VISION #1-12 (Tom King / Gabriel Hernandez Walta)

J’avoue que je suis assez sensible à cette perspective : prendre chaque épisode comme une unité narrative ayant sa fonction et son identité. Un truc auquel je suis assez sensible chez Moore et Robinson, au demeurant.

Jim

Grayson j’avais un peu regardé à l’époque, mais très vite lâché l’affaire. Ça fait un moment que je me dis qu’il faut que je retente la lecture.

Concernant The Vision, par « la narration » je pensais en particulier au récitatif très présent (et un peu pesant), alors que c’est une technique que King s’interdit d’habitude. Même si en l’occurrence l’usage qu’il en fait ici est « détourné » (mais ce n’est révélé que tardivement).

Il y a aussi que les premiers épisodes peuvent donner une impression d’être construit sur un rythme « ilnesepasserien ilnesepasserien ilnesepasserien ilnesepasserien boum cliffangher », « ilnesepasserien ilnesepasserien ilnesepasserien ilnesepasserien boum cliffangher », « ilnesepasserien ilnesepasserien ilnesepasserien ilnesepasserien boum cliffangher »… C’est une fausse impression, je le précise tout de suite, parce que quand on y regarde de plus près y a de bonnes idées (la construction autour des trois « apparitions » du plat à cookies dans le #01) et de belles scènes (la discussion des deux ados sous la pluie) qui font qu’on a déjà de quoi s’intéresser à ce début. Mais de façon générale il me semble qu’on peut dire que la série est construite sur la lente dégradation à partir d’une volonté première de « normalité » et pour ainsi dire de « fixité », alors qu’Omega Men m’a paru beaucoup plus dynamique, prenant, et, donc, plus souvent surprenant, au-delà de la première découverte du concept - que ce soit en termes de contenu (de l’action, des changements d’allégeance, des éclairages nouveaux sur tel ou tel personnage) que d’un point de vue « surplombant » (ne serait-ce qu’essayer de comprendre ce que King essayait de faire avec ces persos était en soi une source de « suspense » qui m’a tenu en haleine tout du long).

[quote=« Jim Lainé »]J’avoue que je suis assez sensible à cette perspective : prendre chaque épisode comme une unité narrative ayant sa fonction et son identité. Un truc auquel je suis assez sensible chez Moore et Robinson, au demeurant.

Jim[/quote]

Moi aussi. je pense même que mes séries favorites aujourd’hui (et même hier) sont celles qui privilégient des récits courts pour une cadence des péripéties plus élevée. Et même si j’aime beaucoup ce que fait Tom King, j’ai un peu l’impression qu’il structure trop ses histoires pour donner l’impression de récit en « done-in-one » sans pour autant le justifier dans l’intrigue. Je m’explique : au contraire de la paire Doug Moench/Kelley Jones sur Batman (pour prendre un exemple qui nous parle), les épisodes de Tom King raconte difficilement une histoire complète ou même surprenante sur le court terme.

Alors, je ne crache pas dans la soupe, j’aime beaucoup ce que fait Tom King actuellement, mais, à mon sens, il ne se laisse peut-être pas assez de liberté pour laisser respirer ce qu’il raconte (j’en parle déjà sur le sujet de la nouvelle série Batman). Je me souviens que Denny Colt disait de Grant Morrison qu’en voulant coller presque obsessionnellement à une structure en trois temps sur Batman & Robin, il étouffait ses récits (qui ne méritaient pas qu’on s’y attarde à part égale), j’ai un peu la même impression avec Tom King. Certains épisodes me paraissent assez vide malgré l’ambition de l’auteur.

Je me rend compte que je me montre aussi chafouin lorsqu’un scénariste écrit une histoire en six chapitres pour remplir un TPB que lorsqu’un auteur s’oblige à secouer le cocotier plus régulièrement. Heureusement, je préfère quand même la deuxième option. :wink:

Serais-tu ronchon ?
:wink:

Moi aussi, j’aime bien les auteurs capables de raconter du « court ». Une partie de la grande tendresse que j’ai envers les Doctor Strange de Stern vient de là, de sa capacité à faire des histoires saisissantes en un ou deux numéros. De même, j’ai déjà cité le Starman de Robinson, mais j’avoue que j’adore ses histoires en un seul épisode, c’était une grande part du charme de la série. Pareil dans le Swamp Thing de Moore. Cette capacité à donner de la force à un récit court, chapeau.
Après, j’aime bien aussi les gens qui donnent une identité forte à chaque épisode, même quand ces derniers composent les chapitres d’un récit plus large. Miller y parvenait assez bien sur Daredevil. L’épisode d’Elektra, qui introduit tout, l’épisode sur la folie de Bullseye, l’épisode sur l’agresseur de Becky, l’épisode sur Stick, le dernier épisode consacré aux ninjas, avec Kirigi, l’épisode du cimetière, l’épisode de Foggy « Guts » Nelson, l’épisode de la super-ouïe… Chacun a son astuce, son approche, son unité, et ça rentre dans une sorte de vaste schéma.
J’aime cette approche, qui est à la fois technique et littéraire. Et c’est ce qui m’intéresse chez King. J’en suis encore à découvrir le travail du bonhomme, mais j’apprécie vraiment ce que je lis, je vois un scénariste qui cherche à travailler son style, pas seulement à aligner des péripéties afin de remplir son quota de pages. C’est un peu comme ça que je conçois le boulot.

Jim

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[quote]THE VISION #11

Written by: Tom King.

Art by: Gabriel Hernandez Walta.

Cover by: Mike Del Mundo.

Description: The Avengers draw a line in the sand. They tell Vision he is not to cross this line. If he does, they will destroy him. « Remember, » they say. « You’re an Avenger. First. Always. » « Stay where you are, » they say. « Don’t cross the line, » they say. Vision nods. He tells them he understands.

Then Vision crosses the line.

The end is coming for Marvel’s most critically acclaimed book of the year, and no one is safe. Don’t miss the issue everyone will be talking about.

Also, hail Hydra.

Pages: 32.

Price: $3.99.

In stores: Sept. 21. [/quote]

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Source : www.comicscontinuum.com

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[quote]THE VISION #12

Written by: Tom King.

Art by: Gabriel Hernandez Walta.

Cover by: Mike Del Mundo.

Description: A while ago, a robot created a family. And all was good. For a while. Then came the murders. The lies. The betrayals. The battles fought. The battles lost. The family lost. And now, at the end, Vision stands alone. He must decide how he will go on, if he will go on, if he can go on. And that decision will shape the Marvel Universe for quite a while. The epic, stunning conclusion to the highly praised series. Simply put, this is the issue everyone will be talking about.

Pages: 32.

Price: $3.99.

In stores: Oct. 26. [/quote]

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Source : www.comicscontinuum.com

[size=150]INTERVIEW DU SCÉNARISTE TOM KING[/size]

Je suis en train de finir la lecture des deux TPB. J’avais commencé il y a quelques mois, mais j’avais perdu le fil, occupé par d’autres lectures. L’avantage des TPB, c’est aussi de remettre le pied à l’étrier.
Et donc, c’est très bon.
Les épisodes sont bien construits, avec cette volonté de profiter d’une mécanique bien huilée, les personnages sont bien tenus, l’émotion est là, dans la froideur (et ça colle très bien au propos), le fil rouge ne se perd pas mais certains épisodes sont écrits à la manière de stand-alones (le formidable numéro 7, avec ses flash-backs, et le projet ne perd pas sa cohérence. Quant à la manière dont les voix off sont amenées, c’est brillant également, jouant sur la perception.
Graphiquement, ça tape bien : on sent toujours l’influence moebiusienne, mais c’est habilement dilué. Le trait aux antipodes de tout effet tape-à-l’œil convient à merveille à la structure millimétrée du récit de King.
En un mot, voilà un de ces séries qui rendent le genre super-héros intelligent, ambitieux et pour tout dire adulte. Régulièrement, les éditeurs sortent des perles de ce genre (chez Marvel, le dernier m’ayant marqué, c’est le Hawkeye de Fraction), qui poussent le lecteur dans ses retranchements.
Vraiment très bon.

Jim

Hommage de Walta.

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Ah, vachement chouette.

Jim

Ouais. Très sympa

Tula Lotay.