UNE VIE À ÉCRIRE (Jérôme Félix / Ingrid Liman)

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La critique de Une vie à écrire T.1 (simple - Bamboo) par Tzara est disponible sur le site!

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Dans la bibliographie de Jérôme Félix, on remarque que bien souvent, son héros est un naïf au grand cœur, parfois un peu benêt, confronté au cynisme d’une société qui ne l’a pas attendu pour avancer.

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Dans Une vie à écrire, on retrouve le même schéma : le jeune Billy Bob Butler (flanqué d’un strabisme convergent du pire effet, en plus) se passionne d’écriture et publie un feuilleton (à base d’anges renvoyés sur Terre) dans le journal local, le Middletown Post. Mais grugé par le patron de presse, il décide de tenter sa chance à Hollywood, partant avec l’argent de la ferme de ses parents, dont l’emprunt n’est pas remboursé. Il rencontre sur son chemin la belle Scarlett, qui vit de ses charmes. Le hasard veut qu’ils arrivent en même temps à Hollywood, s’en fassent virer en même temps, et y retournent en même temps : destins plus parallèles que croisés.

Le récit, en 94 planches, est à la base un diptyque intitulé Hollywood Boulevard, dont seul le premier tome sortira sous ce titre. Afin de relancer les ventes et de donner une deuxième chance au récit, l’éditeur décidera de rassembler l’ensemble un un seul volume. Du coup, on perd un peu l’effet de révélation : en effet, à la fin du premier volet, le manuscrit de Billy Bob est refusé et ses espoirs dispersés aux quatre vents. Mais dans la deuxième partie, de nouveaux personnages apparaissent, notamment un « scénariste » qui écrit la « vraie » vie des acteurs (les lecteurs de Saga de Benacquista verront de quoi je parle) et une journaliste qui découvre le pot aux roses. Et ce boulot d’inventeur de destin, c’est ce qu’un producteur propose à Billy Bob : un pont d’or en échange de l’anonymat et d’histoires touchantes. Le retournement de situation aurait sans doute été plus marquant sous la forme de deux tomes que d’un seul, l’effet est différent.

Cette fable sur les métiers de l’écriture, sur l’imagination, sur l’invention, et finalement sur le mensonge, est mise en image par Ingrid Liman, une illustratrice fortement influencée par Mucha (les illustrations publiées à la fin du tome en témoigne) et qui signe ici, je crois, son premier album, en tout cas sa première histoire au long cours. Son trait est encore un peu vert, et hésite entre le style gros nez et une approche plus hybride, sans vraiment trouver d’équilibre. Dommage, car le propos aurait mérité un peu plus de maturité dans le trait.

Jim

Il est joli, le double sens du titre : « une vie passée à écrire » ou « une vie qui reste à écrire » ?

Tori.

Si tu lis l’album, tu verras que c’est un peu les deux.

J’aime bien ce bouquin, il annonce déjà la tonalité désenchantée de Jusqu’au dernier.

Jim

Jim