Discutez de Une affaire de caractères
Je viens de découvrir cet ovni dans une solderie, dont je n’ai lu pour l’heure que quelques pages, mais ça a l’air vraiment très bien.
Quelqu’un connaît ?
Une comédie policière au pays des écrivains… Une oeuvre inclassable, drôle et pleine d’esprit où investigation, BD et linguistique se mêlent à la perfection. Amateurs de jeux littéraires, courez-y. Les signes ne trompent pas : Bibelosse, cité d’écrivains, d’imprimeurs et de typographes, est victime d’un tueur en série. La police enquête. Mais entre les cruciverbistes qui mêlent les lettres, le quatuor infernal qui consomme les voyelles et le vendeur ambulant qui puise chaque phrase dans ses ouvrages, l’inspecteur à fort à faire avec les villageois dont les caractères sont plus difficiles à cerner les uns que les autres.
François Ayroles (33) a fait l’Ecole supérieure de l’image d’Angoulême. Il est adepte des exercices de style et des contraintes littéraires, et a notamment collaboré à la revue Lapin de L’Association. C’est un membre actif de l’Oubapo.
- Album: 72 pages
- Editeur : Delcourt (19 mars 2014)
- Collection : DELC.HORS COLL.
- Langue : Français
- ISBN-10: 2756041378
- ISBN-13: 978-2756041377
- Dimensions du produit: 24 x 1 x 32 cm
Je crois que ça va faire la lecture de ce soir, et je reviendrai vous en parler fissa.
Jim
Elle est nationale, la solderie ?
Tu as le don de découvrir des trucs qui m’intéressent, c’est fou…
En plus, ça me dit quelque chose ; j’avais dû le feuilleter quand il est sorti, ou en lire une prépub.
Tori.
En fait, non : elle est locale, c’est même davantage un tri-tout solidaire et associatif (j’y achète souvent des bouquins et divers trucs qui se lisent, et j’y ai déjà déposé des jeux de société, des bibelots, peut-être un ou deux meubles…). Ça tourne pas très vite, mais si j’y passe une fois par mois, je finis par dénicher des bidules. J’ai également pris un Achille Talon (« Le Trésor de Virgule ») qui est en meilleur état que l’exemplaire que j’avais… qui n’est pas trop moche, et qui fera un chouette cadeau pour un copain, aussi !!!
Jim
En postant ce commentaire, je me disais bien que ça intéresserait du monde.
Je viens de commencer et, pour résumer, j’ai l’impression de lire du Raymond Devos en BD. C’est un peu court jeune homme, je sais, mais cette impression est vivace.
Jim
Bon, il faut vraiment que je déniche cette BD !
Tori.
Alors il n’y a pas que du Devos dans cette BD. Il y a du Pérec, aussi. Entre autres.
C’est inclassable, virtuose, brillant et drôle.
Dans un village d’écrivain, un livreur d’enseignes, dont le camion est renversé à l’entrée de la bourgade et qui doit finir sa livraison à pied, assiste à un duel d’écrivain (une « battle », dirions-nous dans l’idiome moderne). Mais rapidement, le vainqueur est retrouvé mort, suicidé pendu dans un puits. Un policier à pipe arrive alors, menant l’enquête à coup d’interrogatoires hasardeux. Et tombe sur des habitants qui ont chacun une manière de parler particulière.
Par exemple, Tézorus, à qui il doit justement livrer l’enseigne, parle comme un dictionnaire. Ben et sa famille (sa tata, son tonton…) ne s’exprime que par monovocalisme à l’exemple de La Disparition ou des Revenentes. Et les duex jeuours de sacrbble méalgennt leurs letrtes. Rajoutons à cela l’inventeur du Narrator, un robot à pondre des histoires, un muet qui s’exprime par graffitis, un employé de la « PROPRETE DE LA VILLE », et on a un cocktail aussi détonant que détonnant.
Parmi les passages qui m’ont fait le plus rire, il y a la visite de l’inspecteur chez l’imprimeur, et le fameux échange sur le chemin de fer. Irrésistible.
En plus de s’amuser à des jeux d’OUBAPO, Ayroles s’ingénie également à détourner les codes de narration de la BD, notamment en manipulant les commentaires de narration, « à la Jacobs », afin de créer des jeux d’échos divers entre ce qui est dit et ce qui est dessiné.
Bref, c’est un festival d’astuces, de figures de style, de jeux sur la forme, agrémenté d’un grand nombre de clins d’œil (et je suis sûr que j’en ai loupé), qui raviront les amateurs de jeux de langage.
Jim
Bon ben là, c’est mieux vendu (pour moi en tout cas) que les 2 planches ci-dessus.
Ton descriptif me parle énormément.
Et un de plus sur la liste…
Celui de la deuxième des planches que tu as postées ?
Déjà là, ça m’avait fait rire, le gars qui ecrit « Salut » plutôt que de le dire…
En plus, il a un peu la tête de Pérec, justement, je trouve…
Ah, mais moi, j’avais déjà compris tout ça du peu que Jim avait posté.
Tori.
Qui se trouvent au début du bouquin : il faut bien commencer doucement…
Jim
C’est du 2014 : c’est peut-être encore disponible.
Jim