Comme beaucoup de dessinateurs méditerranéens à son époque, Hugo Pratt a illustré de nombreuses histoires prenant place durant le second conflit mondial, et figurant aux sommaire des parutions de Fleetway.
Ce qui, d’ailleurs, en fait quasiment un comic, qui devrait figurer dans une autre partie du sommaire, mais est-ce bien le moment d’ergoter, amis esthètes ?
Bon, ce recueil, proposé par Casterman, est d’une qualité exceptionnelle, les planches étant publiées dans un forme proche voire identique au travail de Pratt, avant les remontages des différentes éditions. Son dessin est vigoureux, détaillé, et on y sent l’influence des grands auteurs américains de strips, ainsi que sa capacité à synthétiser l’image afin de travailler vite et de livrer dans les délais (qu’on imagine serrés).
Après, dans sa communication, Casterman semble vouloir profiter de l’image de Pratt, et tente de vanter la dimension humaine, voire humaniste, derrière la violence de la guerre. J’ai beau aimer ces récits, musclés et sans concession, et souvent bien menés, force est de constater que les personnages restent manichéens (les « boches » étant dessinés en vue de les rendre laids en comparaison des héroïques britanniques), loin de la poésie et du second degré qu’on connaît au maître.
Reste une lecture populaire et agréable. Si vous aimez Pratt mais aussi la BD popu de guerre, faut pas hésiter.
Jim