APPARAT / BAD WORLD (Warren Ellis / Collectif)

Allez hop, 110%.
Y a plus qu’à attendre les 115% et l’interview d’Ellis.

Ah bah 115% passés sans forcer !

Plus que 8% de plus pour 8 pages de plus !

Allez hop, 300 pages, le bouzin !

Palier140

Les 140 % viennent d’être passés, avec en tout est pour tout, 273 participants.
Et il reste 35 heures avant la clôture du projet, pas mal du tout !

Dernière heure …

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Ça y est, j’ai reçu mon colis.

Donc couverture souple pour le « Bad World + Do Anything » que je n’ai pas encore commencé, et couverture rigide pour le « Apparat » dont j’ai bien entamé la lecture.

Et outre l’envie de saluer le projet, intacte ; ma participation à son financement le dit assez, je note de bien nombreuses coquilles, approximations, voire erreurs tout au long des pages.

Ainsi dès l’introduction de Mickaël Géraume peut-on lire que Warren Ellis « se lance dans la relecture d’un genre plus ou moins disparu : le pulp. ».
Un déclaration dont je ne sais par quel bout la prendre puisque dans un premier temps le pulp n’est pas un genre, mais un format ; ce que l’on comprend plus facilement si on utilise sa dénomination complète, c’est-à-dire pulp magazine.
Dire ensuite qu’il a plus ou moins disparu est bien sûr faux, si on se réfère au format en question. Puisque les pulp magazines ont complétement disparu au début des années 1950 (1954 pour les commentateurs les plus précis), remplacés par les Livres de poche™.

En outre, les genres qui y ont été proposés, et dont certains ont vu le jour dans les propres pages de ces très nombreux magazines au papier d’assez mauvaise qualité (le récit policier dit de dur-à-cuire, la fantasy, la science-fiction par exemple), ils sont encore vigoureux.
Plus loin Ellis lui-même fait un peu le point sur ce qu’étaient les pulp magazines, mais je ne trouve pas ses explications très claires, d’autant qu’il cite des revues qui à ma connaissance, n’existent pas ; comme Asimo’s Fantasy & DC Fiction. Ou peut-être s’agit-il de The Magazine of Fantasy & Science Fiction, et de Asimov’s Science Fiction ? Mais alors quelque chose s’est perdu à un moment donné, dont une virgule.

Bref les pulps ne sont pas un genre.

Le cas des coquilles est parfois problématique ; ainsi peut-on lire que « les Ruritanien séchignent » au lieu de s’échinent. Plus loin on repousse les badauds en leur reprochant de « se rincer les yeux », alors que l’usage est de se rincer l’œil, au singulier ; quand bien même y en a-t-il plusieurs (d’yeux).
On a aussi un « décrivaient » remplacé par décriaient. Et un désolé qui devient un « désolant ». Bref ce n’est pas énorme (du moins pour les coquilles que j’ai pu remarquer) mais cela reste bien trop.

Une technique qui me paraît intéressante à expérimenter (rapportée par Jean-Daniel Brèque, traducteur émérite), s’agissant de relire, consiste à s’y prendre à l’envers.
Après une première lecture dans le sens de l’histoire, une seconde lecture dans le sens inverse. Autrement dit en commençant par la fin (des phrases) et en remontant vers le début du texte.

Pour l’instant de ce que j’ai lu, Simon Spector (que j’avais déjà lu en V.O au moment de sa sortie) et Frank Ironwine sont vraiment pas mal. Quit City est très surprenant, mais à mes yeux un peu handicapé par le travail de la dessinatrice Lauren McCubbin. Malgré les louanges de Warenn Ellis à son sujet.
Aetheric Mechanics est une belle réussite, sauf en ce qui concerne la fin. Ou disons plutôt que quelques pages supplémentaires dans cet univers ne m’auraient pas gêné.

À propos de la Ruritanie d’ailleurs, pays imaginaire sur lequel revient le traducteur Alain Delaplace, dans les quelques pages (intéressantes) qu’il consacre à son travail, je préciserai qu’à mon avis, elle a sûrement aussi été choisie par Warren Ellis car le roman d’Anthony Hope (Le Prisonnier de Zenda), où apparait ce royaume, parle d’une substitution. [-_ô]

En tout cas, l’Apparat est bien gras. Je ne l’aurais pas cru si gros !

Mes exemplaires sont arrivés. Je n’ai pas encore eu le temps de bien les décortiquer, je n’ai pour l’instant fait qu’un rapide feuilletage, mais le plaisir est déjà bien grand de les avoir sur le coin du bureau, alors je partage.

Pour ceux qui n’ont pas encore vu l’objet, l’ouvrage est double.
Tout d’abord un bon gros recueil cartonné contenant les récits de la collection « Apparat », tous écrits par Warren Ellis (les quatre « premiers numéros » solo, mais aussi les trois one-shots pour lesquels j’ai un petit faible et qui explorent l’imaginaire du XXe siècle, en jouant paradoxalement sur les figures du passé, j’ai nommé Aetheric Mechanics, Crecy et Frankenstein’s Womb). C’est dans ce pavé que sont publiés les deux textes qu’Alex Nikolavitch et moi-même avons rédigés pour cette édition française.
Ensuite, un petit bouquin souple compilant Bad World et Do Anything, deux plongées dans la vision qu’Ellis entretient du monde : cynique, amusante, angoissée.
Les deux recueils contiennent des petits bonus complémentaires qui viennent enrichir un sommaire déjà copieux. Une épatante manière d’aborder le travail de cet auteur hors-norme.

Jim

Gros pied à lire ces histoires présentes dans Apparat. Déjà, parce qu’Ellis est accompagné de 7 dessinateurs pas manchots du tout. Il y a de magnifiques planches là-dedans. Ensuite, parce qu’il y a forcément tout ce qui fait Warren Ellis (donc, quand on aime, on n’est pas déçu) dans ces récits et plus encore : tout ce qu’on a pu critiquer chez lui, il le démonte. Il y a de la densité dans ses épisodes, du dialogue, ça ne se lit pas en 5 minutes, loin de là. Et puis il y a de la variété.
Et l’autre intérêt, c’est que c’est aussi un livre qui parle un peu de Warren Ellis, au travers d’interviews ou de notes sur lui-même. Et pour moi, ce que j’en ressors le plus, c’est sa volonté de ne pas forcément durer sur un titre, en tout cas, pas plus que cela lui le semble nécessaire.
Et quand on ajoute des interviews sur les dessinateurs, ça enrichit Apparat (avec des analyses de Jean-Marc Lainé et Alex Nikolavitch, qui ne se télescopent quasiment pas, et ça, dans ce genre de bouquin choral, c’est appréciable !).

Bref, un bien bel album (dommage pour les fautes, en revanche).

Hips.

Mickaël Géreaume a eu la bonne idée de me passer le texte d’Alex au moment de la discussion du contenu du mien. De sorte que je savais de quoi causait mon collègue, et comme il n’abordait pas les sujets que je souhaitais développer, ça a fonctionné.

Jim

Bien un truc qui devrait se faire plus souvent, pour ce genre de chose !

Je l’ai récupéré ce matin, hate de lire ça.

Bad World + Do Anything : voilà un album comme on en voit peu (ou pas). Bad world a été écrit en 2001, quand Warren Ellis s’intéresse un peu plus à l’Internet.
C’est une trace, un témoin d’une autre époque, où quand tu lis ça aujourd’hui, tu n’es pas surpris de toutes les absurdités que relève Ellis (dans des thématiques qu’il affectionne, évidemment). Et je trouve que justement, c’est le bon outil pour mettre en avant tous les dangereux pignoufs qui trainent sur le net … Parce que je peux tellement être habitué à les voir, que tu ne t’en soucies même plus. Et c’est aussi un danger de les ignorer !
Ah, et Ellis nous dit qu’il ne faut pas oublier de mettre le nez dehors.
Voilà pour le fond. Pour la forme, c’est surtout des textes illustrés, plutôt bien illustrés d’ailleurs, par Jacen Burrows.

Do Anything, c’est encore autre chose. C’est un recueil de 26 chroniques réagencées en 15, écrites à l’origine pour le site Bleedingcool.com
C’est assez fou en fait, mais une folie complètement gérée et terriblement érudite. Il parle de pas mal de choses, mais surtout de Kirby et de ce qui peut tourner autour de Kirby, de la création de la BD (et là, je trouve qu’il fait preuve d’une réelle humilité sur son travail) … alors, par moment, il se répète un chouai (mais vraiment peu), mais c’est aussi pour rappeler que beaucoup de choses sont liées, qu’il y a des ramifications dans tous les sens.
Quand j’ai lu la première chronique, je me suis tout de suite dit que j’allais adoré Do Anything. Et je ne me suis pas trompé, même si je n’ai pas dû comprendre tout ce qu’il a dit et toutes les références … Laughing
J’y vois presque un hommage à Kirby, à sa façon, un peu comme Moore a pu le faire dans Supreme.
Et puis une sorte de leçon sur son travail, une leçon sur l’approche qu’il faudrait peut être avoir.

Donc, au final, c’est un produit vraiment particulier, hybride. Le genre de truc que je suis content d’avoir dans ma biblio parce que c’est une particularité qualitative, à la Ellis. Et puis Do Anything devient presque un truc incontournable (je dis « presque », parce qu’on peut vivre sans, hein !) pour les gros fans d’Ellis, mais peut être aussi un peu pour ceux de Kirby. Donc, me voilà doublement ravi.

Alex, au cours de la lecture de Do Anything, je me suis demandé comment tu avais vécu la traduction de ce truc. Tu pourrais nous en dire plus ?

Edit : Ellis fait un lien entre SW et Druillet, avant même d’évoquer le Quatrième Monde qui est arrivé après Druillet. Intéressant.

Diable, j’en ai repéré une dans mon texte, et après vérif, il s’avère qu’elle est complètement de mon fait : j’ai recorrigé une phrase entre la version 1 et la version 2, et j’ai oublié un détail. Zutalor !

Jim

Gardes, enfermez cet homme !

Et que l’internet n’était pas encore ce qu’il est.

Mais aussi dans la « vraie » vie. C’est ça qui fait peur.

Jim

Oui, c’est aussi ce qu’il dit, exemple à l’appui.

Do Anything, traduction pas simple du fait des références dans tous les sens. mais d’un autre côté, très fun à faire, du fait du ton complètement déjanté (et thompsonien) de l’ensemble.

grosse difficulté, par contre, sur l’expression elle-même : « Do Anything », c’est polysémique, et c’est aussi bien « faire n’importe quoi » « faire quelque chose », « faire son truc » qu’il a fallu d’abord déterminer quel était le sens que lui donnait le plus souvent Ellis…