WONDER WOMAN / JUSTICE LEAGUE DARK : THE WITCHING HOUR (Tynion IV / Merino)

La première partie de The Witching Hour, le crossover qui réunit les séries Wonder Woman et Justice League Dark.

Un petit rappel :

The Witching Hour sera composé de 5 épisodes publiés pendant le mois d’octobre :

  • Wonder Woman and the Justice League Dark : the Witching Hour , par James Tynion IV et Jesus Merino.
  • Wonder Woman #56 , par James Tynion IV, Emanuela Lupacchino et Ray McCarthy.
  • Justice League Dark #4 , par James Tynion IV, Alvaro Martinez et Raul Fernandez.
  • Wonder Woman #57 , par James Tynion IV, Emanuela Lupacchino et Ray McCarthy.
  • et Justice League Dark and Wonder Woman : the Witching Hour , par James Tynion IV et Jesus Merino.

Wonder Woman & Justice League Dark: The Witching Hour #1

Just in time for Halloween, it’s “The Witching Hour,” a five-part weekly event that will rewrite the future of DC’s magical heroes!

Written by: James T Tynion IV
Art by: Jesús Merino, Romulo Fajardo Jr
Cover by: Jesús Merino
Variant cover by: Riccardo Federici

U.S. Price:
4.99
On Sale Date:
Oct 3 2018

Source : www.theavclub.com

Je prends !
D’autant plus que, si je craignais que le crossover soit trop soudain, la fin de JLD #3 le justifie pleinement, et fort logiquement.

Oui. À la base je craignais un peu l’effet peu heureux du crossover JLD / I, Vampire au début des New 52, mais là on voit que :

  • Wonder Woman est un personnage central de la JLD écrite par Tynion.
  • La preview montre qu’on est dans la suite directe de ce qui a commencé à être développé dans sa série.
  • Tous les épisodes sont signés par Tynion.

Donc, en fait, selon toute apparence… ce n’est tout simplement pas un cross-over :sweat_smile: c’est juste Tynion qui squatte un autre titre et débauche un dessinateur supplémentaire histoire de faire avancer plus vite son histoire.

Soit dit en passant : pas encore de review dithyrambique par l’ami Ben-Wawe ? Parce que je ne malheureusement pas le temps de m’y mettre en détails ces jours-ci, mais ce numéro inaugural est probablement ma meilleure lecture comics depuis… la fin du run de Tynion sur Detective Comics ? :yum:

Si le début de sa Justice League Dark n’était déjà pas mal du tout, j’ai le sentiment qu’on vient de monter de plusieurs crans.

Ah bah bravo, monsieur Benny la Vague. Voilà les lecteurs devenus exigeant ! Va falloir assumer, maintenant !

Il ne dit rien parce que c’est à chier.

Meuh non.
Je plaisante.
Rhôô là là.

Bon, c’est très bien.
Déjà, moi, j’aime beaucoup le boulot de Merino en général. J’ai l’impression de voir du Pacheco sans l’élégance et la perfection, avec des failles, mais avec le détail et l’énergie qu’on lui connaissait il y a des années. Là, il livre des pages riches, denses, bien composées (il y a quelques doubles pages, comme Tynion les affectionne), où les personnages sont beaux et hiératiques sans être rigides. La mise en scène est plutôt bien, on sent les personnages vivre dans les décors (les scènes de couloir ont un petit côté « manoir des Vengeurs » qui ne me déplaît pas).
De son côté, Tynion parvient à accomplir plusieurs prouesses en même temps. Il connecte son récit à la continuité, en renvoyant aux trois premiers épisodes de sa série ou encore à la mini consacrée à la Ligue et publiée il y a quelques mois.
Ensuite, il enclenche aussitôt les hostilités en faisant circuler les informations entre héros. C’est un truc qu’il avait déjà fait sur Detective Comics : les justiciers parlent entre eux et échangent des informations, il ne joue pas sur le non-dit, le silence ou l’ignorance, qui n’est pas un ressort facile dans son arsenal : au contraire, il fait avancer le récit. Sauf que là, justement, il y a du non-dit et de l’ignorance, et, une fois de plus, Tynion utilise tout cela pour faire avancer le récit, là où un autre scénariste en aurait profité pour faire un cliffhanger ou glisser un subplot à résoudre plus tard. Non non, là, on voit qu’il y a des choses qui ne sont pas dites ou pas entendus, et rien que dans ce numéro, c’est déjà exploité. Cela contribue à la vitesse de l’intrigue, puisqu’il tire ces munitions et doit rapidement passer à autre chose.
Rajoutons à cela que la caractérisation tombe à point, que le scénariste semble aussi à l’aise sur la mythologie wonderwomanienne que dans la gestion du couple Batman / Zatanna (l’un des moments forts de son passage sur Detective Comics), qu’il parvient à donner sa minute d’éclairage à toute l’équipe (y compris à un certain sorcier anglais qui fait un peu plus que de la figuration), le tout en donnant toutes les informations nécessaires au lecteur qui n’aurait pas lu Justice League Dark.
Alors ce n’est qu’une mise en bouche, mais c’est quand même du gros calibre. Et en plus, moi, la présence de Detective Chimp me rappelle les belles heures de Shadowpact, donc je suis (encore plus) content.

Jim

Pas eu le temps de lire jusqu’à ce soir. :slightly_smiling_face:
Mais je confirme les avis ô combien positifs.

J’ai beaucoup aimé les trois premiers numéros de Justice League Dark, et si je trouvais initialement ce crossover comme arrivant trop tôt, la fin de JLD #3 le justifiait complètement ; et James Tynion IV confirme l’évidence de cette rencontre, mais surtout de son talent, ici.
En faisant le bilan des récents événements, en rappelant (déjà) quelques éléments disséminés jusque-là, l’auteur construit très vite et très bien une intrigue solide, dynamique, avec notamment une opposition parfaite, dans son ampleur et son détail. S’il a surpris, choqué et déjà constitué un adversaire terrible dans JLD, on a droit ici à une ennemie plus divine… mais pas moins terrible ; peut-être moins dégoûtante, horrifique « directement », mais le contrôle d’Hécate sur plusieurs sorcières et ses conséquences est, presque, plus terrifiant par cette ampleur.
C’est bien, oui. C’est bien fait, c’est comme toujours avec Tynion très solide, mais surtout très bien caractérisé et dialogué. Les échanges entre la JLD et la JL sont parfaits, le scénariste a la connaissance requise pour flatter le fan dans les interactions, et l’intelligence de bien utiliser cette connaissance. Batman qui interpelle Zatanna, c’est fin ; Diana qui ment pour protéger ses amis et ne touche plus son Lasso pour cela, c’est fin ; Chimp qui a les meilleures punchlines, c’est fun et pertinent ; l’utilisation si millimétrée mais si pertinente de Constantine, qui apparaît souvent mais très peu, avec toujours des moments parfaits, c’est juste idéal pour le personnage.
Et le final, classique mais efficace, a la gentillesse de ne pas tomber dans le cliffhanger simple et facile ; une réussite, totale. Un lancement, parfait, de saga.
Avec, en plus, des dessins de Merino fort agréables. Longtemps dans l’ombre, en effet, de Pacheco, je l’avais découvert il y a des années, et j’avais été autant surpris de son influence sur Pacheco (car ça se voyait, quand il s’est lancé seul, de son impact sur les productions de Pacheco peu avant) que par la qualité de ses traits. Je retrouve son dynamisme, sa fougue, ses très bonnes compositions, ses bons choix esthétiques (j’aime son Batman à la cagoule entièrement noire, ça me rappelle Matt Wagner) ; c’est « juste » un peu moins beau. Dans le sens où le trait est bon, où sa BD est bonne, mais ses « images » ne sont pas forcément les plus « jolies ».
M’enfin, ça reste de très bonne qualité, et c’est complètement contrebalancé par la maîtrise totale de la narration et du processus de BD ; et ça, ça vaut toutes les « belles » images du monde !

Y a une très belle page dans l’épisode, où l’action est introduite par une case verticale présentant Chimp et Swamp Thing au milieu des « mues » de ce dernier. Sur la droite il y a deux cases, la première reprenant le tandem en plongée, et la deuxième montrant Langstrom analysant les cosses vides de la Créature du Marais. Et tout discrètement, Merino compose le truc de sorte que cette troisième case soit la « suite » de la première, ce qui constitue une grande image. C’est non seulement joli esthétiquement, mais ça permet aussi, d’un point de vue narratif, de montrer que les deux premiers personnages entament un dialogue sans inviter le troisième qui reste, en quelque sorte, dans sa bulle, dans son monde. C’est d’une finesse à toute épreuve.

Jim

Justice League Dark and Wonder Woman: The Witching Hour #1

Written by James Tynion IV, art by Jesus Merino, Fernando Blanco, Miguel Mendonça, Romulo Fajardo Jr and cover by Jesus Merino, variant cover by Riccardo Federici.
The deadly finale of « The Witching Hour » arrives as Zatanna battles for Wonder Woman’s soul – and the rest of the Justice League Dark battle for their lives! Hecate is more powerful than the Greek Gods…and no matter who wins, the Earth will lose its chance of surviving the war that’s coming!
48 pages, $4.99, in stores on Oct. 31.

Source : www.superherohype.com

Jolie conclusion pour la saga Witching Hour : alors que James Tynion IV gère, en parallèle, Drowned Earth, la lecture de l’épilogue de « sa » saga montre combien l’histoire sur Aquaman est un travail de commande… et combien Witching Hour est « son » histoire.
Avec une jolie idée pour stopper Hecate, notamment en surfant sur les éléments des trois premiers numéros de JLD, l’auteur s’en sort très bien, et parvient encore à extrêmement bien caractériser ses personnages. Constantine gagne toujours en charisme en étant peu utilisé, Zatanna demeure l’héroïne principale des titres (à croire, au fond, que le scénariste veut surtout écrire pour elle, et que Wonder Woman n’est à la base là que pour viabiliser le titre économiquement), Diana est très bien écrite (l’auteur s’en empare vraiment), et tous les personnages magiques sont pertinents, même s’ils demeurent obscurs.
Le final lui-même, attendu et classique, gagne en puissance car tout est bien réalisé. C’est fin, intelligent, très bien rythmé, et le crossover à ce moment de JLD fait sens - car l’équipe naît véritablement maintenant ; dans le sang, le drame, le sacrifice, la douleur… et la victoire et les sacrifices, ensemble. Bien vu.
L’aspect graphique est accompli par beaucoup de dessinateurs, mais je n’ai pas ressenti de gêne, grâce à une homogénéité des planches. En conclusion, Witching Hour fut une belle réussite, qui le sera encore plus en lecture en bloc.
Vivement la suite dans JLD, et bravo pour ce bon micro-event !