[quote=« Jack! »]
J’aime bien l’idée mais au final ce n’est clairement pas ce que laisse ressortir le film. Rappelons quand même que les vilains allemands sont libérés du joug d’Hares lorsque celui-ci disparait. [/quote]
Oui, mais ça, tu peux aussi le voir comme une métaphore des armistices : quand les vaincus sont tombés, quand les chefs de guerre sont morts, les combattants du camp perdant sont hébétés, lâchent les armes, sortent de la spirale de violence.
Là encore, c’est le sujet du film. C’est toute la problématique des fictions qui créent des grands méchants (dieux, extraterrestres, savants fous…) avec des plans de manipulation à grande échelle : qui est responsable, l’humain (devenu pantin) ou le marionnettiste ? Et le problème se pose encore plus quand il s’agit de récits avec une dimension historique. La série Dark Skies, qui se donnait pour but de raconter les conséquences d’une invasion extraterrestre dans l’Amérique des années 1950 à 1970, est parfois tombé dans l’écueil : les émeutes de Watts sont décrédibilisées à partir du moment où les envahisseurs sont les fautifs, cela dédouane la société, blanche et patriarcale, de l’époque.
Mais moi qui suis adepte de surinterprétation parce que j’adore les énièmes degrés de signification, je sais aussi qu’on peut savourer un film pour ce qu’il nous montre : donc, je peux goûter à l’intrigue avec Arès.
Même si, force est de reconnaître que Captain America: First Avenger s’en est mieux tiré, en opposant un surhomme à un autre surhomme (et à sa super-technologie), justifiant ainsi l’existence d’un front dans le front, ce qui permet de ne pas toucher à la véritable Histoire.
En soi, le film se piège lui-même par son envie d’indiquer clairement que Arès n’est pas celui qui mène la guerre, et donc que les hommes ne sont finalement pas « bons », et l’envie d’un gros combat final bruyant et violent, avec donc le besoin d’intégrer Arès.
En fait, le film aurait été bien plus fort, courageux et pertinent (pour justifier que Diana ait « quitté » le monde actif des hommes depuis 100 ans, comme elle le dit dans BvS) si Arès n’avait pas été dans le film - pas du tout. Diana aurait vaincu un Huston surpuissant via les gaz du Dr Poison, et se serait rendue compte que l’Humanité n’est pas comme elle l’imaginait ; avec le sacrifice de Steve, ça aurait justifié le discours dans BvS… et ça aurait été un final terrible.
Sinon, j’en sors et j’ai bien aimé. Le meilleur film du DCEU, plein de défauts mais positif et dynamique ; pas une grande réussite, mais un bon film, qui fonctionne bien et donne le sourire.
J’ai enfin réussi à voir le film, et mon impression principale est que même si je le trouve « objectivement » bancal et plein de défauts, j’en ai quand même plutôt apprécié la vision — et il constitue la plus grande réussite de DC sur grand écran depuis les « Dark Knight » de Nolan, mais ça, effectivement, c’est pas un exploit. Par contre, c’est vraiment loin, vraiment très très loin d’être parfait, et je pourrais plus facilement pointer les défauts qu’énoncer les qualités de la chose.
Plusieurs des premiers ont déjà été signalés, sur le fond (comme l’amourette plaquée en vitesse) et sur la forme (comme la médiocre qualité de certains effets spéciaux numériques). Outre que je partage l’avis énoncé plus haut sur la « monothéisation » à outrance et la simplification à marche forcée du panthéon grec (Zeus=YHWH / Arès=Lucifer, la rhétorique qu’il déploie à la fin —le fils déçu que son barbu de père lui ait préféré des « créatures inférieures »— ne laissant aucun doute si on en avait encore après l’intro), j’ajouterai que la chronologie du début n’a absolument aucun sens, et la géographie guère plus, d’ailleurs :
[spoiler]* Si Zeus est mort (au plus tard) dans la haute Antiquité, comment peut-il être le père de Diana ? ou alors il faut comprendre que celle-ci a grandi trèèèès lentement ?
Qu’est-ce que c’est que ces bracelets que Diana porte avec elle depuis la petite enfance et qui apparemment ont grandi en même temps qu’elle ?
Par ailleurs, comment les Amazones connaissent-elles tous les langages modernes, alors qu’elles n’ont clairement aucune idée de ce qui se passe en-dehors de leur île ?
Steve Trevor est abattu près des côtes de Themyscira après avoir décollé de Turquie, mais, de là, regagne l’Angleterre en bateau en moins d’une nuit. [/spoiler]
Ce côté bordélique se retrouve à la fin, lors du combat contre Arès avec le brusque développement des pouvoirs de Diana, sans aucune explication.
À ce propos, je me rend compte que je me suis fait devant l’écran la même réflexion que BenWave :
Cela aurait également eu le mérite de mettre sous le projecteur le paradoxe avec lequel tout le film se débat sans vraiment parvenir à l’assumer, la double nature « pacifiste » et « guerrière » de Diana, et, au-delà de ça (et de l’univers des comics), toute la rhétorique du « faire la guerre pour arrêter la guerre ». En l’état, chaque bref moment de prise de conscience par le personnage que la situation est plus complexe qu’elle ne l’imaginait depuis son île, est immédiatement annulé.
[spoiler]* La confrontation avec l’État-major à Londres : oui mais en fait on y va quand même, juste pas officiellement.
L’engueulade avec Steve après le gazage du village, il n’y a pas que les gentils d’un côté et les méchants de l’autre (il faut être deux camps pour faire une guerre) : zéro conséquence.
La prise de conscience que tuer un homme ne suffit pas à arrêter une guerre : …mais c’était juste pas le bon, en fait. [/spoiler]Ce dernier point rend d’ailleurs d’autant plus bizarre l’emphase mise ensuite sur l’enjeu de tuer ou d’épargner le Dr. Maru.
Sans aller tout à fait jusqu’à la proposition de BenWave —parce qu’il aurait tout de même été un brin problématique, quand arrive enfin un film sur Wonder Woman, que Steve Trevor en apparaisse au final comme le véritable héros ! —, tout en gardant la scène du sacrifice, il y avait sans doute mieux à faire faire à Diana après ça qu’un combat contre boss final à l’esthétique hasardeuse. Conjuguer perte de l’innocence et héroïsme glorieux / attitude exemplaire malgré ça (plutôt que retour à la case départ) était-il vraiment trop demander ?..
Tout ceci posé (et ça fait beaucoup, on est d’accord !), il n’empêche que :
[ul]] Gal Gadot se confirme comme une incarnation idéale de WW. Tout y est et il n’y a rien à jeter. Le physique « attrayant » (ça reste la loi du genre) et néanmoins crédiblement athlétique, la détermination farouche et néanmoins l’étonnement devant la découverte du monde, la noblesse et l’anticonformisme, le côté déesse et le côté humaine.
/:m] ] La figuration de Themyscira est vraiment très chouette. Les éléments de décor sont top, l’attention à la diversité du casting est appréciable, l’ambiance d’ensemble fonctionne bien. On aimerait en voir, en savoir plus, mais ça n’a pas non plus le goût de trop peu et de gâchis de la Krypton de Man of Steel.
/:m]
*] CGI foireux mis à part, l’esthétique d’ensemble du film est vraiment bien. +1 à ce qu’en disait Jim :
/*:m] ] Chris Pine ne s’en sort pas trop mal en Steve Trevor, de même que ceux qui l’accompagnent et qui arrivent à dépasser l’impression initiale de « Howling Commandos du pauvre ». Lucy Davis est une très appréciable Etta Candy, avec le seul bémol qu’on a envie de la voir beaucoup plus que ça ! Et le trio de méchants, disons, fait le job.
/:m] ] Les clins d’œil à Superman, bien vus.
/:m] ] Comme presque tout le monde, LA scène de la tranchée et du no man’s land m’a vraiment enthousiasmé. +1 à tout ce qui en a été dit. Héroïque, iconique, s’il fallait n’en retenir qu’une ce serait évidemment celle-là. De plus, même « téléphonée » et gâchée par les nombreuses réserves qu’elle suscite, la fin du film fait également bien passer l’émotion.
/:m] ] La volonté, même si trop brièvement faute de place pour développer, de pointer vers différents sujets de société au-delà de la seule thématique guerrière./:m][/ul]
Est-ce que tout cela suffit à faire du film une réussite ? À chacun d’en juger. On pouvait espérer mieux, bien mieux, mais également craindre bien pire. Je ressors quand même de la salle avec l’envie de lui accorder un bénéfice de principe, à défaut de pouvoir vraiment fermer les yeux sur les défauts de l’ouvrage.
Bon, il ne reste plus qu’à attendre la Batgirl de Whedon. (Quoi, comment ça, il y a d’autres films DC qui vont sortir d’ici là ? Nooon, je le saurais, quand même… si ?)
Je rejoins l’avis de l’Oncle Hermes (tiens, t’as pas été tué par Ares toi? ).
C’est vrai que géographiquement et historiquement, c’est un peu la fête du superslip (haha!), que l’amourette est de trop, que c’est abusé sur les ralentis, que certains effets spéciaux sont moisis, que le scénar part parfois en live, que le méchant est en carton et d’un poncif incroyable (je bute mes collaborateurs et leur demande de faire en 24h ce qui demande 48h, parce que je suis méchant mwouhahaha), et que le pouvoir de l’amour… là j’ai vomi.
Mais mince à la fin, 2 scènes de sacrifice!! 2!! Qui n’apportent rien en plus. Sérieux. Arrêtez avec vos scènes de sacrifice ridicules.
Et je passe WW en mode DBZ…
Malgré tout ça, c’est resté distrayant. Parce que le film est lumineux (enfin!), parce qu’il est optimiste, parce que Gal Gadot incarne bien la guerrière amazone (même avec une épée dans le derrière ), parce qu’il offre de vraies scènes de bravoure, et que ça fait du bien.
Ah enfin un bon film DC, avec sa part de défauts, certes, mais rempli également de qualités et de générosité.
Pour la sortie du film en vidéo le mois prochain, Warner a mis en ligne des minis vidéos de promo mettant en scène Etta Candy.
Dans la première Etta nous parle de son amie Diana :
Dans la 2ème elle nous parle des amazones (j’adore le passage où elle comprend pourquoi Diana s’appelle « Prince »^^ ) :
Ce n’est pas une surprise, mais c’est maintenant officiel : suite au succès du premier film, Patty Jenkins sera de retour derrière la caméra pour Wonder Woman 2, prévu pour 2019.
Je viens de voir ça. Contente de son retour (parce qu’on lui doit tout de même, envers et contre tous, la scène du No man’s land), en espérant cependant trouver un 2ème film avec moins de défauts que le 1er.
13/12/2019 pour le 2ème film (enfin pour l’instant), c’est noté sur l’agenda !
Encore une vidéo d’Etta Candy qui nous parle d’Arès cette fois :
Une autre vidéo montre une scène coupée dans laquelle Etta Candy retrouve Sameer, Chef Napi et Charlie pour leur parler d’une mission : retrouver un ancien artefact très puissant
Bon, j’ai enfin pu le voir et c’est bourré de défauts (je pense que vous en avez énumérés un paquet, par pack de 12 en plus), mais qu’est-ce que ça fait du bien de voir un film DC lumineux, avec une héroïne qui pense à l’humain. Je suis plutôt fan du choix du jeu de Gal Gadot (alors, c’est peut être pas un choix, mais dans ce cas, je suis content de ce coup de chance), et j’ai beaucoup aimé les quelques clins d’oeil que j’ai pu choper ainsi que pas mal de répliques. Bon, après l’amourette, c’est pour faire plaisir à Hollywood, la baston finale, elle est foirée comme dans la plupart des films ces dernières années (pareil pour le vilain, même si je sens une volonté du scénariste de ne pas faire un manichéisme primaire), les effets spéciaux ne sont pas terribles (et c’est un non-spécialiste qui vous dit ça) … mais je sors de ce visionnage plutôt satisfait, parce que même si les origines ne m’ont pas plu, j’ai adoré le perso !
Donc, de ce que j’ai lu ici, je suis globalement d’accord avec Alexa et Jim, un peu avec le Tonton dieu rescapé (mais qui à mon avis, à un peu oublié son sens du merveilleux, et le détroit de Gibraltar) et Jack n’a pas tort non plus, mais il voit toujours que le verre à moitié vide !
Du coup, j’ai hâte de voir ce numéro 2 !
PS : y avait pas de scène(s) finale(s) post-générique ?
Non pas de scène supplémentaire au ciné.
Mais sur le blu ray il y a une scène bonus qui aurait pu être utilisée comme telle. On y voit Etta Candy envoyer en mission Sameer, le Chef et Charlie à la recherche d’une Mother Box.
[/spoiler]
—, tout en gardant la scène du sacrifice, il y avait sans doute mieux à faire faire à Diana après ça qu’un combat contre boss final à l’esthétique hasardeuse. Conjuguer perte de l’innocence et héroïsme glorieux / attitude exemplaire malgré ça (plutôt que retour à la case départ) était-il vraiment trop demander ?..
).
