Je confirme qu’Action Comics a commencé en évacuant l’intrigue Rogol Zaar de son côté… ce qui est précisément la raison pour laquelle j’ai suivi cette série (pendant un temps, du moins, là j’ai du retard) et pas Superman.
Pour recoller au sujet, je me demande quand même quel pourcentage de lecteurs commence la prestation de Hickman par ce X-Men #1 en ayant zappé HoX/PoX. Surtout vu le battage médiatique qu’il y a eu autour, le succès rencontré et les débats engendrés. La comparaison proposée plus haut avec la prestation de Bendis sur Superman s’arrête d’ailleurs là, à mon sens, car il y a un monde entre les deux-trois éléments introduits par Bendis, et étirés dans sa mini-série MoS, et la révolution quasi-copernicienne effectuée sur la franchise mutante dans HoX/PoX.
Personnellement, je me range dans le camps des mitigés à la lecture de ce X-Men #1… mais pour des raisons inverses à celles de Ben, en fait.
Je trouve les dissertations de Storm et Cyclops fort lourdes dans ce début d’épisode. Je ne suis pas contre la parlotte dans les scènes de combat, qui caractérise les personnages, etc., etc. — mais là on est carrément dans un pavé de « Dans les épisodes précédents… » artificiellement plaqué sur l’action. Le résultat tient du pire, plutôt que du meilleur, des deux mondes : beaucoup de redite inutile pour les lecteurs de HoX/PoX, sans pour autant (évidemment) arriver non plus à caser toutes les informations dont le « nouveau » lecteur aurait besoin.
Quant à l’aspect graphique, j’ai plutôt l’impression d’avoir retrouvé ici un Yu à son moins bon. J’allais être miséricordieux et dire qu’il n’était peut-être pas aidé non plus par l’encrage et la colorisation, mais ceux-ci sont assurés par la même équipe qui avait œuvré avec lui l’an dernier sur le premier arc du Captain America de Coates, où je trouvais le résultat beaucoup plus satisfaisant.
Je rejoins Pseudo-X sur le fait que c’est dans la scène « familiale » avec les Summers que le choix de Yu marche le moins bien, au point, pour moi, de venir faire barrage avec l’empathie qu’on est censé éprouvé avec les persos dans cette séquence. En revanche, ce n’est pas parce que c’est particulièrement raté ici que c’est mieux sur le reste du numéro… et « impressionnante » est sans doute le dernier adjectif que j’aurais utilisé pour qualifier sa représentation de Krakoa (c’est plutôt le côté vide du décor, à part peut-être deux cases où Polaris et Cyclops marchent dans la végétation, qui me vient en premier à l’esprit). Dans la scène de bataille du début, on ne peut pas dire non plus, à mon sens, que la narration soit particulièrement claire, ou fluide.
Restent tout de même – et ce n’est pas négligeable, même si j’aurais aimé pouvoir profiter de tout ça sans les bémols décrits au-dessus – des interactions appréciables entre Magneto et Polaris, Polaris et Cyclops, et au sein de la grande famille Summers réunie pour un barbecue ; de grandes répliques (« I’m done focusing on the things that want me dead – and I’m choosing to spend my days focused on the things that make me want to live. »), et de petits détails (les trois chambres interconnectées de Scott, Jean et Logan
) ; une structure thématique d’ensemble habile sur les relations familiales (incluant symboliquement la relation Scott / Xavier)… et un final un peu glaçant (finalement ce que Yu gère le mieux), venant opportunément rappeler la face sombre du nouveau statu quo des mutants…