Retro hors continuité
Meh.
Un coup d’Hypertime et on n’en parle plus les mec. La Divine Continuité.
Quelle étrange histoire, qui cependant débute bien malgré quelques lourdeurs.
Dans les années 80, Lois Lane enquête à Gamorra sur le changement de régime, et s’oppose à Steve Lombard, qui décide ce que le Daily Planet peut publier (!). Elle répond à une invitation secrète de Jackson King, une « légende » car il est aussi Battalion, un super-héros de StormWatch. On apprend que, un an avant, il est venu en Afghanistan enquêter et surtout venger la mort de Hellstrike, impliqué dans des manoeuvres de Checkmate qui relèvent de la torture. Il est sûr que Winter a tué Nigel, mais est stoppé par la directrice de l’antenne locale : la jeune Amanda Waller, qui le flatte assez pour permettre de rameuter du monde pour l’empêcher de nuire. Jackson perd l’armure Battalion, est mis au placard mais enquête sur Waller, qui monte trop vite en grade. Il en vient à se désintéresser de victimes, notamment une femme dont les prothèses sont enlevées pour donner à l’héritière Gamorra. Jackson se vexe des questions de Lois, la quitte mais Deathstroke suit tout ça de loin, notamment parce qu’Amanda Waller travaille avec Adeline Kane.
Et bé. Spencer Ackerman et Evan Narcisse y vont fort en créant beaucoup d’éléments, beaucoup de liens, beaucoup de références. C’est un festival de « name-dropping », avec énormément de connexions qui ont beaucoup de sens. C’est grisant de voir comment ils forment une nouvelle continuité entre le monde de Waller et celui de WildStorm et, à mon sens, cela rend le statut hors-continuité de l’ensemble encore plus rageant. L’ensemble est bon et prenant, mais dommage que ça passe par des tunnels de dialogues et de flashbacks un peu lourds.
Graphiquement, Jesus Merino a un style daté, sûrement volontaire, qui fonctionne même si ça reste un peu figé.
Epatant sur le concept et les idées, un peu maladroit sur la narration, frustrant sur l’aspect hors-continuité.
C est vrai que c est sympa, ça.
Written by: Spencer Ackerman, Evan Narcisse.
Art by: Jesus Merino.
Covers by: Joge Fornes, Eric Battle, Tom Raney.
Description: The island nation of Gamorra is eager for American investment – and even more eager for American metahuman weapons. Amanda Waller has just what they want: the Cybernary system. But the blood that her mercenaries spilled to get it has put her directly in Jackson King’s sights – so now he’s in the sights of the deadly Deathstroke!
Pages: 32.
Price: $5.99.
Available: June 13.
Très intéressant, même si ça consiste quand même en d’immenses tunnels de dialogues. Au fond, on est plus proche dans l’esprit d’une nouvelle très illustrée que d’une pure BD, mais ça reste agréable.
Ici, ainsi, Amanda Waller confie une super-armure à la présidente élue de Gamorra, et repart en Amérique. Elle apprend de son contact Adelaine Kane qu’elles sont visées, et Waller est arrêtée par Jackson King, qui la passe à l’interrogatoire. Waller confirme ce qu’elle a fait à Gamorra, pour que Gamorra soit en dette auprès de l’Amérique, afin de solidifier les appuis dans la région, dans la perspective du monde post Guerre Froide qui se déploie. Waller refuse de signer des aveux, retourne les mercenaires de King contre lui en montrant ses actes limites. King est enlevé puis sauvé par son équipe StormWatch, qui se détache de Checkmate et veut prendre son indépendance pour rendre justice à Hellstrike.
C’est très solide. Spencer Ackerman et Evan Narcisse réfléchissent bien et intelligemment aux éléments géopolitiques de leur univers, et ça fonctionne très bien. Waller et King sont très bien écrits et décrits, et l’ensemble est très pertinent. Dommage, cependant, que cela soit essentiellement des dialogues illustrés par des flashbacks montrant le passé glorieux de super-héros populaire de Jackson, le rythme est agréable mais ça n’est pas dynamique.
Idem pour les dessins de Jesus Merino, jolis et solides mais qui manquent en soi de fluidité, voire de vie.
Une approche très intéressante, solide et documentée, mais c’est plus une démonstration qu’une BD, jusque-là.
Written by: Evan Narcisse, Spencer Ackerman.
Art by: Jesus Merino.
Covers by: Joge Fornes, Eric Battle, Aaron Campbell.
Description: It was always going to come to this – Deathstroke versus Battalion, one-on-one, in a bloody battle through the streets of Gamorra’s night market! As the blades and blasts fly, Amanda Waller’s machinations grind on…and the shocking finale of this issue will change the course of her life forever!
Pages: 32.
Price: $5.99.
Available: Sept. 12
Intense.
Spencer Ackerman & Evan Narcisse avancent leur saga, qui s’achève au prochain. Ils demeurent un peu bavards dans les explications, mais brillants dans la gestion des éléments de WildStorm et DC sur les black-ops et les manipulations liées.
Ici, sur plusieurs temporalités, l’on apprend que Slade Wilson, mandaté par sa femme liée à Amanda Waller, tente de soudoyer Jackson King dix jours plus tôt, qui enquête sur la mort mystérieuse d’une jeune femme ; en vain. Au présent, Jackson vient assassiner Winter, par revanche pour Hellstrike. Slade tente ensuite de tuer Jackson, mais ça dégénère en grosse baston dans Gamorra, alors que Waller stresse à distance, malgré les tentatives d’apaisement d’Adeline Wilson. En parallèle, Lois trouve de formidables informations chez un mystérieux concierge, qui se présente comme Jacob Marlowe. Il révèle que la jeune femme tuée est Ivana, qu’elle a voulu racheter sa vie en se liant à une super-tech, mais elle a refusé de suivre les ordres d’Adeline ; Slade l’a tuée. Deathstroke tue finalement Jackson King, Adeline confirme à Waller qu’elle a « réussi » et va pouvoir rencontrer le Weatherman… mais Lois a récupéré des enregistrements.
C’est bien, oui. Il y a toujours quelques défauts, comme ces explications en forme de tunnels de dialogues, qui alourdissent l’ensemble. Les deux scénaristes essayent de mieux gérer tout ça, en intercalant des phases d’action. Bonne idée, ça « passe », mais ça reste quand même un rien maladroit. Dommage, car la gestion des éléments black-ops est vraiment bonne, les liens sont fins et très pertinents. C’est passionnant à suivre.
Graphiquement, c’est réussi. Jesus Merino s’encre sur cinq pages, l’ensemble fonctionne bien. C’est joli et plus dynamique qu’avant.
Des maladresses, mais une géopolitique passionnante à suivre dans cette fusion.
Written by: Evan Narcisse, Spencer Ackerman.
Art by: Jesus Merino.
Covers by: Joge Fornes, Eric Battle, Avaro Martinez Bueno.
Description: Jackson King has done his part, and Lois Lane has all the information she needs to take down Amanda Waller…but is she already too late? As it turns out, Waller has powerful allies in very high places – like the orbiting satellite platform Skywatch – and they’ll be the final Authority on her fate!
Pages: 32.
Price: $5.99.
Available: Dec. 12.
Efficace, prenant et cruel, malgré la lourdeur (assumée) de la narration.
Spencer Ackerman & Evan Narcisse achèvent leur mini-série intense, avec les conséquences des événements passés. Lois Lane livre les faits dans le Daily Planet, chargeant ainsi Amanda Waller mais aussi Adeline Kane-Wilson, faisant même d’elle la responsable de tout (à savoir : la transformation d’Ivana Baiul en cyborg, sa mise à mort, la revente et le transfert de ses apports à la fille Gamora, qui intègre l’aide américaine pour anéantir la résistance locale, et ainsi faire soumission à l’Amérique, qui a accès à toute l’Asie du Sud-Est). Waller et Kane-Wilson sont reçues en comité, qui « valide » la situation car ça les arrange. Elles vont sur Skywatch, reçues par le Weatherman et Miles Craven (retors directeur des I.O., crispé que Checkmate soit venu empiéter sur ses affaires étrangères) mais aussi Majestix, qui alerte des Daemonites. Est aussi présent Kaizen Gamora, qui a une piètre opinion de sa fille et part dans les étoiles. Adeline est directrice de Checkmate mais mise de côté, Waller la piège mais est exilée à Belle Reve (où elle doit appliquer ses procédés), alors que Lois et Deathblow amènent le cadavre d’Ivana à ses parents…
C’est bien, oui. Bon, les deux scénaristes conservent une écriture « lourde », avec beaucoup de voix-off, notamment l’article de Lois, en parallèle de dialogues eux aussi très construits. C’est prenant, intense, extrêmement fin sur la géopolitique qui intègre très intelligemment les éléments DC (Adeline, Slade, Waller…) et ceux de WildStorm (I.O., Weatherman…). Ca reste une histoire surprenante, troublante en elle-même, vertigineuse ; maladroite pour sa narration, mais passionnante.
Graphiquement, Jesus Merino assure, avec un dessin léché et fort réussi.
Imparfait mais passionnant.