Bon, ça n’avance pas l’intrigue principale, mais c’est un bon numéro - autant sur le Conseil du Maker, que sur ce nouvel Nick Fury Ultimate. Qui a d’ores et déjà la spécificité que ce nouvel Ultimate Nick est basé sur la version originale, le soldat blanc devenu espion puis directeur du S.H.I.E.L.D., alors qu’il est dans une retraite obscure dans l’univers classique, remplacé par son fils afro-américain… basé sur l’Ultimate Nick Fury de base. Inception nous guette, Jonathan Hickman s’amuse, mais c’est Deniz Camp qui livre ce one-shot pour acter l’année passée pour les personnages Ultimate après l’enfermement du Maker dans sa Cité avec Howard Stark. Là, on voit le vieux Nick Fury, directeur du H.A.N.D. et recruté il y a fort longtemps par le Maker pour sauver le monde avec des actes de plus en plus terribles (d’abord tuer des super-vilains, puis des surhumains, puis assassiner Flèche Noire enfant et les Inhumains, puis tuer Mantis, etc.). Il convoque le Conseil du Maker à bord de son héliporteur de la mort, qui fait tomber la foudre sur un pauvre père de famille qui a osé dire à un proche que les Ultimates avaient peut-être raison. Le Conseil, donc, est composé des dirigeants occultes du monde, à savoir Captain Britain (un Français insupportable qui dirige l’Europe et la Côte Est américaine), Emmanuel Da Costa (Roi Noir du Club des Damnés, qui dirige l’Amérique du Sud et reçoit des transfusions sanguines de jeunes personnes pour avoir vitalité et quelques pouvoirs dérivés, notamment de son fils Roberto qui lui est soumis), Hulk (maître de l’Asie du Sud-Est, des Sept Cités Immortelles et gourou mondial), Ra & Khonshu (qui contrôlent l’Afrique, sauf le Wakanda), Magik & Colossus & Omega Red (qui gèrent la Russie et l’Asie du Nord), Sunfire & Vipère & Samouraï d’Argent (qui ont le Japon et la Côte Ouest américaine). Nick leur explique les avancées difficiles envers les Ultimates, évoque une possible taupe dans le Conseil, présente ses agents occultes et passe-partout intégrés dans les divers domaines. Le Conseil n’apprécie pas, ils veulent partir mais Nick, qui narre tout ça dans son esprit, précise avoir retrouvé une conscience (qui aurait disparu, disait-il en riant, après avoir reçu une balle en pleine tête en 1944) et veut faire exploser l’héliporteur ! Sauf que ça échoue, car le Conseil le savait et a déjà subi cela. Nick se fait tuer par Da Costa, et le Conseil va relancer un clone de Nick avec une mémoire greffée, un « petit jeu » qui semble faire sourire le Maker…
C’est bien, oui. Un bon one-shot, qui ne fait pas avancer grand-chose mais livre un récit auto-contenu efficace sur ce nouvel Ultimate Fury, qui se découvre une conscience et veut agir. Le Conseil est plus montré, Deniz Camp les gère bien, comme dans sa série The Ultimates, et l’ensemble est fluide et plutôt prenant. Jonas Scharf propose des planches agréables, plutôt travaillées même si ça reste assez commun.
En complément, Chris Condon montre comment la Russie des Raspoutine a eu l’autorisation de gérer les Mutants, mais avec un Directoire X secret, pour gérer les menaces, l’Opposition et les récupérer. On voit ainsi un ennemi appréhendé, torturé, transformé pour devenir leur meilleure arme : anciennement Logan, désormais le Winter Soldier. Bon, c’est un préambule efficace à la future maxi-série sur le personnage, ça fonctionne en soi même si ça reste très commun, notamment grâce aux très belles planches d’un Alessandro Capuccio qui propose une ambiance différente de ses Moon Knight et bien réussie.
Un bon one-shot, qui n’apporte pas grand-chose mais raconte bien son histoire tragique.