Andrew Garfield, Sydney Sweeney, Riley Keough, Jimmi Simpson, Topher Grace…
INFOS
Long métrage américain
Genre : thriller
Année de production : 2018
SYNOPSIS
À Los Angeles, Sam, 33 ans, sans emploi, rêve de célébrité. Lorsque Sarah, une jeune et énigmatique voisine, se volatilise brusquement, Sam se lance à sa recherche et entreprend alors une enquête obsessionnelle surréaliste à travers la ville. Elle le fera plonger jusque dans les profondeurs les plus ténébreuses de la Cité des Anges, où il devra élucider disparitions et meurtres mystérieux sur fond de scandales et de conspirations.
Hell yeaaah !!!
Je connaissais pas les détails du prochain projet de David Robert Mitchell, mais si c’est aussi abouti dans son genre que les deux premiers films du monsieur le sont dans le leur (« The Myth of American Sleepover », un très beau teen-movie, et la claque « It Follows », un des meilleurs films d’horreur de ces dernières années), je signe de suite.
Il est à noter d’ailleurs que malgré les genres très différents dans lesquels s’inscrivaient ses deux premiers longs, David Robert Mitchell a fait preuve d’une belle constance en termes de mise en scène, installant d’emblée une patte très personnelle en la matière…
J’ai un mauvais souvenir de It follows. J’ai trouvé le sous-texte qui transpire du film d’un puritanisme assez puant à l’époque. « Attention jeune fille, si tu couches avant le mariage… »
Ah c’est marrant, on avait eu cette conversation avec je sais plus qui à l’époque de la sortie du film ; moi je l’ai pris à l’envers, et il me semble que c’était confirmé par le réalisateur en entretien (il n’a absolument pas compris ces accusations de puritanisme) : en fait, c’est le sexe qui sauve la vie dans ce film, si on y regarde bien.
John Carpenter avait souffert de ce type de contresens pour son « Halloween » : on l’accusait de zigouiller les ados fornicateurs et amateurs de joint (et c’est vrai que les victimes sont ceux qui couchent et font la fête, quand la très sage Laurie Strode survit à la fin). C’est qu’en fait son propos était de proposer une incarnation (The Shape dans le scénar’, alias Michael Myers) de tout ce que représente la censure puritaine, précisément.
C’est anecdotique mais il y a une scène où Andrew Garfield prouve qu’il n’est pas rancunier envers SONY & MARVEL (et c’est plutôt marrant).
Sinon, film complètement « barré » et hypnotisant avec un casting impeccable. Mais à force de partir dans tous les sens, même le réalisateur s’y perd
spoiler
(?? le meurtre du personnage : Milicent Sevence. A part une belle image / reflet de Playboy, cela n’a pas vraiment de sens)
Pour ton spoiler, ce n’est pas je crois la seule piste du film à rester irrésolue à la fin ; y’a plein d’éléments qui ne trouvent pas « d’issue », à la fin. Je trouve que ça fait partie du charme du film mais aussi et surtout de son sous-texte sur l’état de la pop-culture à notre ère…
Et cette scène que tu évoques est plastiquement ahurissante (tout le film est sacrément bien shooté, faut préciser), en plus de donner un petit frisson de vertige par le biais de son aspect « reconstitution » d’une image qui nous a déjà frappés un peu plus tôt dans le film.
Perso j’ai adoré et je pense que j’en dirai un peu plus long après un nouveau visionnage : le film est quand sacrément touffu, jusqu’à l’extrême limite de ce qui est « digestible ». Mais il semble se prêter merveilleusement aux revisionnages multiples…
Tu as raison, il y a d’autres pistes « non résolue » mais elles sont dans un ensemble foutraque cohérent qui font le charme du film. Alors que cette scène - mise dans le spoiler - sonne vraiment comme une excuse scénaristique afin d’arriver à cette double image, sans autre motif de la beauté du geste. Pour moi, c’est vraiment, le seul « faux pas » du film.
Un film à revoir, c’est certain!
Pas forcément si gratuite que ça, si on interprète une partie du film (ou sa totalité d’ailleurs) comme une « extrapolation fantasmatique » du personnage principal.
Et si c’est lui qui « hallucinait » cette séquence, à partir de cette image qui a tant compté pour lui ?
Oui, j’ai pensé à çà aussi. Mais vu qu’il se réveille avec le bracelet cela accrédite que la scène est réelle… Après le réel et le fantasmatique sont très perméables dans ce film.