Suite aux nombreuses bonnes critiques et recommandations j’ai regardé cette série que je pensais être une mini-série mais j’apprends qu’il y aura une saison deux…ok pourquoi pas mais je reste circonspect tant je ne vois pas comment reproduire un contexte particulier qui apporte toute la force à l’histoire qui, dès qu’elle s’en éloigne, révèle tous ses défauts.
6 épisodes, 2 lieux, 2 personnages, 1 enquête. Base claire et efficace tenu du début à la fin avec en prime, une bonne claustro des familles pour le personnage principal obligé de se retrouver à enquêter dans un sous-marin. Le sentiment d’enfermement et de peur liés à ne pas pouvoir retrouver sa liberté est doublé par le fait qu’elle se retrouve en territoire hostile. La grande muette est en effet guère connu pour sa capacité à communiquer et dire la vérité à des étrangers.
La série emboite ainsi des fausses pistes qui au bout de chacune d’elle révèlent tout de même un indice permettant de voir le tableau d’ensemble. En divisant l’enquête en deux, on évite l’obstacle de l’ennui à n’être que dans un lieu clos et on peut jouer sur un suspense bien trouvé, en effet les deux enquêtrices ne peuvent communiquer entre elles directement et à tout moment. En prime ça donne également une métaphore entre les deux ex-amantes quand à leurs problèmes de couples basé sur l’absence de communication.
Tout cela serait génial si le spectateur adepte de ce type de série n’avait pas l’impression de voir une énième copie, certes maîtrisés, mais également totalement convenue dans ses effets : les fausses pistes, les faux coupables, les révélations de dernières secondes, les salauds gentils, les gentils cons etc. on sait comment ça se construit depuis des années (dans sa forme actuel depuis The Killing voir 24 j’ai l’impression).
Du coup une histoire qui récite par cœur sa leçon c’est bien mais soit il en faut plus, soit il ne faut pas louper un aspect et c’est là que le bat blesse puisque la relation entre Silva et Longacre est navrante dans sa mise en forme à coup de flash-back de plus en plus larmoyant ou affligeant qui viennent généralement alourdir le récit et non le soutenir. On ne croit jamais à leur relation, j’ai l’impression qu’il n’y a aucune connivence ou alchimie entre les deux actrices et je dois avouer que leurs personnages sont assez antipathiques. La encore c’est bien de s’inspirer de Sofie Gråbøl/Sarah Lund ou Sofia Helin/Saga Norén mais elles avaient un truc en plus (le talent de leurs actrices ou une écriture bien plus fine de leurs personnages, j’hésite). Ici rien et c’est de pire en pire au fur et à mesure de l’histoire, le comble étant les dernières scènes versant dans le mièvre.
Je vais pas charger la mule non plus mais c’est quand même dommage parce que le 1er épisode est d’une très belle maîtrise (notamment dans sa manière de montrer toute la complexité d’un lieu dont on pourrait facilement croire qu’il soit assez simple) et parce que l’enquête est bien prenante.
Mais franchement…une saison deux…