À l’origine de Turbo Kid, il y avait donc le court métrage T is for Turbo (voir le deuxième post de ce sujet), réalisé pour le long métrage omnibus ABC’s of Death par le collectif canadien RKSS (le trio Anouk Whissell, François Simard et Yoann-Karl Whissell). T is for Turbo n’a finalement pas été retenu pour la lettre T (c’est T is for Toilet du doué Lee Hardcastle qui avait gagné), mais ce petit film avait tapé dans l’oeil du producteur néo-zélandais Ant Simpson qui a eu la bonne idée d’aider les canadiens à développer leur idée initiale en long métrage.
Déclaration d’amour au cinoche de genre des années 80, Turbo Kid est un film extrêmement référentiel qui arrive à ne pas se laisser submerger par tous ses clins d’oeil (le fait que ce futur alternatif « rétro » se déroule en 1997 en est déjà un) pour ne pas perdre de vue le parcours de son héros, un jeune homme solitaire, fan de comics, qui tente de survivre dans un monde devenu une décharge à ciel ouvert. Kid va découvrir l’amour en la personne d’une mystérieuse jeune fille bizarrement un peu trop enthousiaste (son secret sera vite révélé) et combattre le tyran de ces lieux désolés, l’impitoyable Zeus (campé par cette sacrée trogne de Michael Ironside).
Turbo Kid, c’est un cartoon live croisé avec un nanar post-apocalyptique italien des années 80 arrosé à la sauce Troma. Le sang coule en effet à gros bouillons (le film est outrageusement gore), avec des gags visuels savoureux à la Itchy et Scratchy et d’excellents effets spéciaux mécaniques. Comme l’une des citations de l’affiche le souligne judicieusement, Turbo Kid est un « Mad Max sur BMX »…c’est visuellement accrocheur, le rythme est entraînant, les héros sont attachants, les méchants sont très méchants…bref, cette aventure très bis vaut bien d’emprunter le chemin de ces terres désolées.