Je me souviens avoir ri au milieu du disque. :sweat_smile:
Surtout que mon 2ème album préféré de Megadeth (après l’indétronable « Rust in Peace »), est « Cryptic Writings » qui est déjà plutôt décrié par les fans de la bande à Mustaine.

Tu es sur de tes chiffres? La différence me parait énorme… :hushed:
A la rigueur, je suis presque plus surpris par les excellentes ventes de « Sound of White Noise ». Si je me souviens bien, il était sorti chez Elektra. Je visualise encore très bien la cassette. Je l’avais acheté sous ce format parce que je le voulais tout de suite et n’avait pas assez d’argent pour le cd.:sweat_smile:
Je l’ai récupéré plus tard en cd dans une boutique d’occasion.

Pas à 800 %, bien sûr, mais j’étais tombé sur ces chiffres dans la presse métal peut-être au moment de la sortie de « Vol. 8 », et ça m’avait frappé. Bien sûr, là tout de suite, je suis bien incapable de retrouver la trace de ces chiffres…

Ceci dit, je tombe sur un chiffre qui me semble un peu corroborer tout ça : « Sound of White Noise » s’est vendu à 500 000 exemplaires rien qu’aux Etats-Unis, donc 1 200 000 niveau mondial, ça me semble pas trop déconnant. Ce sont de bons chiffres effectivement, même pour l’époque.

80 000 exemplaires pour le skeud suivant, c’est un sacré gadin.