WONDERTOWN t.1-2 (Fabien Vehlmann / Benoît Féroumont)

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Petite série d’histoires courtes un peu éclipsée par d’autres productions de Fabien Wehlmann (notamment Green Manor, bâti sur le même principe), Wondertown mérite pourtant une redécouverte.

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L’action se déroule dans une ville comparable à un Chicago des années 1930, mais peuplée autant de créatures monstrueuses et d’êtres surnaturels que de bandits armés et d’enfants des rues. C’est dans ce cadre que les deux auteurs livrent des récits courts à la tonalité horrifiques, mais où ils parviennent à faire cohabiter rires et larmes, ricanements et émotions. L’histoire consacrée à Camille la chanteuse de cabaret est un modèle en matière de mélange des genres.

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Wondertown est la série qui m’a fait connaître le travail de Féroumont, son style rond et, avouons-le, un peu bizarre. Décontenancé par sa prestation, j’ai été rapidement séduit par sa capacité à caricaturer, et donc à rendre très vivant tous ses personnages, qu’ils soient humains ou monstrueux.

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Il n’est pas impossible que l’univers mis en scène évoque aux lecteurs de comics le petit monde frappadingue du Goon d’Eric Powell. La comparaison semble évidente. Mais si le personnage de Powell met en avant un mauvais esprit frondeur n’hésitant pas à tomber dans le pipi-caca, au plus grand plaisir de ses lecteurs, la série de Vehlmann et Féroumont fait preuve quant à elle de poésie, de mélancolie et de tendresse. On n’est donc pas tout à fait sur le même registre, même si les deux séries partagent une espèce de pessimisme souriant, de désespoir élégant.

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Bref, un joli univers, trop rapidement exploré à l’occasion de deux tomes très agréable. Vehlmann est ensuite allé faire plein de trucs passionnants, connaissant le succès avec Seuls, et Féroumont est allé donner une version revisité du monde médiéval avec Le Royaume, vision truculente et féministe des siècles passés.

Mais Wondertown mérite qu’on les redécouvre ensemble.

Jim