VEGA (Serge Lehman / Yann Legendre)

L’un n’empêche pas l’autre.

Les va quoi ?

Jim

Vacances de l asso, le cabinet lui continue.

C’est toujours emmerdant quand le cabinet est fermé.

Quoi ?
Dehors ?
Moi ?

M’en fous, il fait beau.

Jim

Et plus vite que ça.

Surtout de l’intérieur.

La maquette me fait penser à la collection science-fiction d’Albin Michel, qui a existé entre la moitié des années 1970 et la moitié des années 1980. La couverture argentée, les motifs géométriques, le nom de l’éditeur dans un coin en bas…

Je soupçonne que la référence soit volontaire.

Jim

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Vega souvenirs me reviennent.

Tiens, sur BDGest, un forumeur songe aussi à la collection « Ailleurs et demain », chez Robert Laffont, qui avait aussi des couverture argentée et un travail sur les motifs géométriques.

Je pense qu’il y a de la part des auteurs et de l’éditeur une volonté de renvoyer au paysage éditorial SF des années 1970-1980, définitivement.

Jim

Les couvertures comme pour celle de dune, argentées, unies, celles là, je m en souviens bien par contre.

C’est la version que j’ai lue

J’ai vu l’objet chez ma libraire. Grand album longiligne, avec des planches à peu de cases, ce qui donne un sentiment de vide, mais aussi d’élan, incitant à tourner les pages. Je ne sais pas encore si je trouve ça séduisant. Froid et énigmatique, oui, en tout cas.

Jim

Je vais me lancer.

En espérant que cette impression de froideur se dissipe lors de la lecture.

Mets un pull. C’est raccord avec les économies d’énergie.

Je sais pas trop quoi en penser, je me suis pas ennuyer à la lecture même si ça se lit vite, mais, je n’ai pas compris ce que ça voulait dire et ça m’a pas non plus super intéressé. Bref un gros bof, mais si quelqu’un le lit et me donne une explication je ferais un effort de peut-être le relire.

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Craintes superflues, pour ma part.

La partie graphique fortement informatisée et aux couleurs si particulières fonctionne sur le plan de la narration mais me demanda de me replonger plusieurs fois dans la lecture dont pouvait me sortir la vision des pages dans leur ensemble.

Le dessin n est pas sans rappelait parfois du daniel clows, pas rien, et chacun des personnages sera donc immédiatement campés mais je manque par contre ici de culture graphique pour saisir vraiment les références du travail sur les couleurs.

Une sorte de psychedelisme revu et corrigé sans doute articulé à une vision metropolis du futur. Une sorte d interprétation graphique et narrative des couvertures sf de la fin des années 70 debut 80.

On pourra toujours trouver qu il y a un lien entre la froideur informatique et la froideur du futur décrit, ou que la stylisation du dessin introduit la l abstraction à la fois mathématique et langagière que subira l un des personnages dans l histoire.

Mais, comme je l ai dit, à la lecture cela fonctionne pour une grande part.

Le plaisir de l histoire tient à la pertinence du monde que nous propose lehman qui sait jouer comme toujours et comme personne avec finesse sur les courants politiques ou culturels pour donner de l epaisseur à ses mondes tout en commentant le notre.

Etonnant, tous les éléments introduits dans ce tome y trouvent également leur résolution, et si la lecture est plus rapide que ne laisse supposer le nombre de page, elle n en est pas moins dense et généreuse dans les idées comme dans les emotions.

Ainsi, ce tome peut fonctionner à la fois comme tome introductif et comme histoire solo.

Dans le premier cas, le mystère est à son comble dans le second, c est une poesie d un deuil sans retour qui nous est proposé, une poesie dure, froide mais aussi lumineuse et onirique. Un devenir mots, formes géométrique et points face à la perte. Un devenir bd, lorsque la vie disparait du monde comme de l intime. Un echapatoir ultime.

Très bonne lecture.

Ah. Rien à voir pour moi. Mais je suis pas un spécialiste de Clowes

Oui pas faux.

Ok. Bon ben ça me donne pas envie. Je vois ce que tu veux dire, mais je trouve que ça ne fonctionne pas. On ne ressent pas assez le deuil, on le voit et comprend, mais ça manque à mon avis de pathos que ce soit au début ou l’amour porté aurait à mon sens du être plus long ou après avec un deuil un peu plus prononcé, car hormis deux trois phrase qui font que l’héroine est triste, c’est léger.

Elle est déjà loin quelque part, elle part en morceaux.

La bd commence avec rien, puis des formes geometriques puis une main, dont nous pourrions imaginer qu elle fait echo à la main qui sépara l homme du singe en dessinant pour la première fois des formes géométriques sur la paroie d une caverne.

D entrée nous sommes placés dans un temps mythique de creation qui aura en miroir le temps de la fin de l homme, de sa coupure definitive avec ces racines animales, ici incarnée dans la dernière Orang-outan.

Le monde décadent, c est celui du temps de l évolution, inimitiée par le traçage des formes geometriques, une ecriture. Dans l entre deux, l humain est resté bestiale, a t il seulement évolué ou s est il juste fait déborder par sa capacité d abstraction et ses productions techniques ?

Le langage, l ecriture apparaissent ainsi à double tranchant, à la fois créativité pure et puissance de néant par son abstraction, encore qu il faille bien un corps, une main, pour tracer quelque part ces formes abstraites.

Le personnage quant à lui, du fait de son deuil est déjà hors du monde, à mi chemin entre son lien à son corps, sa vie animale qu elle tente de preserver et son détachement, sa dissolution dans l abstraction qui l envahit en commençant par sa main.

Pas pour rien qu au centre du récit se trouve la teleportation qui reduit le tout du corps en informations.

Des questions donc, qu est ce qui se perd lorsque le corps est reduit au langage et à la technique, comme dans le clonage ? Est ce que le langage ne nécessiterait pas le corps, lorsque la technique asservirait ce dernier ?

Ce premier tome a la tonalité du mythe ou du conte.

Quelques pages :

Jim

Ah oui, c’est particulier. Merci, Jim.

Visuellement, ça me plait! Je vais surveiller ça!