UNE ANNÉE SANS CTHULHU (Thierry Smolderen / Alexandre Clérisse)

Je l’avais donc pris à sa sortie, car je gardais une impression très agréable de Souvenirs de l’empire de l’atome. Et pourtant, à la première tentative, le livre m’est tombé des mains. Je me suis dit que j’allais le remiser dans un coin et y revenir plus tard.

Et plus tard, c’était hier. Et l’album est passé tout seul. Mais effectivement, le sujet contient des tas de choses qui ne parlent pas. Déjà, c’est une histoire de lycéens, et moi, les jeunes, hein… En plus, ça se passe dans les années 1980, et franchement, cette décennie, j’en ai soupé (surtout que je l’ai vécu, et c’était pas terrible). Et puis bon, les jeux de rôles, bof, les allusions à Tron, l’un des films que je trouve les plus surfaits de toute l’histoire du cinéma fantastique, ça faisait beaucoup pour moi.

Cela étant posé, l’album m’avait semblé d’un abord assez bavard, au premier contact, et là, je l’ai trouvé fluide, même léger. Donc en plus des différents éléments qui ne me parlent pas, je devais cependant être dans un mood qui ne correspondait pas au contenu. Parce que, effectivement, le rapport entre fiction, réalité et imaginaires, qui constitue la trame des albums de Smolderen et Clérisse, est plutôt bien amené. Il y a une tension réelle et palpable, un vrai suspense, même si la résolution de l’énigme est assez prévisible.

La collision de deux imaginaires, celui de l’horreur tendance pulps et celui du cyberpunk, est également illustré par des clins d’œil visuels à l’esthétique filmographique de l’époque (Carpenter, Kubrick…) et bien entendu à Stephen King. Mais aussi, plus discrètement, à des figures fantastiques plus diffuses : l’arbre, la sorcière… L’ensemble compose un bel objet sympa, plein de clins d’œil et avec une belle gestion de la narration.

Bon, va falloir que je me prenne L’Été Diabolik, quand même, un jour…

Jim