Discutez de Veillée funèbre
Connu pour avoir dessiné la série Arthur écrite par Chauvel, Jérôme Lereculey a développé un style solide, appuyé sur un trait évocateur et une narration limpide et vivante. Ici, il signe avec son épouse Martine Muller une adaptation d’une nouvelle de Gogol, Vij, qui parle de sorcière, de possession et de neige.
Le jeune étudiant en philosophie Thomas Brutus est convoqué au chevet de la fille d’un seigneur, mourante, qui l’a demandé. Quand il arrive, la jeune fille est morte, et il doit assurer trois nuits de veillée et de prière. Le jeune homme tente à plusieurs occasions de s’échapper, mais il est rattrapé par les Cosaques qui le somment de finir ses trois nuits de méditation. Et il comprend bientôt que l’innocente défunte n’est pas telle qu’elle apparaissait aux yeux de tous…
L’intrigue est construite sur la succession du voyage, qui pose bien l’ambiance, puis des nuits de veillées, chacune plus effrayante que la précédente, et entrecoupée de témoignages et de récits faits autour de la tablée, qui renforce le côté inquiétant de l’atmosphère.
Le texte affiche une tonalité littéraire, qui peut paraître surprenante de prime abord, mais qui confère au récit une qualité vraiment saisissante, tout en ménageant une ironie toujours présente.
Quant au dessin, il arbore un encrage qui me semble plus gras (et plus maîtrisé) que dans Arthur, et qui donne beaucoup d’épaisseur aux personnages et aux décors. Le recours à de multiples gros plans (plus que ce à quoi le franco-belge est habitué, et c’est tant mieux) fait vivre les différents personnages.
Le bouquin date de 2009, c’est donc encore pour moi une bonne surprise tardive. Mais ça vaut le détour, ça mérite la découverte. Même tardive.
Jim
Et pour en savoir plus sur une autre adaptation de Vij, au cinéma cette-fois, c’est dans le Ciné-Club que ça se passe :
Diable, c’est fou ce que tu as dans ta besace, quand même.
Jim
Plus de 600 chroniques dans le Ciné-Club depuis 2015…il y a de quoi faire, oui…
Mais quand même, je suis épaté.
Jim