À première vue, c’est en effet une approche plutôt plus logique. 
Mais cela dit, attention à la fausse évidence. Dans le format de publication originale, les deux arcs s’entrecroisaient et – au-delà de l’astuce éditoriale pour tenir le rythme de sortie bimensuel, avec un(e) artiste différent(e) pour chacun des deux arcs – les épisodes se « répondaient » parfois les uns aux autres. Plus d’une fois, Rucka a présenté d’abord un personnage dans sa version « présente » (arc The Lies), avant de « revenir » cinq ans en arrière la quinzaine suivante pour revenir sur les bases de, en gros, « comment on en est arrivé là » (arc Year One). Par exemple, dans un épisode The Lies, Wonder Woman affronte Cheetah et celle-ci ne se comporte pas vis-à-vis d’elle comme une super-vilaine mais plutôt comme une amie trahie, une approche qui n’est pas forcément évidente pour le lecteur ; et ensuite seulement, l’épisode « suivant » de Year One nous présente les origines de Barbara Minerva telles que retravaillées par Rucka. En inversant l’ordre de publication et donc de lecture, Urban supprime un effet de surprise.
The Lies est également l’arc qui lance la quête du personnage, avec l’épisode introductif « Rebirth » par lequel Rucka fait table rase de la continuité de WW période New 52 / Renaissance (le run d’Azzarello et Chiang et surtout le catastrophique run du couple Finch, « Wonder Woman déesse de la guerre »), avec l’héroïne se rendant compte que ses souvenirs du passé sont peut-être une illusion, ou une fabrication artificielle. Year One est, dans une certaine mesure, la réponse, la solution à cette quête.
Enfin, même l’argument de publier Year One en premier « parce que ça se passe avant » ouvre sur une suite problématique puisque le procédé des deux lignes temporelles est repris dans les arcs suivants, actuellement en cours outre-Atlantique, Godwatch (suite de Year One) et The Truth (suite de The Lies). Donc, la seule solution pour « reconstituer » (de force) une ligne temporelle unique serait qu’Urban « saute » par-dessus de The Lies pour publier directement Godwatch, et ainsi de suite tant que Rucka continuera ce procédé, et ensuite seulement revienne en arrière au #1 de la série pour publier les arcs se déroulant dans le « présent ». Un peu comme si (mutatis mutandis [size=75]et surtout en terme de qualité…[/size]) TF1 décidait de monter et montrer d’abord toutes les scènes de flashbacks de la série télé Arrow et seulement après les épisodes où Oliver Queen officie comme justicier dans sa ville. Improbable, dans un cas comme dans l’autre…
Attention, pour être parfaitement clair : je ne dis PAS qu’Urban a TORT de commencer par cet arc plutôt que par l’autre. Dans les deux cas, le passage de la lecture alternée à la lecture en volume(s) pose son propre jeu de problèmes. Je m’étonnais juste de ce que, entre deux solutions imparfaites, Urban a choisi le parti inverse de DC.